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La mode éthique existe-t-elle en Chine ?

Prise de conscience dans l’empire du milieu. La Chine n’est pas connue pour ses innovations en matière de transition écologique. Consommateur et surtout pollueur XXL, le pays est de loin le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre. Existe-t-il cependant des initiatives responsables dans la discrète mais vibrante industrie chinoise de la mode ? Où en est la mode éthique, dans la mère patrie de Shein et d’autres monstres de l’ultra fast fashion ?

Une prise de conscience pas tout à fait mûre

Si la Chine domine d’énormes pans de l’économie et de l’industrie mondiale, elle semble à la traîne en matière de mode éthique, qu’il s’agisse d’éco-responsabilité, d’inclusion ou de représentations de genres.
Pas plus tard que ce mois-ci, plusieurs médias chinois ont pris la peine de se fendre d’un article pour tenter d’expliquer pourquoi l’acteur star Li Xian portait un manteau Chanel d’une collection femme sur un red carpet. Un move fashion qui, vu d’ici, ne paraît pourtant pas si audacieux.

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Photo : Weibo @橘子娱乐

Pourtant, quelques signaux indiquent que l’industrie de la mode s’apprête à évoluer.
Quelques marques chinoises pionnières commencent à proposer des alternatives durables, même si elles manquent parfois de visibilité ou d’un auditoire d’envergure. Dans le même temps, les moteurs historiques de la fast-fashion dont ZARA et H&M sentent la tendance arriver et communiquent déjà à leurs millions d’abonnés leurs actions responsables en Chine, avec au premier plan l’utilisation de matières naturelles bio ou recyclées.
Dans un pays de plus de 1 400 000 habitant·es, le changement prend du temps.

Capture d’écran : article paru le 27 août 2021 sur le site chinois de H&M. Traduction :” La tendance à suivre : recycler et réparer ses vêtements.”

Un potentiel dormant

Suite à la crise liée au Covid-19 et au ralentissement économique généralisé, le pays appelle son industrie de la mode à se concentrer sur le marché interne. La Chine est toujours le leader de la filature et de l’assemblage textile. Elle dispose d’un système industriel capable de mettre en place une production mode 100 % locale. Côté matière, l’éco-responsabilité est également possible. Le pays est classé deuxième producteur mondial de lin derrière la France et 3e producteur mondial de coton bio derrière l’Inde et la Turquie.

Les ingrédients sont là, manque l’impulsion

Si l’économie encore en partie planifiée de la Chine ne semble pas s’accaparer la question, des initiatives privées en faveur de la mode responsable voient le jour dans le pays, notamment dans la région administrative spéciale de Hong Kong qui bénéficie de liens plus étroits et plus anciens avec le reste du monde qui lui ont offert un accès à la mode identique à celui de l’occident ou du Japon voisin.

Fer de lance de la mode éthique à la Hong Kongaise, le Redress Design Award constitue la plus grande compétition mondiale de design durable. Chaque année, elle présente au monde entier une dizaine de créateurs et de créatrices responsables venus des quatre coins de la planète. Si tous les participant·es bénéficient d’une belle visibilité, les lauréat·es gagnent, eux, une bourse qui leur permettra de lancer leur marque. Parmi les ancien·nes du concours, on trouve quelques pépites dont le pape de l’upcycling glamour Kevin Germanier.

Hong Kong reste en tête mais le continent commence à s’intéresser à la question également, avec une approche peut-être plus expérimentale. Le Shanghai Fashion Carnival, un événement annuel à grande échelle destiné à présenter le travail de jeunes designers de mode shanghaïen·nes. La première édition de l’événement en 2020. l’événement était placé sous le thème de la mode responsable. Si les marques ne sont pas nombreuses à prendre la question au sérieux, la jeune génération de stylistes qui s’apprête à entrer sur le marché semble plus informée.

A travers une série d’événements à différentes échelles, la Chine teste la capacité de son industrie à s’emparer du sujet mais aussi l’intérêt de ses médias et de sa population pour la mode responsable.

Quelques marques chinoises éthiques à suivre de près

Icicle

Pionnière et leader de la mode durable en Chine, Icicle officie depuis la fin des années 1990 à Shanghai. C’est également la première de sa catégorie à s’internationaliser. Aujourd’hui, la marque dispose de plusieurs boutiques en Chine et d’un flagship sur la très chic avenue Georges V. Ses collections hommes et femmes sont produites à partir de matières recyclées ou de matières naturelles bio. Ses teintures sont naturelles à base de bois et de thé. Icicle a notamment collaboré avec la marque star française de la mode éco-responsable Veja.

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Chemise 100 % lin et teinture naturelle : 450 €

The R Collective

Marque hong-kongaise créée par le fondateur du projet Redress, The R Collective produit des collections féminines à base de matières recyclées ou upcyclées. En plus de ses collections habituelles, la marque travaille chaque année avec les lauréats du concours pour produire des collections uniques.

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Manteau en laine upcyclée : 180 $

Ziran

Ziran, comprenez “nature” en mandarin, propose des collections hommes, femmes et enfants produites exclusivement en soie Xiang Yun Sha, une soie de haute qualité produite dans un seul village de Chine. La production se fait à l’aide de techniques artisanales traditionnelles et séculaires. Toutes les teintures sont naturelles et à base de plantes. En résulte des pièces au style à la fois luxueux, élégant et brut.

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Jupe en soie réversible : 445 $

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