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Le problème du mulesing dans la laine

On aime la laine pour son éco-responsabilité imbattable, sa chaleur, son confort. Il s’agit également d’une des rares matières d’origine animale dont la production est bénéfique pour les animaux concernés puisque la fourrure du mouton ne tombe pas naturellement et que la tonte lui permet de rester en bonne santé.
Tous les enjeux éthiques de la laine tiennent donc à la façon dont sont traités et élevés les animaux. Pourtant, même dans les élevages en plein air à priori respectueux de la vie animale, il subsiste des pratiques dangereuses qui mettent en danger la vie et le bien-être des moutons, dont le Mulesing. Tout de suite, The Good Goods fait le point sur cette pratique barbare et encore trop peu connue des consommateurs·rices.

 

Qu’est ce que le Mulesing ?

Le Mulesing (du nom de son inventeur, John W.H Mules) est une pratique chirurgicale, qui consiste à retirer la peau située autour de la queue des moutons mérinos.
Le Mulesing est une mesure préventive qui vise à éviter l’apparition de la myiase (présence sous-cutanées de larves de mouches) chez ces moutons dont la fourrure très dense et les plis humides de la peau constituent des zones idéales pour la ponte des parasites. La myiase met en danger la santé du mouton et nuit donc à la qualité de sa laine et à son rendement.
La majorité de la laine mérinos produite dans le monde provient d’Océanie, seule région où le Mulesing est historiquement pratiqué. L’Australie produit à elle seule 75% de la laine utilisée par l’industrie de la mode.
Si la nouvelle-Zélande interdit le Mulesing depuis 2018, les élevages australiens, eux, le défendent ardemment et le pratiquent toujours. En août 2020, le syndicat australien des producteurs de laine (WoolProducers Australia) a d’ailleurs bloqué une proposition de loi visant à interdire le Mulesing à l’horizon 2022 dans l’état de Nouvelle-Galles du Sud (New South Wales). Le débat est donc bien lancé sur la scène politique mais il semble évident que les choses ne sont pas encore prêtes à changer. 

Le sujet demeure encore largement tabou en Australie. Pour preuve, une campagne d’affichage réalisée par l’association de défense des animaux PETA visant à informer et dénoncer la pratique y a récemment été partiellement censurée.
La pratique du Mulesing se limite donc aujourd’hui à la seule Australie mais aucune régulation n’oblige les producteurs·rices de laine à préciser l’existence, ou non, de cette pratique au sein de leurs élevages.

 

Quelles sont les conséquences du Mulesing pour les moutons ?

Rapide, le Mulesing est souvent réalisé sans anesthésie par les éleveurs·ses eux-mêmes.
Les moutons sur lesquels on le pratique ne bénéficient pas d’un suivi médical particulier suite à l’ablation de la peau. Si l’opération ne dégénère pas en infection, on estime en général à 2 ou 3 semaines le temps de cicatrisation de cette blessure. Le traumatisme psychologique pour l’animal dure, lui, toute la vie.
Si les conséquences négatives du Mulesing sur la santé du bétail semblent toujours faire débat, les bénéfices de l’opération ne font pas non plus l’unanimité. Sur le corps du mouton, la zone concernée par le Mulesing n’est pas la seule dans laquelle les parasites peuvent s’installer. Le Mulesing se contente donc simplement de réduire la probabilité que l’animal soit touché par la maladie mais il ne le protège pas totalement. 

 

Quelles alternatives face à la barbarie ? 

Si le Mulesing n’est pas pratiqué en Europe, c’est avant tout parce qu’il n’est pas nécessaire.
Le mouton mérinos a beau occuper aujourd’hui la majorité des prairies australiennes, il n’y a été importé que récemment et il se révèle malheureusement peu adapté à l’environnement local.
Le climat australien et la peau ridée des moutons mérinos favorisent naturellement l’apparition de la myiase. Des moutons à la peau moins ridée, même s’ils produisent moins de laine, seraient visiblement mieux adaptés à la vie océanienne et résisteraient mieux aux parasites.
Toutefois, une transition vers une espèce différente remettrait en cause la quasi-intégralité du cheptel australien et il est peu probable qu’elle puisse s’opérer à court terme.
En attendant donc que la pratique ne cesse en Australie, il est possible d’éviter le Mulesing en privilégiant la laine originaire d’autres pays.
La présence de certains labels, notamment les labels PETA Approved et PETA Cruelty Free mais aussi des labels plus ciblés sur la laine mérinos dont ZQ et RWS (Responsible Wool Standards), garantissent également le bien-être animal et excluent donc entièrement la pratique du Mulesing.  

Enfin, du côté des producteurs·rices de laine, il existe une pratique alternative au Mulesing qui consiste à raser de près la laine autour de la queue du mouton, ce qui semble également réduire les risques d’y voir s’installer la myiase. Cette pratique sans douleur et sans danger pour la santé des animaux demande cependant, contrairement au Mulesing, un entretien très régulier de la part des éleveurs·ses. Toutefois, nous ne disposons à ce jour d’aucun moyen permettant de savoir si l’élevage dont provient la laine de nos vêtements favorise cette pratique au détriment du Mulesing. 

 

La séléction The Good Goods : le confort de la laine garanti sans cruauté ! 

Même si l’Australie demeure le principal fournisseur de laine mérinos au monde, de nombreuses marques s’engagent à ne pas cautionner la pratique du Mulesing en privilégiant une laine labellisée et produite ailleurs dans le monde, en Europe, en Nouvelle-Zélande ou en Amérique du Sud. 

 

House Of Dagmar 

House of Dagmar est une marque suédoise engagée pour une mode durable à tous les niveaux. Toutes les pièces de sa collection permanente knitwear sont en laine 100 % mérinos garantie Mulesing-free. 

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Commentaires 8
  1. Je suis contre l’écriture inclusive que je trouve ridicule et pénible à lire. Elle décourage les étudiants étrangers. L’écriture normale ne fait de mal à personne.

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