Le vestiaire des plongeur·euse·s, surfeur·euse·s ou des planchistes fait partie des plus nocifs pour l’environnement. Entre prouesses techniques et innovations éco-responsables, les marques de glisse ne manquent pas de promesses pour vous faire consommer chaque début de saison. Pourtant, une bonne combinaison entretenue correctement ne devrait pas nécessiter de nouveaux achats avant 10 ans. Sans surprise, le moyen le plus simple pour réduire son empreinte est d’abord d’en prendre soin et de la faire durer, afin de ne pas extraire ou transformer de la matière première. Investir est un vrai engagement. Que vous soyez mini-shorty ou intégrale à capuche, pour guider vos achats, on a fait un récapitulatif.
Take nothing but pictures, leave nothing but bubbles.
Quels sont les critères de durabilité d’une combinaison de surf ?
Le choix qualité/prix/environnement
- Le confort : la durabilité d’une combinaison de surf est d’abord liée à la satisfaction de son propriétaire. Un confort maximal (souplesse, chaleur, maintien, absence d’irritation du cou) permettra un achat personnel cohérent et éviter d’avoir envie de changer de produit tous les ans.
- La technique : pour durer le plus longtemps possible, elles doivent aussi être fabriquées avec une qualité irréprochable. Un soin particulier doit être apporté aux zones sensibles avec notamment la réalisation de coutures robustes, le renfort des zones exposées comme les genoux ou encore un zip solide.
- L’entretien : entretenir correctement, stocker dans de bonnes conditions et réparer : autant de clefs indispensables à la survie de la combinaison et à la protection de l’environnement. On évite donc les bras ballants qui trainent dans le sable une fois la combi retirée, le retrait des jambes en marchant dessus l’une après l’autre, on rince à l’eau douce après chaque usage et on la range, sèche, dans une caisse en bois, ou suspendue dans un endroit sec à l’abri de la lumière.
- La réparation : il existe de multiples tutoriels sur Youtube. Malheureusement la meilleure alternative pour réparer du Néoprène, est… du Néoprène, vendu en tube de colle dans les magasins de bricolage tout venant. C’est loin d’être l’idéal, mais à nouveau, restaurer un produit déjà conçu pour en prolonger l’usage est toujours mieux que d’acheter neuf.
Si la combinaison est vraiment irréparable, il reste deux possibilités :
- DIY upcycling : Comme la marque LOVED&UPCYCLED qui propose des objets conçus à partir de combinaisons de surf, de chambre à air de vélo ou de voiles de bateaux.
- La déposer dans une borne de tri recensée par La Fibre Du Tri.
Le choix des matières pour la combinaison
- Le Néoprène : la grande majorité des combinaisons de surf sont fabriquées en Néoprène d’origine pétrochimique, un caoutchouc synthétique issu de dérivés du pétrole.
- Le Limestone : un Néoprène fabriqué à base de concrétions de roches calcaires. Il ne dépend pas des énergies fossiles, mais n’est pas recyclable ni biodégradable, et la transformation de l’acéthylène du calcaire en polychloroprène (le Néoprène) est très énergivore du fait de l’extraction des pierres et des 2000 degrés requis pour chauffer la matière.
- L’hévéa ou caoutchouc naturel : comme les semelles des baskets VEJA, il s’agit de latex végétal récolté à partir de l’hévéa (l’arbre) ensuite transformé en faire un matériau de substitution (au Néoprène) naturel et renouvelable. Cette alternative est actuellement la plus écologique. Une seule réserve : les plantations d’hévéas doivent être gérées de façon durable (par exemple certifiées Rain Forrest Alliance) et respectueuse des cycles de la nature afin de ne pas générer de déforestation. Le Yulex™ est la matière issue de caoutchouc naturel déposée par Patagonia, le NaturalPrène est la matière utilisée par Sooruz. On y revient plus bas.
- L’eicoprène est une mousse constituée à 70% de calcaire (Limestone) et 30% de pneus recyclés. Cette matière est déposée par Picture Organic Clothing.
Le choix des matières pour les doublures
De plus en plus de marques utilisent désormais du polyester recyclé ou des fibres de bambou pour les doublures intérieures et extérieures ainsi que de la colle à base d’eau sans solvant.
