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Les premiers sous-vêtements français sans aucune matière synthétique

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Des matières naturelles, rien d’autre

Les matières synthétiques (Viscose, polyester et élasthanne) sont omniprésentes dans nos dressings, mais nocives à plusieurs égards pour la santé et l’environnement. Pauline et Jérémie se sont lancés le défi de bousculer les habitudes du marché textile, et concevant les premiers sous-vêtements 100% naturels. On vous présente une petite révolution nommée Bouloche.

Bouloche, une marque de sous-vêtement née en inspectant nos placards pendant le confinement 

La crise sanitaire a drastiquement bousculé les habitudes des français·e·s. Après avoir remis en question le contenu de leurs assiettes pour privilégier une alimentation locale et biologique, Pauline et Jérémie se sont penchés sur leur dressing. Un point commun à tous les vêtements : l’élasthanne, le polyester et/ou la viscose, présents sur toutes les étiquettes. Impossible de trouver des vêtements et sous-vêtements 100% naturels sur le marché international. C’est en comprenant l’ampleur du problème, après de nombreuses recherches, que le jeune couple décide de concevoir les premiers sous-vêtements français sans aucune matière synthétique.

 

L’élasthanne, le polyester et la viscose : des matières omniprésentes à bannir définitivement

Pourquoi tous nos vêtements contiennent-ils une part de fibre synthétique ?

Les matières synthétiques, comme l’élasthanne, le polyester et la viscose, sont des matières chimiques dérivées du pétrole. Peu coûteuses, élastiques et résistantes, elles rendent les vêtements confortables et bon marché, c’est pourquoi on les retrouve partout. Elles composent souvent l’entièreté des vêtements de fast-fashion, et dans le meilleur des cas, elles sont présentes en faible quantité (au minimum autour de 5%). 42 millions de tonnes de polyester sont produites chaque année et il représentait 65% des matières textiles employées dans le monde en 2021 [1] Aujourd’hui, il est très difficile pour les marques de s’en passer, car toute l’industrie textile est habituée à travailler avec, des fournisseur·euse·s aux designer·euse·s. 

En quoi les matières synthétiques sont-elles dangereuses ?

Tout d’abord, la transformation de ces matières chimiques en fibres textiles entraîne une consommation importante de ressources naturelles en énergie, en eau et en pétrole, et nécessite l’utilisation de solvants et produits chimiques, toxiques pour l’environnement et nocifs pour les travailleur·euse·s du textile comme pour les consommateur·ice·s. À chaque lavage en machine, ces vêtements libèrent des microparticules de plastique dans l’océan, qui sont désormais présentes dans nos corps

Pour 5 kg de vêtements en matière synthétique lavés, plus de 6 millions de microparticules sont relâchées dans les eaux de rinçage, et détruisent la biodiversité marine. [1]

Directement au contact de la peau, ces matières peuvent être sources de perturbations endocriniennes. Elles augmentent la transpiration et la macération, notamment lorsqu’elles sont présentes dans les sous-vêtements, au contact des parties génitales particulièrement sensibles. Enfin, ces matières ne sont pas biodégradables mais perdurent dans le temps, elles génèrent donc des déchets toxiques et empêchent la création d’un vêtement biodégradable et recyclable, en raison du mélange des fibres naturelles et synthétiques.

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Créer des sous-vêtements sans fibre synthétique, c’est possible ?

Le choix des matières et des fournisseurs 

Pauline et Jérémie ont consacré un an au sourcing des matières et à la recherche de fournisseurs responsables. L’objectif ? Créer des sous-vêtements confortables sans élasthanne, et résistants sans polyester. Toutes les possibilités sont prises en compte. Mais le couple est rapidement confronté à un problème : Sur le marché actuel, trouver du coton 100% bio n’est pas simple car une grande majorité des fournisseurs ajoutent 5 à 15% d’élasthanne à leur tissu. De plus, la demande en coton biologique augmente mais à ce jour, il n’existe pas assez d’offres pour satisfaire les multiples demandes.

