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Le guide ultime de la joaillerie éthique

Tout ce qui caractérise un bijou responsable

L’éthique dans la mode ne s’arrête bien sûr pas au vêtement. Elle concerne aussi la joaillerie qui a désormais de plus en plus de mal à cacher les effets dévastateurs qu’elle peut avoir sur l’environnement et sur l’être humain. Il existe déjà plusieurs solutions pour permettre à chacun et à chacune de réduire au maximum l’impact de ses bijoux. Entre les matériaux recyclés, les bijoux de seconde main et le strict contrôle des mines d’or et de diamants, certaines démarches valent-elles mieux que d’autres ? On fait le point pour y voir plus clair et tenter de s’orienter dans la jungle de la joaillerie éthique.

L’or, l’argent et les pierres neuves : un impact irrégulier selon les conditions d’extraction

L’extraction des métaux précieux comme l’or et l’argent pèse lourd sur les plans humain et écologique.
Le minage de l’or est une cause majeure de déforestation. Il utilise du cyanure et relâche du mercure qui empoisonnent les eaux et les sols alentour de manière irréversible. Cette industrie relâche également des gaz à effet de serre (540 kg pour 20 g d’or) et participe donc à aggraver le réchauffement climatique.
Tous les continents sont touchés. En France, le projet de mine d’or “Espérance”, très controversé et pourtant validé par la commission départementale des mines de Guyane, prévoit de creuser à plusieurs centaines de mètres de profondeur sur une zone deux fois plus grande que la ville de Marseille. Si le projet venait à être validé par le conseil d’Etat, cette zone serait entièrement déforestée et menacerait l’équilibre du fleuve Maroni.
Les mines de diamants abîment également la Terre et sont parmi les plus profondes et les plus terribles au monde. Pour produire quelques milligrammes de diamant, il faut au préalable extraire une centaine de tonnes de minerai.
Sur le plan social et humanitaire, le bilan n’est guère plus reluisant. L’extraction d’or et de diamants fait travailler des femmes, des hommes et parfois des enfants dans des conditions terribles, à des salaires extrêmement bas.
Au-delà des conditions de travail, l’industrie du diamant est souvent mise en cause dans le financement de conflits armés, notamment en Centrafrique. C’est ce qu’affirment les Nations unies qui traitent le problème depuis plusieurs années.

 

Pour limiter l’impact de ses bijoux : miser sur le label Fairmined et les pierres de culture

Le label Fairmined garantit la traçabilité de l’or artisanal et certifie que le minerai est extrait dans le respect de l’environnement et des travailleur·euses. Le label concerne d’abord les mines mais se retrouve également dans la communication des marques.
Côté pierres, les diamants créés en laboratoire (aussi appelés diamants de culture ou diamants de synthèse) permettent d’éviter de prendre part aux conséquences désastreuses du minage sur l’être humain et sur l’environnement. Les diamants de culture sont en tous points identiques aux diamants naturels sur les plans chimiques et physiques. Pour les fabriquer, la science ne fait que reproduire l’action de la nature sans nécessiter d’efforts humains considérables ni détruire la Terre sur des centaines de kilomètres.
Petit plus : les diamants de culture sont souvent moins chers que les diamants naturels.

Pour shopper des bijoux en or Fairmined : la maison JEM 

Dans son atelier situé dans les Vosges, la maison française JEM (acronyme Jewellery Ethically Minded) travaille uniquement de l’or certifié Fairmined et des diamants de culture conçus en laboratoire. 

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L’Or et l’argent recyclés : une solution intéressante, malheureusement souvent insuffisante

L’Or a pour lui de se recycler à l’infini sans que le processus n’engendre de perte de matière ou de qualité. Toutefois, cette solution n’est pas parfaite puisqu’il arrive qu’une partie de l’Or officiellement considéré comme “recyclé” ne le soit pas vraiment. En effet, la dénomination officielle inclut l’Or vierge obtenu à partir des déchets industriels. Il s’agit concrètement de chutes récupérées sur les chaînes de fabrication de bijoux produits en série.
Puisque malheureusement, il n’est pas encore possible de tracer efficacement l’origine de l’Or recyclé et donc de connaître les conditions dans lesquelles il a été extrait, il est vraisemblable qu’une partie de ces déchets de fabrication proviennent de mines dangereuses pour l’être humain et pour l’environnement.
Contrairement aux métaux précieux, les pierres et les diamants ne peuvent pas être fondus pour prendre de nouvelles formes et s’adapter à de nouveaux bijoux. L’idéal est de récupérer une pierre présente sur un ancien bijou pour la sertir en l’état sur une nouvelle pièce.