Le choix qualité / prix / éthique
Des conditions de travail saines et le respect des droits sociaux des travailleurs : aussi complexes que soient ces informations à obtenir, elles sont essentielles pour nous. Pas hyper cohérent de vouloir préserver les écosystèmes en exploitant leurs habitants. En ce qui concerne cet équipement, les infos sont simplifiées par le leader mondial du marché de la combinaison : SHEICO. Historiquement présent (depuis plus de 50 ans), il fournit près de 60% des marques dont Patagonia, Picture, Sooruz, Vissla, Excel, Roxy/Quicksilver.
Les usines de la société sont certifiées ISO 9001 pour la qualité et Bluesign, un label multiparamétrique (gestion raisonnée des ressources / absence de produit chimiques toxiques pour les consommateurs / gestion des déchets, effluents et gaz des usines / couverture santé et sécurité des travailleurs). Certains produits SHEICO sont également certifiés Œko-Tex.
Notre sélection shopping pour une session de surf éco-responsable
Ansea est une marque américaine qui propose tout un vestiaire de pièce pour la plage. Leurs efforts se concentrent dans l’usage de matériaux innovants afin de minimiser l’impact environnemental de chaque pièce. Dans le cas des combinaisons de surf, la marque a fait le choix du Yuplex certifié. La marque produit ses pièces entre la New York et la Californie.
Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, mais vous avez les mots-clefs pour naviguer chez les fournisseurs. Étant donné l’investissement économico-écologique de l’achat, on vous conseille d’essayer les combinaisons dans la mesure du possible,
préférentiellement en boutique pour limiter le surcoût environnemental des (r)envois.
La combinaison en hévéa de Patagonia
“Des produits durables, performants et respectueux de l’environnement”, c’est le mantra du mentor, Yvon Chouinard, le
fondateur humain et sacrément sportif de Patagonia. La marque a développé et déposé sa propre matière technique en caoutchouc naturel, le Yulex™.
Toutes les combinaisons Patagonia sont fabriquées en caoutchouc naturel provenant de plantations d’hévéa gérées de façon durable et certifiées FSC® par la Rainforest Alliance, ce qui réduirait de 80% les émissions de CO2 par rapport à la production de néoprène traditionnel.
Patagonia est une entreprise B Corp et Fair Trade Certified™, ce qui témoigne de ses forts engagements sociétaux et pour un travail équitable et justement rémunéré.
Ils ont également un positionnement très clair sur les soldes, le gaspillage et l’hyperconsommation. Ils fabriquent ainsi des produits chers, de grande qualité, voués à être gardés le plus longtemps possible. La marque favorise la réparation via Worn Wear, une plateforme d’informations pour réparer ou faire réparer ses vêtements Patagonia. Vous pouvez les apporter dans les boutiques munies de corner Worn Wear, les envoyer par la poste ou encore les amener au van Patagonia à l’occasion d’une des tournées organisées dans ce but. La marque rencontre les clients en sillonnant l’Europe pour réparer gratuitement les combinaisons de surf et les vêtements.
La combinaison en hévéa de Soöruz
Soöruz est une marque française née à La Rochelle en 1999. Elle propose des combinaisons pour différents sports de glisse : planche à voile, surf, wakeboard et kite-surf en essayant de remplacer les composants d’origine pétrochimique par des matériaux organiques ou recyclés, sans perdre la performance de vue. La marque utilise soit le NaturalPrène (en coutchouc naturel), soit un mélange de Limestone et de pneus recyclés. Elle a également développé deux axes de gestions des produits en amont et en aval de leur vie :
- Préconception : les chutes sont reconditionnées par le fournisseur textile en sac de boxe ou nouveaux objets de plus petit gabarit.
- Post-usage : le programme S2Life qui upcycle les combinaisons usagées en goodies (porte-clés…)
La combinaison en Limestone de Wild Suits
Wildsuits est une jeune marque française qui propose des combinaisons de surf fabriquées dans les usines SHEICO en une mousse composée de limestone (70%) et de pneus recyclés (30%), des doublures en polyester recyclé et des colles sans solvant. La combinaison est également conçue dans un souci de résistance au temps. Les coutures sont cousues-collée, un galonnage intérieur renforce l’étanchéité, des renforts sont présents sur les genoux et les coutures.
