À quoi voit-on que les choses bougent ? Quand les géants s’activent, à la fois concrètement et discrètement. Début décembre 2020, le géant anglais Burberry a annoncé le lancement de ReBurberry Fabric, un programme pilote en partenariat avec le British Fashion Council (BFC), dans lequel la marque s’engage à faire don des tissus non utilisés aux étudiants en mode les plus défavorisés, partout en Angleterre. Deux ans après le scandale des invendus brûlés, un soutien à la créativité et un pas de plus vers la maîtrise de son impact environnemental.
Le British Fashion Council s’engage pour une mode durable
Le British Fashion Council (BFC) est une organisation à but lucratif qui fédère les plus grandes marques, groupes et têtes pensantes de la mode et dessine ce qu’elle sera demain. Depuis quelques années, la problématique est la même pour tout le monde : continuer de créer de la mode, générer une croissance économique positive qui ne soit pas délétère pour notre environnement et valorise chaque communauté (les travailleurs comme les clients). Le BFC pense (tout comme nous) que la responsabilité, bien que partagée, est principalement celle des marques cette la transition. Par le biais de son Institute of Positive Fashion, il s’implique dès la formation dans les écoles de mode britanniques, qu’il s’agisse de futurs leaders business ou de designers.
Re-Burberry : Burberry expie ses fautes passées
Discrètement mais avec conviction, la marque Burberry s’associe au BFC pour valoriser ses stocks de textiles et invendus dormants depuis 2018, date à laquelle la marque a officiellement arrêté de les brûlés, après avoir essuyé un scandale public [1]. Depuis décembre dernier, ils sont mis à la disposition des étudiants en mode les plus défavorisés de Grande Bretagne. L’Institute of Positive Fashion supervise la logistique des dons de tissus et des expéditions. Il s’agit de textiles à haute valeur ajoutés, initialement destinés aux vêtements d’une marque de luxe. Les écoles de mode anglaises ne fournissent habituellement pas ou peu de matières première aux étudiants, ces achats s’ajoutant à des frais scolaires privés exorbitants, nivelant par le haut la sélection des étudiants bien souvent issu·es de familles aisées, s’opposant ainsi à la méritocratie et à la démocratisation de l’apprentissage de la mode.
Un projet destiné à toutes les marques de mode
Ce projet est conçu comme le pilote d’une initiative secondairement déployée à l’échelle nationale, rendu accessible aux autres marques afin de créer un modèle durable de gestion des stocks qui stimule la créativité, rend accessible à tou·tes des textiles d’exception et sensibilise les apprentis designers aux déchets textiles. La seule chose qui nous embête et n’est pas à ce jour communiquée, c’est qu’on ignore le pourcentage représenté par ces dons sur le volume totale des matières non utilisées par la marque (et de fait, ce qu’elle en fait).
[1] BBC
[2] BFC