 

Pour contrôler la qualité et la provenance des métaux précieux recyclés : la certification Coc

À travers la certification CoC (Chain‐of‐Custody Certification), le Responsible Jewellery Council contrôle les chaînes d’approvisionnement de la joaillerie et garantit qu’elles se plient à une série de normes de référence. L’Or et l’argent recyclés qu’elle certifie proviennent systématiquement d’objets finis détenus par des particuliers ou des professionnel·les (bijoux, monnaie, décoration, composantes électroniques usagées, etc.) ou de chutes de fabrication issues de l’industrie. De fait, elle s’assure qu’aucun Or sale ne s’intègre dans la filière directement depuis la mine. La certification CoC inclut l’Or et l’argent recyclés par les filières traditionnelles mais aussi par de plus petites entreprises artisanales lorsqu’elles sont certifiées.
En plus petite échelle, la certification CoC s’applique aussi aux pierres précieuses et aux diamants.
L’Or et l’argent recyclés présentent également des avantages en termes de prix. Contrairement aux matières premières neuves labellisées Fairmined, les métaux précieux recyclés ne génèrent généralement pas de surcoût. Pour les consommateurs et consommatrices, il garantit l’accès à un Or éthique et de qualité à un prix un peu plus raisonnable.

 

Pour shopper des bijoux en Or et en argent recyclé : 3 maisons innovantes

Manora Bijoux, de l’artisanat accessible

Depuis 2018, Manon, la fondatrice de Manora Bijoux, prototype et réalise des bijoux fins dans son atelier marseillais. Elle travaille avec de l’Or et de l’argent recyclés, fait appel à un fondeur pour transformer les maquettes de cire en métal et à un doreur parisien pour assurer la finition en déposant une couche d’or sur le métal, améliorant ainsi la longévité des bijoux.

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Le site Manora Bijoux

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Blancca Paris, créatrice de bijoux en vermeil recyclé  

Pour ses bijoux au style à la fois imposant et minimaliste, la créatrice française Camille Mandrillon de Blancca Paris a fait le choix d’allier l’argent recyclé et de l’Or Fairmined. Avec ces deux matières, elle développe un vermeil original et totalement éthique. 

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Lah, l’alliance de l’argent recyclé et de l’Or éthiquement sourcé

La maison Lah mise elle aussi sur l’alliance de l’Or et de l’argent. Ses bijoux sont conçus à partir d’argent recyclé provenant de circuits européens certifiés par le Responsible Jewellery Council. L’Or qui recouvre l’argent bénéficie lui aussi de la certification CoC du Responsible Jewellery Council. Tous les bijoux sont entièrement fabriqués en France.

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La seconde main : que des avantages pour la planète, quelques inconvénients pour les consommateurs et les consommatrices

Côté responsabilité, le bijou de seconde main coche toutes les cases. Dans sa seconde vie, le bijou n’engendre pas de nouvelle production, pas d’extraction de minerais et a donc un impact écologique et social totalement neutre.
La planète y gagne mais la situation est plus complexe pour les consommateurs et consommatrices qui devront accepter de ne pas disposer d’un choix aussi pléthorique que dans le marché du neuf, de faire une croix sur le sur-mesure et de consentir au fait que leurs bijoux puissent être légèrement usés. La seconde main pose aussi un problème d’inégalité entre les consommateurs et les consommatrices. Selon leurs lieux de vie, les individu·es n’ont pas accès de la même manière à des bijouteries vintages de qualité. Une partie de la population doit donc, si elle fait ce choix de consommation, se tourner vers les boutiques en ligne et abandonner l’idée d’essayer son bijou.

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