La mode éthique ne sert à rien si on ne pénalise pas les gros pollueurs
Rédigé par Victoire Satto
Le 20 déc. 2021
Minutesde lecture
Pour respecter l’Accord de Paris et limiter à 1.5 degrés le réchauffement climatique d’ici à 2050, l’industrie textile doit diviser ses émissions gaz à effet de serre par 3. Pour agir à l’échelle citoyenne, on a des pistes. Pour agir à l’échelle des entreprises, on a des modes d’emploi. Comment expliquer alors que la production vestimentaire ait doublé depuis 2000 et ne cesse de croître ? Pourquoi ce sentiment d’inaction tandis que les marques éthiques se multiplient et que certaines marques conventionnelles bougent ? La réponse est dans la loi, ou plutôt dans ses manquements. La législation ne les contraint pas suffisamment à prendre des mesures radicales afin de respecter ces objectifs. Plus grave encore, elle favorise le développement des activités des plus gros pollueurs (la fast fashion) par des “primes au vice”. Le collectif En Mode Climat a émergé en 2021 face à un constat dramatique : tant que les marques de fast fashion continuent de produire impunément, les actions des marques engagées sont inutiles pour enrayer le dérèglement climatique. En Mode Climat est une coalition d’entreprises mobilisées pour réguler l’industrie textile par des lois proactives concrètes pour respecter l’Accord de Paris. Que vous représentiez une marque, une institution, une entité politique ou la société civile, on vous invite à découvrir ce mouvement dont nous faisons partie et à porter haut sa voix. Ensemble, changeons les lois qui régissent l’industrie textile (cette dernière phrase à consonance de slogan électoral est posée là à desseins).
Les phrases citées et en italiques ont été extraites du manifeste En Mode Climat.
DISCLAIMER : ce dossier est long, nous avons tenté de le rendre le plus digeste possible afin que chacun·e comprenne les enjeux pour notre futur commun, prenne la pleine mesure de l’urgence d’agir et relaie efficacement ce mouvement. En exerçant une pression massive et en nombre (le lobbying), nous avons une chance d’être entendu•e•s, dans une époque sans précédent où les lois encadrant l’industrie textile sont en cours d’élaboration et les élections présidentielles imminentes. Vous avez un café dans la main et les fesses sur un canapé ? Vous êtes paré·e·s.
Qu’est-ce qu’En Mode Climat ?
En Mode Climat est une coalition d’acteurs du textile (marques, usines, organismes, médias…) réunis pour faire un lobbying vertueux proactif contre le réchauffement climatique. L’idée de ce collectif est née lorsque des centaines de marques ont répondu à l’appel sur Linkedin de Thomas Huriez (1083) et Julia Faure (Loom) ayant demandé à ce qu’on rajoute le “R” de “Réduire” à la campagne “Reuse – Repair – Recycle” de Refashion, l’éco-organisme de la Filière Textile. Aujourd’hui, il regroupe plus de 370 structures sur 4000 marques de mode françaises. Ses revendications s’appuient sur des justifications scientifiques (Rapport du GIEC ; Rapports de bureaux d’études (Quantis International, McKinsey), INSEE et instituts de Recherche (Cycleco)) dont il vulgarise les messages auprès des marques membres et les législateurs pour inciter à l’action, en proposant des mesures concrètes.
SIGNER LA PÉTITION CONTRE LA FAST FASHION
Objectifs de limitation et scenarii du réchauffement climatique – Source Carbone 4
Quel est le postulat de départ du collectif ?
La croissance de production de biens matériels n’est pas compatible avec un climat stable, c’est un fait reconnu par le GIEC. Notre avenir doit être plus frugal et pour cela, faire un meilleur usage des ressources. Dans ce contexte, l’industrie textile doit produire entre 2 et 3 fois moins de vêtements d’ici à 2050.
