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La marque visionnaire qui a mis l’upcycling à la mode 

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La récup’ on fleek

“Mode circulaire” et “Upcycling” fleurissent sur les vitrines de nombres de marques conventionnelles, depuis que l’éco-responsabilité est devenue le 1er argument marketing. Mais les vertus écologiques et les convictions portées par un produit ne sont pas toujours vendues avec la liste des adjectifs “verts”. Les marques fondamentalement engagées pour la circularité choisissent d’en faire leur modèle économique plus que des campagnes de communication tapageuses. Comme on préfère le storydoing au storytelling, on est allé à la rencontre d’une pionnière de l’upcycling dont la démarche il y a 5 ans était visionnaire. Les Récupérables fabrique un vestiaire mixte made in France et une chemise made in Portugal, exclusivement à partir de textiles anciens ou dormants, revalorisés en véritables pièces de mode. Pour ne pas tomber sous le charme des sirènes du greenwashing, on vous propose de comprendre les termes et d’apprendre à reconnaître tant la beauté que les difficultés représentées par l’upcycling réellement engagé.

UPDATE : Malheureusement, la marque Les Récupérables n’existe plus. L’article reste en ligne car nous considérons que les enseignements qu’il contient sont intéressants.

Les Récupérables, marque pionnière de l’upcycling

Anaïs Dautais Warmel est une figure de la mode éthique depuis 2016, militante tant lors d’évènements citoyens ou de collectifs associatifs comme Fashion Revolution, qu’au quotidien dans son métier de créatrice de la marque Les Récupérables. Alors responsable d’une boutique solidaire, La Toute Petite Rockette, elle voit arriver tous les jours 300 kg de textile à la ressourcerie et décide de transformer un drame écologique en potentiel créatif, en inventant une marque d’upcycling en circuit court. Si l’upcycling nous paraît aujourd’hui démocratisé, c’est grâce à des figures comme Anaïs, convaincue que la transition de nos comportements d’achats vers une mode responsable se ferait sous le prisme du désir. Depuis, elle n’a rien lâché et à fait grandir son projet, Les Récupérables, une marque aussi effrontée tant dans son processus de production que dans son style, à ce jour unique. 

Un upcycling, des upcyclings : quand s’agit-il vraiment d’économie circulaire ? 

Les marques fondamentalement engagées pour la circularité ont compris que cela n’était pas une tendance, mais une nouvelle manière de créer. En tant que consommateur·ice, il est indispensable de connaître les différents types d’upcycling et ce que les termes sous-tendent pour l’environnement. En pratique, la collection capsule ponctuelle d’une marque de fast fashion qui transforme une poignée d’invendus est une forme d’upcycling, mais elle ne change rien à la problématique basale de la marque : l’hyperproduction. De même, surproduire des matières et les écouler la saison d’après en prônant la circularité est un leurre. Le gâchis de ressources et d’énergie n’en est pas moins réel. Par ailleurs, ces deux exemples ne remettent pas en cause les méthodes de production linéaires conventionnelles de ces marques.
L’upcycling s’inscrit réellement dans l’économie circulaire lorsqu’il revalorise une matière existante inutilisée, disponible en quantité limitée à écouler en un produit à valeur (esthétique, émotionnelle, financière) supérieure. Ces matières ont des origines diverses, on les classe principalement en deux catégories :

  • Pre-consumer ou pré-consommateur·ice : des matières ou de fournitures de mercerie n’ayant jamais été commercialisées. Cela concerne les fins de rouleaux, les défauts mineurs de fabrication ou les prototypes textiles (tests avant une fabrication à grande échelle). Les Récupérables travaille par exemple avec TDV INDUSTRIE, une entreprise française spécialisée dans le tissu pour le vêtement de travail et pionnière de l’innovation textile, du fil au tissage, utilisant des matières premières elles-mêmes responsables (labellisées Max Havelaar, coton bio, coton/polyester recyclé]. Les Récupérables rachète les matières techniques qui sont non-conformes au cahier des charges de TDV. Les besoins en vêtements de métier sont cycliques, de fait, ces tissus sont disponibles régulièrement et écoulés par la marque qui peut faire des réassorts (produire cycliquement des vêtements). Autre exemple de stocks dormants, ceux de la marque française CAROLL qui revend ses fins de rouleaux, stockés en France, aux Récupérables pour développer cette fois-ci des pièces en édition limitée.
  • Post consumer ou post-consommateur·ice : il s’agit de vêtements ou de linge de maison ayant déjà eu une première vie dans les mains d’un·e consommateur·ice final·e. Les Récupérables travaille par exemple avec des rideaux vintage de qualité, chinés et achetés auprès de l’entreprise d’insertion comme Le Relais (principal acteur du secteur de la collecte de vêtements en France).

