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Quel est l’impact du retour des colis quand on achète en ligne ?

Trop petit, trop grand, pas aussi beau “en vrai”, pas vraiment nécessaire au final… Quand on fait son shopping mode en ligne, les raisons de renvoyer un produit sont nombreuses. Mais qu’arrive-t-il aux pièces que nous commandons sur internet et que nous retournons à l’envoyeur ? Ce qui se passe derrière les murs en tôle des entrepôts, est très abstrait pour les consommateurs et les consommatrices. D’autant plus que les plateformes de e-commerce sont de plus en plus nombreuses à proposer des renvois gratuits. Si les retours produits sont si simples et encouragés, sont-ils pour autant si anodins ?

Sur le papier, le e-commerce peut-être plus responsable que l’achat en boutique

L’impact écologique du e-commerce est jusqu’à 4 fois moins important que celui du commerce physique. C’est en tout cas ce que démontre une étude de La Poste et de la FEVAD, fédération du e-commerce et de la vente à distance.
En cause : l’effet « dernier km » très coûteux en émission CO2. En bref, le commerce physique implique un déplacement par client, souvent en voiture, quand le commerce en ligne permet de mutualiser les déplacements. Un camion livrera plusieurs personnes dans une même zone géographique et fera ainsi économiser à la planète plusieurs allers-retours individuels polluants.

Le bilan environnemental du e-commerce est ruiné par les retours produits

Les français·e·s achètent en moyenne 1 produit en ligne tous les 9 jours. Avant 2019 et le début de la crise sanitaire, 500 millions de colis liés au e-commerce voyageaient déjà à travers la France. La FEVAD estime que 24 % des produits commandés sur internet sont renvoyés par leurs acheteurs·es, tout en précisant que ce chiffre est plus important encore pour le secteur de l’habillement. L’enjeu est de taille. Dans notre monde globalisé où il est possible de se faire livrer, en France, un produit fabriqué en Chine, et entreposé en Pologne, il est extrêmement complexe voire impossible de calculer la longueur et l’impact écologique d’un trajet parcouru par un colis tant les disparités sont grandes.

Nous savons cependant que le transport de marchandise dans le cadre du e-commerce est par essence multimodal. Du lieu de fabrication à l’entrepôt où il attendra d’être commandé, un même produit peut voyager en avion, en bateau et en camion. La dernière étape du trajet jusqu’à l’acheteur·se final·e se fait quasiment systématiquement par la route.Lorsqu’un produit est renvoyé par son acheteur·se, il effectue un second trajet qui peut bien souvent être de la même durée et de la même nature que le premier, doublant ainsi les émissions de carbone et de gaz à effet de serre de son transport. Le trajet retour n’est pas systématiquement le même que le trajet aller, de l’entrepôt jusqu’à l’acheteur·se. Il peut même s’avérer plus long si le vendeur choisit d’orienter les produits renvoyés vers une plateforme tierce où ils seront inspectés, avant de regagner l’entrepôt d’origine. Un produit commandé sur internet et retourné peut avoir un impact écologique jusqu’à 2.3 x plus important qu’un produit non retourné. L’ADEME, Agence Française de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, résume : “Les retours produits fréquents entraînent une multiplication des transports et augmentent encore les émissions GES (de Gaz à Effet de Serre). L’ADEME recommande donc de limiter les retours et de mutualiser les commandes.”

Les invendus sont-ils, au moins, remis en rayon ? 

Dans un souci de transparence et de sensibilisation, la marque Bonne Gueule publiait en 2019 le coût pour l’entreprise d’un retour produit en prenant l’exemple d’une chemise. Entre le transport, le contrôle du produit, le reconditionnement, chaque chemise retournée coûtait à la marque 12,40 €. Puisque leurs volumes de production sont moins importants que ceux de la fast fashion, et que leurs prix de vente sont plus élevés, la plupart des petites marques, des marques de luxe ou des petits créateurs prennent la peine d’inspecter les pièces, de leur faire repasser un contrôle qualité, de les nettoyer et de les remettre en rayon.
Pour une marque de fast-fashion classique dont les prix de vente pour une chemise oscillent entre 10 € et 20 €, le coût de traitement du retour produit peut s’avérer trop important. Certaines marques vont donc rogner sur quelques postes de dépense, supprimer l’inspection et le reconditionnement. Résultat, les produits renvoyés ne sont pas remis en vente, ils sont tout simplement jetés, ou revendus en B2B sur des plateformes parallèles de vente en gros. Malheureusement, très peu de marques sont transparentes quant à leur gestion des retours produits. Dans le doute, mieux vaut éviter d’y avoir recours.

Comment faire quand on n’a vraiment pas le choix ? 

Faut-il vraiment conserver cette taille dont la taille n’est pas bonne pour éviter de faire exploser son impact carbone ?Évidemment, à réception, si une pièce n’est pas adaptée, il n’est pas sensé la conserver. Quand le retour est inévitable, plutôt que de réexpédier le produit chez le vendeur là où on perdrait totalement sa trace, il est préférable de le revendre comme pièce de seconde main, à un·e acheteur·se de son pays, sur une plateforme dédiée. On évite ainsi l’impact d’un renvoi à l’autre bout du continent et la possible destruction d’un produit neuf.

 

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