Pour réduire les émissions de l’industrie textile, le modèle de production doit changer
Le nombre de vêtements mis sur le marché doit drastiquement réduire. Aujourd’hui, 30% des vêtements produits ne seront jamais vendu [WeForum], ce qui a conduit ces dernières années à des aberrations telles que leur destruction massive, ou le fait qu’on s’en déleste dans des décharges à ciel ouvert. Lorsqu’ils le sont, on en achète 2 fois plus et les portons 2 fois moins qu’en 2000 [Euromonitor International Apparel & Footwear]. La loi Anti-Gaspillage pour l’Économie Circulaire est une avancée qui incite à l’écoconception et à la réduction de la production, cependant avec une inertie importante et pas assez de mesures coercitives.
Pour réduire les émissions de l’industrie textile, les lieux de production doivent changer
Les étapes de fabrication hors matière première (filature, tricotage-tissage, teinture-ennoblissement, confection) représentent 76% des émissions carbone du secteur textile [WRI]. La production d’électricité et de chaleur via les centrales à charbon, gaz et pétrole est la première cause d’émissions de gaz à effet de serre (G.E.S) dans le monde, particulièrement dans les pays asiatiques où se situe la majeure partie des activités de production textile et de confection, majoritairement pour la fast fashion. Il est essentiel de relocaliser la production où l’énergie est moins carbonée, en attendant la conversion du parc énergétique de ces pays.
Pour réduire les émissions de l’industrie textile, il faut favoriser le réemploi des vêtements usagés
Seconde vie, réparation, location, upcycling : toutes les options favorisant la circularité sont à développer à grande échelle et doivent s’intégrer concrètement et durablement dans les modèles économiques des marques, ce qui permet de créer de la valeur économique sans produire ni exploiter les ressources naturelles, mais également signifie s’appliquer à développer des vêtements plus résistants, conditionnés pour être réparés de multiples fois avant de considérer leur fin de vie et même leur recyclage, dont nous savons qu’il n’est pas encore la panacée.
Deux éthiques, un seule législation
Aujourd’hui, les marques engagées pour une production éthique et relocalisée présentent un désavantage concurrentiel. Le coût de revient d’une production plus locale et en circuit court est bien plus cher que celui d’une production à l’autre bout du monde. Quand les marques engagées tentent de sortir des soldes et des jours de promotion, les « prix cassés » attirent les clients ailleurs. Les méthodes de production raisonnées en précommande, à la demande ou à la commande, sont désavantagées face à l’attractivité des marques qui renouvellent leur offre toujours plus rapidement. Il y a donc une « prime au vice », un avantage économique à produire de manière irresponsable. Les dettes à l’Environnement devraient être comptabilisées au même titre que les pertes et profits économiques, alignant le langage des marques engagées et de celles sans morale, et par là-même, les intérêts écologiques de l’ensemble du vivant. Pour les y contraindre, il faut des lois. Le secteur textile ne pourra réduire ses émissions que si elles obligent tous les acteurs à changer leurs pratiques.
Comment fonctionne la coalition, qui fait les propositions ?
En Mode Climat a vu le jour l’été 2021, il s’agit d’une entité actuellement en cours de structuration juridique et des statuts. Ce paragraphe sera mis à jour en temps réel.
SIGNER LA PÉTITION CONTRE LA FAST FASHION
Quelles sont les revendications et les mises en actions du collectif ?
Pénaliser les mécaniques d’augmentation des volumes de production, principale cause de pollution de l’industrie textile
1) Revoir l’éco-contribution
Depuis le 1er janvier 2007, la loi a instauré le principe de la Responsabilité Élargie du Producteur (R.E.P) pour les produits textiles, linge de maison et chaussures vendus en France. Cette « Responsabilité Élargie du Producteur » (ou R.E.P.) s’applique dans de nombreux autres secteurs économiques (les équipements électriques et électroniques, le papier, les emballages, les ampoules, les piles, etc.). Elle exige d’eux de pourvoir ou de contribuer à la gestion des déchets des articles mis sur le marché pour les consommateurs, via une éco-contribution appliquée sur chaque produit mis en marché. Aujourd’hui, cette contribution s’élève à quelques centimes. Elle est la même pour toutes les marques, quelles que soient leurs méthodes ou leur lieu de production.
