Quelles sont les matières à favoriser pour un pull d’hiver chaud ?

Sans se laisser embobiner

Entre le pull en laine de mamie (qui gratouille) et le pull en acrylique, il y a un juste milieu. La bonne matière sera toujours la matière naturelle. Si leurs propriétés varient en fonction des fibres, elles sont globalement plus isolantes et thermorégulatrices que les synthétiques qui nous feront transpirer. Si visuellement la différence n’est pas frappante elle se fera sentir une fois au froid. Parce que ce n’est pas la maille qui rend le pull chaud mais plutôt sa matière, on vous livre ici nos explications. Nos conseils pour choisir un pull qui tient chaud pour filer vers des matières éco-responsables et soucieuses de la bientraitance animale.

Quelles matières choisir pour un pull chaud ?

Au-delà de tenir chaud, les matières naturelles sont plus respectueuses de la peau et plus écologiques. En cas de teinture naturelle ou d’absence de teinture, elles peuvent être biodégradables. Enfin, elles sont plus durables car de meilleure qualité, et offrent une résistance dans le temps supérieure aux fibres mixtes synthétiques.

La laine de mérinos

Les propriétés de la laine sont nombreuses : écologiques, thermorégulatrices, antibactériennes, biodégradables, une tonte nécessaire au bien être animal… La qualité d’une laine s’exprime en microns ou en indices de finesse : extra-fine, super-fine, fine… Plus le chiffre est élevé, plus la fibre est fine et douce. Les moutons Mérinos produisent des fibres de grande qualité, mais qui ne sont pas considérées comme les meilleures.

D’autres animaux comme les chèvres (cachemire et mohair), les camélidés (l’alpaga, le chameau) ou les lapins angora produisent des fibres plus fines donc plus douces. Plus rares, elles sont souvent mélangées.
La laine est une matière abondante en France, malheureusement la filière est encore peu organisée, ce qui signifie que la majorité des moutons élevés le sont pour leur viande et non pour leurs fibres. Ceci est en train de changer, c’est notamment le pari relevé par le bureau Made in Town et son projet Tricolor.

Pour le reste, 2 millions de tonnes sont produites chaque année, principalement en Chine, Australie et Nouvelle-Zélande.

La laine de Shetland

Ces moutons élevés en Écosse sont une race dite naturelle c’est à dire non modifiée par l’homme. Ils ne sont pas exposés à une exploitation intensive, généralement élevés dans des fermes familiales. La laine de Shetland a la particularité de tomber naturellement, une fois par an lors de la mue, elle est alors récoltée par brossage. Leur laine est chaude et résistante, les fibres épaisses, généralement reconnaissables pour leur aspect « pull de papy » et leur poids important ! Ces pulls se trouvent souvent en friperie. Ils durent toute une vie.

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L’alpaga et le baby alpaga

L’alpaga est un animal proche du lama vivant sur les hauts plateaux des Andes en Amérique du Sud. Les élevages d’alpaga sont historiquement moins déplacés que ceux de moutons de différentes races ou de chèvres. Leur milieu naturel est respecté par les troupeaux, dont les conséquences sur les plantes et les sols sont moins délétères que celles des autres animaux pourvoyeurs de fibres. Les fibres sont très robustes et naturellement teintées. La fibre de baby alpaga est plus fine, le tissu est donc plus doux.

La laine recyclée

Hyper prometteuse, les marques qui proposent des pulls en laine recyclée fleurissent, telles que Au Juste ou Montlimart. Le bénéfice écologique est incontestable, les propriétés fonctionnelles du vêtement sont au rendez-vous. Ce qui diffère, c’est le toucher (la fibre est généralement plus rigide et moins douce) et l’esthétique : les laines recyclées étant mélangées bien que triées par couleur, le produit fini recyclé à souvent un aspect chiné et les gammes de couleurs sont moins étendues. La laine recyclée peut-être d’excellence qualité, mélangée avec de la laine vierge et/ou également d’autres fibres afin de lui assurer une meilleure résistance. 

Le mohair éco-responsable

Le mohair est produit par la chèvre angora. Elle est au départ originaire du Cachemire et du Tibet, introduite ensuite en Turquie, en Afrique du Sud, en Argentine et Australie afin d’en intensifier la production. À la différence des moutons, la souffrance animale n’est pas directe (comme avec le mulesing) mais due aux conditions d’élevage.

