10 conseils pour donner une 2ème vie à vos vêtements

Les vêtements ne sont pas biodégradables

À de rares exceptions près, les vêtements ne sont pas biodégradables. Ils sont composés de nombreux matériaux différents (mélanges de matières dont synthétiques, composants métalliques comme les rivets ou les fermetures éclaires) et ont subi différentes étapes durant le processus de fabrication textile ou vestimentaire nécessitant des apprêts chimiques (pour des raisons esthétiques ou techniques comme l’imperméabilisation), bien souvent néfastes pour l’environnement. Si les matières naturelles comme le lin ou le coton non transformés sont biodégradables en quelques semaines à quelques mois, les matières plastiques (polyamide, polyester, nylon, élasthanne etc) sont issues du pétrole et prendront plusieurs centaines d’années avant de se décomposer à l’œil nu. Nous n’avons à l’heure actuelle pas notion du temps nécessaire à leur dégradation microscopique.
L’impact d’un vêtement est réparti sur l’ensemble de son cycle de vie : 50% à la production, le reste lors de l’usage et de la dégradation. Vous savez ce qu’il vous reste à faire pour agir à votre échelle : vous appliquer à leur donner une seconde vie.

 

10 conseils pour donner une 2ème vie à vos vêtements 

1) Garder ses vêtements et les chérir… 

Le plus éthique des vêtements est celui qu’on n’achète pas, le plus écologique est celui qu’on ne produit pas. Ces bases posées, loin de nous l’idée de brider votre créativité, mais vous n’avez pas besoin de nouveaux vêtements pour l’exprimer. Bien au contraire ! Une fois qu’on possède une pièce qu’on aime, on se l’approprie avec les années. Un poids qui varie ? L’envie de raccourcir un ourlet ? Votre couturier·e de quartier est votre meilleur·e ami·e. 

2) Trier régulièrement ses placards

Paradoxalement, c’est quand on accumule les vêtements qu’on en achète en continu. Trier ses placards permet de faire l’état des lieux de ce qu’on possède, de porter avec plaisir ce qu’on avait oublié, de transformer ce qui ne va qu’à moitié et de donner ce qui ne va plus. Cela évite également de tout bazarder lors d’une crise minimaliste qui suit une sensation de “trop plein” un jour de confinement ou de déménagement.

3) Réparer des vêtements un peu abimés

Ca vous semble basique ? Pour la plupart des gens, malheureusement, il est plus facile de racheter une paire de chaussettes à 3 euros que d’enfiler un fil dans le chas d’une aiguille… Même logique pour les coudes fatigués sur lesquels il est facile (et très bienvenu côté style) d’apposer un patch en daim ou en coton. Les jeans sont une autre paire de… jambes (huhu) il vous faudra probablement l’aide d’un·e professionnel·le qui lui·elle n’a pas besoin d’être spécialisée. Il s’agit de placer un morceau de tissu supplémentaire en renfort à l’intérieur du jean au point “zig-zag”. Si vous êtes chauds, Youtube foisonne de tutos ! 

4) Upcycler ses vêtements avec un vrai projet créatif

Level up ! On commence à se faire plaisir, à laisser parler sa créativité et on se lance. Les étapes à suivre, pas nécessairement dans l’ordre : 

• Première étape 1 : faire une pile des vêtements que vous aimez sans pouvoir les porter en l’état (tâche à camoufler, envie de pimper un T-shirt blanc qu’on possède en 6 exemplaires mais dont on adore la coupe, transformer un pantalon en short, broder une chemise…); 
• Deuxième étape : on note au fil de l’eau dans un carnet ou son téléphone des idées glanées sur Instagram, Pinterest, dans la rue, pour transformer ses vêtements et se faire un look à soi.
• Troisième étape : on chine des galons de dentelles ou des coupons de tissus dans des brocantes ou on se rend en mercerie pour trouver ce qu’il nous faut. De simples boutons à changer à un pan de tissu entier à remplacer.
• Quatrième étape : on passe à la machine ou on confie son bébé à un pro qui peut aussi contribuer avec ses propres idées créatives. Par ici les comptes de couturier·es inspirants ! 

5) Upcycler ses vêtements en un autre objet

Un vêtement peut rester utile même en fin de vie stylistique ! Les T-shirts ou les chaussettes en coton sont idéals pour nettoyer les vitres. Le lin (chemises, draps, taies d’oreiller) est pratique pour filtrer (du kombucha, un rien cliché mais dans la vibe DIY !) ou de l’eau des graines germées. Une jambe de pantalon se transforme en totebags des fainéant·es (il ne reste d’une couture à faire !), les collants deviennent des suspensions pour plantes.  

6) Donner ou revendre ses vêtements à ses ami·es & connaissances :

Rien n’est plus facile que de dispatcher son dressing en story Instagram ! Bien souvent, le pouvoir émotionnel de nos vêtements se transmet (restez ici, ça n’a rien d’ésotérique) : vous aimez le trench ou le pull d’un·e ami·e que vous avez toujours vu sur elle ou lui ? Il sera chargé d’histoire si vous en héritez, à la manière de ses pièces de qualité qu’on se transmet en famille. Vous pouvez même organiser une aprem de troc, encore appelée “tas de fringues”, où chacun·e amène les vêtements en bon état dont iel aimerait se séparer. 

7) Vendre ses vêtements à des inconnu·es

Hello les plateformes chouchous de vente entre particuliers : Vinted, Le Bon Coin, Vestiaire Collective et maintenant Trëmma d’Emmaus ! Pensez aussi aux sites de marques qui mettent à disposition ce service, comme l’application mobile de Petit Bateau. 

8) Echanger ses vêtement contre un bon d’achat auprès d’une marque éthique

Doit-on vous (re)présenter Redonner ? Cette plateforme a pour mission de faire entrer la circularité dans nos mœurs. Elle facilite la collecte en rétribuant vos dons en points « Re » qui sont des bons d’achats auprès de marques éthiques, notamment lors de Ventes Responsables.

9) Donner ses vêtements à des inconnu·es en digital 

Plusieurs groupes Facebook permettent les dons, de même que l’application Geev.

10) Donner ses vêtements à des inconnu·es en physique

Les centres de collectes répertoriés par ReFashion. Il y a plus de 70 000 points de collecte partout en France métropolitaine et TOM. 99, 7% de vos dons sont valorisés, soit pour la vente de seconde main, soit redirigés vers une filière de recyclage ou pour d’autres corps de métiers comme le bâtiment, en combustible ou en isolant. Les différentes entités (Emmaus, Le Relais, La Croix Rouge) sont fédérées par ReFashion. Certaines marques comme Faguo présentent désormais des bornes de collecte au sein même de leurs boutiques. Attention, ces vêtements (linge de maison, chaussures, accessoires) peuvent être très abîmés mais doivent être secs et propres, les paires de chaussures et chaussettes associées, dans un sac fermé.

Références

[1] #LesBonnesHabitudes