Une solution ? En Mode Climat propose d’augmenter de façon significative l’éco-contribution textile jusqu’à 5 euros pour en faire un bonus-malus qui oriente vraiment les choix des consommateur·ice·s, et de l’indexer sur des critères qui pénalisent les marques qui polluent (c’est-à-dire produisent) le plus et de les dissuader de maintenir cette logique d’économies d’échelles (produire plus pour réduire les coûts de production unitaires, et brader ce qui est en trop… Vous connaissez maintenant la chanson et le calendrier des promos par cœur).
Les obligations concrètes de la Responsabilité Élargie du Producteur Textile (REP) sont régies par le cahier des charges de la filière, d’une durée de 5 ans, arrêté par le Gouvernement. “Les consultations pour ce cahier des charges (2023-2028) ont commencé : il est donc très important d’y intégrer dès aujourd’hui une ambition climatique élevée, car il pourra difficilement être modifié en cours de route.”
2) Adapter l’affichage environnemental
L’affichage environnemental textile, européen et français, est en cours d’élaboration. Il s’agit d’un système d’évaluation des performances environnementales pour l’industrie. Le Ministère de la Transition Écologique a lancé un groupe de travail et de test sur 18 mois en février 2020, chargé de définir les formes que ce système de notation pourrait prendre. L’objectif est qu’autour de 2024, sur internet et en magasin, chaque vêtement ait une note de type A-B-C-D-E permettant aux consommateur·ice·s d’identifier rapidement les vêtements les plus responsables ou polluants. Là encore, les propositions d’encadrement législatif sont en cours et une opportunité pour la coalition En Mode Climat d’apporter une réflexion, l’ADEME ayant fait un appel public à contribution.
A terme, cet affichage devrait probablement s’appuyer sur la méthodologie européenne Product Environmental Footprint, qui calcule l’impact environnemental de chaque vêtement sur 16 catégories d’impact (réchauffement climatique, eutrophisation…).
En Mode Climat propose une méthode pour apporter une sur-couche à l’analyse du cycle de vie, via un bonus-malus pénalisant les pratiques de production et de commercialisation qui poussent à la consommation, et encourageant les plus vertueuses. La coalition propose d’évaluer dans cette surcouche trois pratiques à la fois objectivables et ayant un impact fort sur la sur-consommation.
- Le rythme de renouvellement des collections : bonus-malus en fonction de la durée de vie moyenne de commercialisation des références d’une marque.
- La fréquence et l’intensité des promotions : bonus-malus en fonction de la décote moyenne à laquelle sont vendus les vêtements d’une marque.
- L’incitation à la réparation des vêtements déjà existants : on pourrait fixer des seuils de prix en dessous desquels on considère qu’un consommateur va préférer acheter un nouveau vêtement plutôt que réparer son vêtement existant ou garder son vêtement même un peu abîmé.
En Mode Climat propose également :
- D’évaluer un autre critère manquant au socle PEF dans la surcouche à l’ACV : les risques pour la biodiversité
- Encourager les projets qui testeront d’autres types de charte graphique pour l’affichage. En effet, dans le cadre d’un affichage type A-B-C-D-E, il existe un risque que les produits notés A soient perçus comme “sans impact” par les consommateurs et génèrent un surplus de consommation.
- Encourager les projets qui testeront en parallèle des méthodes plus simples et rapides que le PEF avec moins de paramètres et qui donneraient un niveau d’approximation satisfaisant pour évaluer l’impact environnemental.
3) Mettre en place une TVA plus juste
Instaurer une TVA préférentielle, abaissée significativement (de 20 à 5,5% par exemple) pour la revente d’articles de seconde main ou issus de réemploi et augmentée proportionnellement pour les produits issus de la prime au vice.