Celles-ci ont entre autres été dénoncées en 2018 par PETA dans une vidéo où l’envers de la production pour Topshop, inditex, H&M est faite d’électrocution animale, d’égorgement à vif après suspension par les pattes ou tractions par la queue… À la suite de ces révélations, les marques ont déclaré vouloir se passer de mohair dans leurs collections d’ici 2020, l’offre est en effet moins présente en France mais elle persiste. Il n’existe jusqu’ici pas de label ni de traçabilité pour cette matière.

On vous conseille de passer votre tour, d’aller vers la seconde-main ou d’acheter de la laine / des vêtements en mohair français (les bergers Cathares, mohair de France, La Toison douce… Tous accessibles en un clic sur les moteurs de recherche).

Quels labels pour la laine ?

  • La désignation « Laine vierge » correspond à un produit auquel on n’a ajouté que 7 % au maximum d’autres fibres. Dans la « Pure laine vierge » ce pourcentage est ramené au maximum à 0,3 % d’autres fibres. Ce sont des laines majoritairement (selon les 0,3 à 7%) issues de la tonte première.
  • Le label Woolmark garantit l’utilisation de laine vierge de première qualité prélevée sur des animaux sains et vivants. C’est le plus ancien des labels.
  • La norme Responsible Wool Standard (RWS) désigne des éleveurs et agriculteurs aux meilleures pratiques, dont les partenaires (les marques) respectent leurs valeurs.
  • La norme Responsible Mohair Standard (RMS) est calquée sur RWS.
  • Le label Organica Precious Fiber est le premier label écologique, socialement engagé et respectueux des animaux, blockchain tracée. Il a été développé par le groupe Chargeur Luxury Materials qui produit des textiles à haute valeur ajoutée.

Le Lyocell

Le Lyocell est une fibre écologique aux propriétés extraordinaires. Il faut savoir que ces fibres fines ne permettent pas de créer un « gros pull » aux propriétés thermiques attendues et sont souvent mélangées avec d’autres (viscose, notamment) quand elles sont utilisées à cette fin.

Quelles matières éviter quand on choisit pull ?

L’acrylique, le polyester

Se détourner au maximum de l’acrylique et du polyester, et vérifiez que la composition contient moins de 20% de matière synthétique, tous types confondus. Dans le cas d’un pull polaire, choisissez une fibre recyclée. À titre informatif, 27 bouteilles d’eau d’1,5 litre donnent un pull en laine polaire et une tonne de plastique recyclé économise entre 700 et 800 litres de pétrole.

L’angora

L’angora, fibre issue de poils de lapins, a été massivement produite dans des conditions désastreuses en Chine, notamment pour l’usage de marques du groupe Inditex, Asos, Mark & Spencer etc. Deux révélations publiques respectivement par PETA en 2013 et Cash Investigation en 2018 ont conduit ces groupes à abandonner ces pratiques, au moins dans leur communication. Pour autant, il n’existe à ce jour pas de de labels faisant foi. Le mieux est de s’en passer ou d’acheter des pièces de seconde main.

Le cachemire

À observer l’engouement massif pour cette fibre à la connotation « luxe » et la distribution toute aussi massive par des enseignes telles Monoprix et Uniqlo à des prix cassés, il est facile d’imaginer que les dessous de la production ne sont pas exemplaires. Le cachemire est une fibre produite par des chèvres, originaires de Mongolie.

L’intensification de la demande et de la production ont forcé l’export de ces animaux, principalement en Chine aux frontières du Tibet, entraînant des conséquences sur leur état de santé (alimentation inappropriée, exploitation horaire) et sur l’environnement (les sabots des chèvres sont durs et très délétères pour les sols chinois, sur lesquels rien ne repousse après une saison, et ce pendant des années).

Par ailleurs, l’augmentation de la concurrence a entraîné une baisse importante du salaire des éleveurs, appauvris et contraints de produire toujours plus. Les filières durablement gérées sont rares, comme celles portées par le collectif 1.618 à travers la marque ou encore Kjuten.

Forts de toutes ces infos… À vous de commencer par piocher dans vos armoires, celles de vos proches, dans les friperies ou encore auprès de marques éco-responsables et soucieuses de la bientraitance animale.

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