La marque a un programme de recyclage : elle offre 15€ de bon d’achat aux consommateurs en échange de leur ancienne combinaison (toutes marques confondues). Les combinaisons en bon état sont données à des associations humanitaires pour promouvoir l’accès au surf, les autres sont upcyclées.
SEEA, la combinaison de surf rétro
Si on l’envie d’apporter de la couleur sur la plage, la marque propose une grande variété de modèles d bain, dans des coupes modernes. Loin de la conventionnel combinaison noire, la griffe n’a pas froid aux yeux pour imaginer des design aux couleurs vives et des motifs aux douces allures 70s. Fabriqué en Californie, on peut néanmoins retrouver la marque sur des sites britannique tels que Lyst ou encore Free People.
La combinaison en Eicoprene de Picture
Picture Organic Clothing a choisi un mélange Eicoprène Picture (80%), Eicoprène (13%) Nylon Recyclé (5%) Nylon(2%) Spandex pour cette combinaison intégrale adaptée aux eaux froides, de 4.3mm d’épaisseur.
L’Eicoprene a été développé par la marque. La combinaison est conçue pour durer dans le temps, renforcée aux genoux, aux coutures cousues collées assurant flexibilité et étanchéité maximale. Testée par l’équipe, c’est un achat durable de qualité dans lequel investir les yeux fermés !
SLO ACTIVE, la combinaison shorty élégante en matière végétale
Pour jouer les James Bond, la combinaison shorty de la marque Slo Active nous comble d’élégance même sous les vagues. Ce modèle innove notamment par sa composition en Yulex® certifié FSC®. Ce matériau est une alternative plus vertueuse néoprène synthétique dérivé du pétrole, largement utilisé dans la fabrication de combinaisons de plongée et de vêtements de surfs. Voilà un : odelettes de grande qualité qui devrait durer de nombreuses années. La marque réalise ses maillots dans des ateliers italiens.
Les planches de surf éco-responsables
La planche Wyve
Wyve est une marque qui confectionne des planches de surf personnalisées, performantes et éco-conçues, pour que chaque surfeur·euse devient un·e ambacadeur·ice du climat. Elles sont confectionnées en France, grâce à des imprimantes 3D. La fin de vie du produit est considérée dès sa conception, c’est pourquoi les planches sont robustes et que le noyau en plastique est entièrement recyclable !
La planche de surf Notox
Notox est une entreprise basque qui fabrique des planches de surf éco-responsables et socialement éthiques avec de vraies exigences techniques. Ils remplacent la fibre de verre par de la fibre de lin, font dont de leurs chutes de mousse PSE (polystyrène expansé) à une société qui en fera sa matière première.
Les accessoires de surf éco-responsables
La wax
Pour les plus novices, la wax est une sorte de pain, à partir de cire d’abeille par exemple, pour être ensuite appliqué sur la planche en faisant des stries. Les pieds peuvent ainsi mieux adhérer à la planche lors d’activité sportive Voici de la wax qui ne fond pas au soleil, à la fabrication française et à la composition naturelle, par Greenfix.
Les ailerons
Les ailerons Nomad sont fabriqués à partir de filets de pêche recyclés UPSEA à 70% et renforcés avec 30% de fibre de verre, ce qui les rend extrêmement résistants. Cela permet d’assurer une meilleure durabilité tout en contribuant à la préservation de l’environnement.
Le leash en PET recylé
Ce leash de la marque Revolwe est composé de PET recyclé et de caoutchouc naturel.
Les pads
Pour un grip maximal et écologique ! Les pads EcoPro sont en cork. (ou liège de bois) aggloméré.
La crème solaire
Les composants chimiques contenus dans les sprays, crèmes et huiles solaires sont nocifs pour les coraux et la biodiversité. Préférez un filtre minéral à un filtre chimique, comme celui de cette crème solaire de la marque Comme Avant.
Le surf trip
Du bon sens… On évite l’aller-retour à Bali ou San José en décembre, suivi d’une location de 4×4 pour rejoindre un spot de surf différent tous les matins… Pour info, l’aller-retour Paris-San José fait 17 838 km, soit 3 610 kg équivalent carbone, kg eqC, un bus (73 kg eqC) et un ferry (environ 2 kg eqC).
Commentaires 3