4) Renforcer la répression des fraudes
“Un récent rapport constate une fraude massive à la TVA sur les places de marché des sites e-commerces (Amazon, Cdiscount, eBay, Wish…), de l’ordre de 4 à 5 milliards d’euros. Tant que cette fraude n’est pas efficacement combattue, il s’agit d’une distorsion de la concurrence de 20%, qui s’ajoute à la prime au vice actuelle. Des mesures dissuasives et fermes doivent être mises en place, en rendant responsables les plateformes concernées, par exemple via un prélèvement de la TVA à la source.”
5) Trouver de nouveaux modèles économiques, circulaires
On vous renvoie à cet article pour la sémantique, cet article pour un exemple d’application méthodologique et un dernier pour vous convaincre que les marques de mode éthiques et circulaires s’en sortiront mieux, à terme, que les grandes enseignes en France, en particulier la grande distribution.
La question des emplois
La baisse de la quantité de vêtements produits ne serait pas liée à une augmentation du taux de chômage en France pour le collectif. Rappelons d’une part que 300 000 emplois ont été détruits dans le textile en 25 ans sous les effets des délocalisations [Insee]. D’autre part, la diminution de la production s’accompagnerait d’un développement de services complémentaires en faveur du réemploi des vêtements (expansion des services de location, des options pour la seconde main de qualité, de la réparation et de la durabilité, d’une relocalisation des activités de productions et de l’émergence – certes progressive et s’inscrivant dans une vision à long terme – de solutions pour générer localement des matières textiles (via le recyclage industriel) ou les filières de lin et de chanvre, par exemple.
6) Pénaliser les incitations à la consommation
- Limiter le nombre de collections, en appliquant un malus en cas de renouvellement trop rapide des références ou un quota de présence en boutique physique ou digitale. Ce malus (taxation conséquente) serait exponentiel et son application serait renouvelable.
- Promotions : application d’un malus en fonction de la décote moyenne à laquelle sont vendus les vêtements, fonctionnant avec effet de seuil, avec augmentation au-dessus d’une certaine valeur de décote moyenne. On se permet d’émettre l’hypothèse de l’interdiction des journées de type Black Friday.
- Prix dérisoires : évaluer un prix moyen pour la réparation d’un vêtement et taxer tous les vêtements dont le prix de vente est en dessous ce prix de réparation.
La question de l’augmentation des prix des vêtements
Elle est éminemment politique et souvent brandie comme un argument pro-fast fashion, gageant que celle-ci démocratise l’accès à la mode. Ne nous y trompons pas : le “beaucoup à pas cher” est responsable d’une pollution dont les populations pauvres sont les premières à subir les conséquences. Par ailleurs, le coût d’achat est à mettre en balance avec celui d’usage, soit l’amortissement sur plusieurs années, qui revient moins cher qu’un achat itératif plusieurs fois par an en soldes chez H&M et dont les conséquences sur la santé (environnementale et physiques directes lorsqu’on pose sur notre peau des matières potentiellement toxiques) se paieront également à long terme. L’augmentation de l’éco-contribution textile payée par les marques, pourrait être en partie dirigée vers un fond de solidarité Textile, dédié aux foyers les moins aisés bénéficiant d’un “chèque textile” annuel utilisable sur les achats (neuf et seconde main) ou les réparations.
SIGNER LA PÉTITION CONTRE LA FAST FASHION
Courbes d’augmentation de la production de vêtements et de la baisse de leur utilisation – Circular Fashion Institute
Faire bouger les lois, puis les marques et enfin les consommateur·ice·s
1) Côté loi : intégrer l’industrie textile au Pacte Vert pour l’Europe
“Le Pacte vert pour l’Europe est un ensemble d’initiatives politiques proposées par la Commission européenne pour rendre l’Europe climatiquement neutre en 2050. Le secteur textile y a été identifié comme un des secteurs prioritaires pour une transition vers une économie circulaire. Il a été proposé en 2020, mais ses mesures concrètes restent à définir.”