De fait, l’upcycling dans les règles de l’art signifie de toutes petites séries, pas ou peu de réassort sauf dans le cas de fournisseurs de matières techniques.

Le surcyclage élevé au rang de mode et à grande échelle

La contrainte qui rend créatif·ve 

Entre upcycling et recyclage, le préfixe change tout. “Up” ou “sur”(-cycler) en version francophone, c’est l’engagement de magnifier une matière sans la détruire au préalable (comme dans le recyclage). Économie d’énergie, de temps mais pas d’idées ! Le premier challenge dans l’upcycling, c’est la créativité. Si les pièces Les Récupérables nous semblent être des vêtements taillés comme des bijoux dans des écrins de brocart, de jacquard ou de velours côtelé, c’est qu’ils ont été minutieusement dessinés, coupés et assemblés dans la double contrainte de la quantité limité de matière et du motif. La tapisserie est par exemple très rigide et ne permet d’être utilisée que pour des bananes, des pochettes ou des jupes trapèzes très graphiques. Anaïs dessine elle-même les deux collections par an (printemps-été, automne-hiver), qu’elle développe à 95% en France en atelier d’insertion sociale par l’emploi, s’inscrivant ainsi dans l’ESS [Économie Sociale et Solidaire] et à 5% au Portugal au sein d’entreprises familiales. Le nom et les activités de l’ensemble des partenaires de confection est présenté en détail sur le site de la marque.

Des vêtements unique comme une histoire-à-porter

Il y a quelque chose de magique à (s’)offrir un Kimbo, un pantalon Krabe ou une Kombi Dandy : la matière aura d’abord été chinée en suffisamment bon état, coupée avec attention selon un patron minimaliste qui économise au maximum les chutes, puis assemblée en véritable pièce de créateur·ice. Il faut ensuite que celle-ci soit disponible dans la quantité produite et à la taille souhaitée. Dans l’intervalle, elle aura valorisé le travail d’acteur·ice·s du made in France. Vous aurez ainsi à vie une pièce singulière, dont la matière chamarrée et robuste a déjà fait ses preuves, dont l’acte d’achat valorise la solidarité, une production en circuit court et participe à la réduction des déchets textiles. L’upcycling est une forme d’artisanat de luxe qui offre une mode nécessairement lente, bienveillante et circulaire. 

Un vestiaire complet et désormais mixte

Forte de 5 années d’expériences, Les Récupérables propose aujourd’hui un vestiaire complet, pièces à manches comme des manteaux et des bombers à la lingerie en collaboration avec Chantelle.
Des vêtements dont les coupes graphiques ultra-modernes sont attendries par les motifs fleuris, mélangeant des codes street et ultra féminins. Les hommes ne sont pas laissés pour compte, Les Récupérables propose également des bombers et des pantalons masculins tout aussi désirables.

L’upcycling dans la mode masculine est une denrée encore plus rare. Vous savez où piocher pour être à la pointe du luxe éco-responsable.
Et si vous voulez ajouter l’info utile au look agréable à regarder, Les Récupérables met à votre disposition l’information sur l’économie en équivalent carbone réalisée grâce à l’upcycling et au made in France ou “l’effacement CO2” pour chaque création. Il est calculé sur la base de l’outil Base IMPACTS de l’ADEME*.
Les Récupérables vous accueille en ligne sur son site web et au sein de la boutique de poupées parisienne, faconnée par la décoratrice Zoé de Las Cases, au 11 rue des Gardes, dans le 18ème arrondissement.
Les envois sont conditionnés dans un seul sac en craft recyclé évitant ainsi les 25% de vide des emballages habituels qui pourra servir au retour du produit.

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#FrenchFaçon vous emmène dans les coulisses d’un manteau made in France ?
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