homme-de-dos-textiles

Panafrica, que signifie “Consciously made in Africa” ?

La définition d’une marque équitable #chaussures

Nous soutenons Panafrica depuis les débuts du média. En 2017, on réalisait une 1ère interview d’Hugues et Vulfran dans leur minuscule bureau du 18e. En 2019, on les recevait dans un podcast au sujet du wax, de l’appropriation culturelle et du parcours d’une entreprise engagée qui grandit. Le propre d’une marque éthique, c’est de se remettre en question. Pour être « éthique », elle doit œuvrer à l’amélioration constante de ses pratiques. 5 ans après ses débuts, on explore une facette de Panafrica dont on parle moins souvent que ses motifs colorés : sa responsabilité sociale et économique en Afrique. Alors, Consciously made in Africa – Ça veut dire quoi ?

Fabriquer des baskets éthiques sur un autre continent dont on reprend les codes culturels, c’est un sacré défi. Pour le relever, il faut produire avec plutôt que faire produire par ce continent. Connaître les lieux, rencontrer sur place des partenaires de confiance ET acquérir leur confiance, se soutenir mutuellement dans un développement durable. Le succès initial de Panafrica tient dans ses motifs en wax, mais son évolution positive repose sur la structuration d’une activité respectueuse et équitable et le soutien d’une communauté qui, juste après le wax, est fidèle à ses engagements. On en fait partie, voici donc les 6 points clefs qui nous emballent pour les prochaines années !

PANAFRICA SOCIAL

Il n’y a pas d’intermédiaires entre Panafrica et ses partenaires

On ne fait pas les choses innocemment.

Le wax est un tissu emblématique de l’Afrique mais il est majoritairement produit…en Chine. La première étape dans la confection d’une basket Panafrica, c’est le tissage de la matière. Il doit être local, respecter les codes culturels et valoriser l’activité économique du continent.
Ne pas avoir d’intermédiaire, c’est donner du crédit au savoir-faire d’un territoire. Il est le garant de la qualité et de l’authenticité qui font le succès d’un produit. Ainsi, sans ses partenaires, Panafrica n’existe plus.
La marque a une relation directe avec ses fournisseurs et fabricants auxquels elle rend visite toutes les 6 à 8 semaines.
Dans Le Bond, son podcast, Panafrica nous emmène à la rencontre d’Esther, experte du Batik au Ghana avec qui elle travaille depuis le début. Au delà de l’échange commercial, c’est l’échange de service qui est réciproque : Panafrica cultive sa transparence et l’entreprise d’Esther est davantage visible sur la scène internationale.
Ne pas avoir d’intermédiaire signifie également connaître ses partenaires afin de s’adapter au mieux à leurs contraintes économiques et de calendrier.

 

esther 1

Pré-financer les commandes

Panafrica pré-finance 50% des commandes de tissus artisanaux 6 mois à l’avance, soit l’essentiel des coûts de production, et ce depuis la toute première collection en collaboration avec la société Afrika-Tiss qui fournit wax et batiks. Panafrica avance l’argent qu’elle n’a pas encore gagné pour assurer un confort et une sécurité à ses partenaires. Classiquement, les marques ne paient qu’une fois les commandes de tissus livrés, si conformes, dans un délai de 4 mois. Certaines n’hésitent pas à se défausser pour divers motifs (comme nous l’avions dénoncé avec #PayUp lors du COVID-19). Cela finance les achats de matières et teintures et l’organisation de la production, diminuant significativement les sources de stress des équipes et améliore la vie locale.


Afrika-Tiss emploie 30 femmes qui sont aussi des mères de famille. Il arrive que les enfants soient sur place, que les horaires soient aménagés pour qu’elles s’en occupent, que la production soit concomitante de fêtes familiales : autant de raison d’anticiper les livraisons dans le respect des impératifs de la vie privée et du travail de tout.es.
Cela évite également les pics de production qui mobiliseraient les machines uniquement pour Panafrica sur un temps court, tandis que les ateliers ont plusieurs clients à honorer. Le pré-financement est un gage de sérénité.