2) Côté état : orienter la commande publique
“La commande publique de textile (masques, uniformes, équipement, médical…) doit être en priorité réservée à des produits issus de l’industrie textile française.”
3) Côté consommateur·ice·s
Re-porter, donner, échanger, vendre, louer, ne pas suivre les tendances… Autant de solutions qui allègent la note carbonée de nos dressings sur l’Environnement. Le vêtement qui pollue le moins est celui qu’on ne produit pas. Oui mais voilà, le “pouvoir du caddie” est réel mais modeste. Notre capacité à faire le lien entre l’urgence climatique ou l’exploitation des Ouïghours et ce qu’on s’apprête à acheter sous les néons de Zara est très limitée. Nous sommes matraqué·e·s par une offre incessante, le renouvellement hebdomadaire voire plus fréquent des collections de fast et d’ultra-fast-fashion, à grands renforts de publicité omniprésente.
4) Côté entreprises
D’après les marques elles-mêmes au sein d’En Mode Climat, en l’absence de régulation pénalisant concrètement les pollueurs, la concurrence est déloyale. “Les entreprises n’ont pas d’intérêt économique à réduire les volumes de production ou à produire dans des pays où la main d’œuvre est plus chère. Si elles le font, elles se tirent une balle dans le pied.”
SIGNER LA PÉTITION CONTRE LA FAST FASHION
Notre capacité à faire vraiment changer la loi dépend du bruit qu’on fait.
Quelles sont les actions en cours et les prochaines étapes ?
Proposition de révision transversale
En Mode Climat participe à la révision du cahier des charges des filières REP (à Responsabilité Élargie des Producteurs), pilotée par le Ministère de la Transition Écologique, dont l’agrément arrive à terme et sera revu en 2023, concernant des sujets tels que le recyclage, le réemploi, les exports de Textile Linge et Chaussures (TLC) usagés, le montant des éco-contributions et les critères d’indexation. En parallèle des conversations directes entre les institutions et les éco-organismes, un soutien citoyen et une pression de masse sont essentiels pour faire entendre au gouvernement que la société civile comprend les enjeux et demande une stratégie politique de pénalisation de la fast fashion. On vous invite ici à signer la pétition en ce sens (plus de détails ci-dessous).
En Mode Climat a rédigé une proposition de révision de l’éco-contribution, de modification des critères de l’affichage environnemental et de la taxe carbone, adressée différents Ministères et a été reçu par les Ministères de la Transition Écologique et de l’Économie. A l’heure actuelle, la collecte des signatures de Députés pour la proposition de résolution à l’Assemblée Nationale est en cours. Une proposition de résolution n’a pas valeur contraignante sur la loi, elle « invite » seulement le gouvernement à agir, mais elle permettra de sensibiliser les députés au problème de la fast fashion et d’appeler les médias à parler de ce sujet.
Les élections présidentielles
En Mode Climat souhaite profiter des élections présidentielles de 2022 pour interpeller les candidat·e·s et organiser un grand débat sur leur programme concernant l’industrie textile. Les questions de la relocalisation et celle des conséquences de la fast-fashion doivent figurer sur la table médiatique. Si les arguments en faveur de la justice sociale et d’actions de régulation climatiques ne sont pas suffisants, ceux de la création de valeur économique et d’emplois représentée par une relocalisation pour le pays sont audibles dans le langage politique. Ces valeurs sont actuellement captées par d’autres. En pratique, il s’agit de sommer les candidats à établir clairement et rendre publique leur position et les axes de décisions gouvernementales envisagés lors de leur mandat, tant concernant la régulation des pollueurs que les actions pour la relocalisation.
Comment prendre part au mouvement ?