Les trois matières naturelles choisies par Bouloche

Finalement, Pauline et Jérémie ont sélectionnés trois matières naturelles, en circuit direct et sans intermédiaire pour assurer leur traçabilité :

  • Le coton biologique : Originaire de Turquie et fabriqué en France, certifié Œko-Tex et GOTS (Global Organic Textile Standard), pour le tissu.
  • Le Lyocell Tencell : Originaire d’Autriche et fabriqué au Portugal, certifié Œko-Tex. Cette matière innovante, à base de cellulose, remplace le polyester, pour les fils, et est tout aussi résistante. 
  • Le caoutchouc naturel à base de latex d’hévéa : Originaire de Malaisie et de Turquie, fabriqué en Autriche. Mélangé au coton biologique, il permet au sous-vêtement d’être élastique sans élasthanne.

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Trouver un styliste acceptant de travailler avec des matières naturelles

Après avoir choisi les matières, l’objectif est de trouver des professionnel·le·s (stylistes, modélistes, ateliers de confection) capables d’en faire des sous-vêtements. Habitué·e·s aux matières synthétiques, ces dernier·e·s sont réticent·e·s : Au niveau de la confection, cela change tout : les tailles, les standards et les habitudes des partenaires. Finalement, un atelier de conception, situé à Troyes, a accepté de rejoindre l’aventure, en réalisant 7 prototypes et patrons, à partir de fiches techniques.

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Bouloche : les sous-vêtements qui font évoluer les mentalités

Après deux ans de recherche, Pauline et Jérémie sont fiers d’avoir accompli leur mission : créer des brassières et culottes entièrement naturelles, biodégradables et recyclables. Elles sont fabriquées en France, dans le Grand Est, et disponibles en précommande en trois coloris : Lilas, Sauge et noir, du 34 au 46. Il est possible de les acheter par lots. Pour un confort optimal, les élastiques ne sont pas au contact de la peau grâce aux ourlets. Avec ses larges bretelles, son décolleté dégagé et son dos plongeant, la brassière assure un bon maintien. 

Une fois précommandés, vous les recevrez sous une durée de 4 mois.

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Réferences

[1] bouloche.fr

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Commentaires 4
  1. Le constat est vrai à propos des matières synthétiques, mais le propos laisse de côté le caractère sensuel, séductif, en somme érotisé de la lingerie conçue dans ces matières, et proposée à des prix attractifs dès qu’on sort des marques de référence. Les produits ici présentés se veulent plutôt fonctionnels – ce sont des dessous plutôt que ce qu’on entend généralement par lingerie – et leurs concepteurs gagneraient à élargir leur gamme vers des produits disons plus “ludiques” ou si vous préférez, moins austères. L’attrait de la culotte de grand mère et de la brassière de gym m’apparaît discutable. Bonne journée 😉

  2. Bonjour,Tout d’abord merci pour votre commentaire constructif.Comme vous l’avez dit au sujet des matières synthétiques, il s’agit là de notre priorité. Créer des sous-vêtements sans ces derniers a été un vrai challenge. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons choisi de concevoir des basiques intemporels qui correspondraient dans un premier temps au plus grand nombre.Une fois la technologie maîtrisée nous aimerions proposer une plus large gamme de produits – d’autres formes, un rayon homme, un rayon enfant… Concernant votre appréciation sur la féminité de nos ensembles, de nos jours nous pensons qu’il n’est plus nécessaire de porter de la dentelle pour être sexy. Quant à votre avis sur l’aspect « grand-mère », nous l’avons fait tester par notre communauté qui nous a conforté dans le choix de ce design.Aussi, nous n’avons pas vocation à créer de la lingerie, mais bel et bien des sous-vêtements efficaces, confortables et durables. En vous souhaitant une bonne journée,

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