 

afrikatiss

Allonger les délais de production

« Slowfashion » ne signifie pas uniquement réduire le rythme des collection. Faire les choses bien demande du temps long. L’allongement des délais de production rend les partenaires sereins car ils peuvent la planifier et répartir l’activité sur 6 mois.
Chez Panafrica, le réassort des stocks s’effectuer tous les 3 à 4 mois. Si obtenir votre paire favorite demande un peu de patience, c’est tant mieux ! Vous savez désormais que vous contribuez à une production vertueuse.
En pratique, cela n’impacte par la rentabilité qui dépend du total des ventes. Si toutes les marques ne le font pas, c’est parce que c’est un risque pour la trésorerie qui sera avancée pour produire et ça signifie aussi accepter le risque de défaillance de ses partenaires.
Ça vous paraît sensé ? Dans la mode conventionnelle, là encore, c’est habituellement l’inverse. Le paiement s’effectue dans les semaines qui suivent la livraison. L’industrie a marché à l’envers si longtemps que s’en est devenu la norme.

atelier batik

Limiter les modèles et faire de la précommande

Panafrica a réduit le nombre de ses modèles de 35 à 20 en 5 ans. Aujourd’hui, la marque s’épure, vers plus de cohérence tant sur l’éthique que sur le style. Pas de modèles au rebut, pas de stocks énormes en fin de collections.
Un à deux modèles par an sont désormais lancés en pré-commande, comme Arusha qui a rencontré un tel succès qu’il est reconduit parmi les classiques. Volta est né quant à lui en co-création avec la communauté. 2000 abonnés à la newsletter ont été sollicités pour donner leur avis : avec ou sans scratch, batik etc…
La précommande offre une source de financement pour la Recherche et Développement d’autres projets, comme la basket circulaire entièrement recyclable.

Assurer l’indépendance des partenaires

Si Panafrica disparaissait ? Ses partenaires seraient (tristes mais !) à flots. Un des points clefs d’une collaboration équitable, c’est d’assurer l’indépendance de chaque partie.
Leurs développements économiques et écologiques respectifs doivent évoluer en parallèle pour que tout aille bien si les routes se séparent.
La première année, Panafrica consacrait une partie du chiffre d’affaire au programme Walk For School en faveur de l’éducation et de la promotion professionnelle.
À mesure que la marque a placé ses partenaires au cœur d’une logique de commerce équitable, l’action de Walk For School a été reconsidérée au profit de flux œuvrant au développement de la transition et de l’emploi. Désormais, ce sont 10% des bénéfices qui sont reversés à ces fins.
Au delà de l’argent, l’humain : au Maroc, Hicham le chef d’atelier, développe actuellement sa propre marque de chaussures et Hugues l’aide a établir son business plan !

 

PANAFRICA SOCIAL 4

Recyclage & consigne

La marque grandit et observe avec joie une communauté présente pour ses engagements, au delà de l’attractivité du wax.
Si la responsabilité socio-économique de Panafrica est un pilier, la dimension écologique est aussi prise en compte, c’est pourquoi elle travaille à un programme de recyclabilité basé sur une consigne, grâce à l’argent généré par la campagne d’Arusha en pré-commande.
Consciously Made in AfricaÊtre responsable : de son produit du début à la fin de vie, du respect de ses partenaires, de l’éducation et l’accompagnement de ses clients. Entreprendre, c’est apprendre et être humble toute sa vie. On souhaite que celle de Panafrica soit longue !

Total
0
Shares
Laisser un commentaire
Précédent
Comment entretenir la soie ?
Suivant
WOLBE : le costume masculin techwear & écologique

WOLBE : le costume masculin techwear & écologique

À lire également

Become a Good One ! Abonnez-vous à nos contenus

Le média payant : accès illimité à tous les articles et OnePagers, réductions sur nos CleverBooks

Total
0
Share