Signer la pétition contre la fast fashion
En Mode Climat a lancé cette pétition adressée à Barbara Pompili (Ministre de la Transition Écologique) appelant les citoyen·ne·s à élever leur voix contre la fast fashion, notamment responsable de no man’s land de déchets textiles, comme c’est le cas au Ghana. A cause de cette mode jetable, on achète trop – en moyenne, 42 vêtements par an que nous portons moins longtemps et jetons plus vite. La France n’arrive plus à gérer ces montagnes de textile et doit les envoyer à l’étranger. En l’absence d’une vraie mobilisation citoyenne, les lobbyistes de la fast fashion arriveront toujours à bloquer les initiatives qui tentent de la réguler. Mais si nous sommes des milliers à signer et à relayer cet appel sur les réseaux sociaux, les médias pourront s’emparer de ce sujet et de vraies mesures pourront être prises.
Pour ralentir la fast-fashion, signez et partagez cette pétition
Que vous soyez une entreprise, un·e citoyen·ne, une institution, un média, on vous invite à :
- Expliquer pourquoi vous êtes membre du mouvement
- Présenter simplement ce qu’est En Mode Climat (une coalition d’entreprises pour faire changer les lois et que l’industrie textile lutte vraiment contre le dérèglement climatique)
- Faire des posts sur Instagram, Linkedin et Twitter pour parler d’En Mode Climat
- Inviter à suivre @enmodeclimat sur Insta, Linkedin et Twitter
- Suivre l’actualité sur The Good Goods vidéo Instagram et le podcast ON(WARD) FASHION où seront publiés des interviews des fondateur·ice·s pour comprendre et agir aux côtés de la coalition.
Vous êtes une entreprise
En Mode Climat, c’est maintenant 370 marques, soit près de 10% des entreprises de mode et textile françaises (4000 au total), de petite et moyenne envergure qui appellent les autres de toute taille à le rejoindre. Aujourd’hui, les grandes marques ont conscience d’être prises en étau et ne pas pouvoir changer leur modèle de production, sans être moins concurrentielles et perdre des marchés. La seule façon pour elle d’adopter un modèle de plus vertueux est d’appeler collectivement à plus de régulation pour mettre toutes les entreprises au même niveau.
Appuyer le propos : voir et diffuser le documentaire France 5 sur les conséquences de la fast-fashion
Sur le Front, l’émission d’investigation menée par Hugo Clément sur France 5, a remonté la filière des vêtements de seconde main. Les vêtements déposés dans les bennes de collecte ou en boutique semblent rarement proposés à des familles en difficulté ou revalorisés, et alimentent en réalité un business mondialisé. Le journaliste est également parti au Bangladesh enquêter sur les conditions de fabrication des ouvrier·e·s du textile. Si les locaux sont propres et des panneaux solaires se multiplient sur les toits, les employé·e·s sont encore payé·e·s environ 100 dollars par mois, moins que le salaire minimum vital et vivent sous le seuil de pauvreté (environ 1.90$ par jour en 2020). La conclusion commune : la fast fashion est un fléau environnemental et mère d’injustices sociales qui devraient indigner l’humanité, contre lesquelles le collectif s’érige. (Article à venir sur le documentaire).
Vous êtes une institution
La coalition a besoin d’un maximum de relais parmi les institutions (pouvoirs publics, fédérations, syndicats, universités…). Si vous pensez que vous pouvez soutenir le mouvement d’une manière ou d’une autre, écrivez à contact@enmodeclimat.fr et on vous redirigera vers les membres de la coalition les plus à même de répondre à vos questions.
Vous êtes journaliste
Vous pouvez aider En Mode Climat à porter ce sujet sur le devant de la scène. Écrivez à contact@enmodeclimat.fr et on vous redirigera vers les membres de la coalition les plus à même de répondre à vos questions.
Le site En Mode Climat
SIGNER LA PÉTITION CONTRE LA FAST FASHION
Ça peut aussi vous intéresser
Espace commentaire
(0)