femme plage dechets

Un documentaire sur le Ghana, poubelle des textiles du monde

Chaque jour, le Ghana reçoit 160 tonnes de déchets textiles, des vêtements de piètre qualité, principalement issus de la fast fashion, d’Australie et du Royaume-Uni. La militante américaine Liz Ricketts a fondé une ONG contre les déchets de l’industrie textile, elle a passé la dernière décennie à documenter l’impact de ces dons sur le Ghana. Pollution, marché noir… ABC News en a fait un documentaire, disponible en accès libre (lien en fin d’article). On vous le présente en synthèse. Plus que jamais, ces images très contemporaines invitent à une réflexion et une mise en action pour changer profondément notre rapport aux vêtements. Le recyclage est une solution partielle qui ne sera jamais aussi bénéfique que le fait de produire moins.

Toutes les images sont au crédit d’ABC News, correspondants @AndrewGreaves @LintonBesser @LizRicketts.

 

Le Ghana, poubelle des textiles du monde

Sur les rives de la lagune de Korle, dans la capitale ghanéenne d’Accra, une dune artificielle est venue s’ajouter au paysage et ne cesse de croître depuis une quinzaine d’années. Haute d’environ 20 mètres, elle n’est pas formée de terre ou de pierre, mais d’environ 60% de vêtements non désirés et 40% de déchets du quotidien. Les vêtements ont été expédiés au Ghana pour être revendus et réutilisés, beaucoup provenaient de bacs à vêtements et de collections caritatives d’Australie et du Royaume-Uni.
Chaque jour, le pays reçoit 160 tonnes de déchets textiles. De grands sacs de vêtements sont déballés et répartis vers un marché noir sur le marché de Kantamanto, un labyrinthe d’étals et de boutiques où des balles de vêtements occidentaux sont ouvertes et pour lesquels les détaillants d’un marché noir se battent. Lorsque les importateurs trouvent des vêtements de bonne qualité, ils font de réels profits, cependant cela concerne très peu de pièces. Un grand nombre de vêtements n’ont jamais été portés, aucun n’a été re-porté avant d’être envoyé, et la qualité se détériore d’année en année.

Lien vers le documentaire

Nos habitudes de consommation rendent le monde malade

Nous sommes devenus le dépotoir des déchets textiles produits d’Europe, des Amériques et d’ailleurs.

 

Notre dépendance à la mode “jetable” – majoritairement la fast fashion – est un désastre environnemental au bout du monde. Ceux qui ne sont pas revendables ou portables sont sont balayés et remis en sac à la tombée de la nuit, avant d’être dispersés dans une décharge à ciel ouvert ou brûlés.
Les textiles synthétiques peuvent mettre des centaines d’années à se décomposer. Pendant la mousson, ils dérivent dans le réseau médiéval d’égouts à ciel ouvert de la ville, étouffent le système de drainage et favorisent les inondations. Les moustiques se reproduisent, les maladies prospèrent.
Les textiles échouent des canalisations vers la plage puis en mer. Une minorité flotte, les plus lourds coulent au fond de l’océan. Sous l’effet des courants océaniques, ils remontent et s’enroulent entre eux, formant de longs bras de tissu appelés “des tentacules” mesurant jusqu’à 10m de long. Ces tentacules s’enfoncent à nouveau dans les sols terrestres dont les plages, tellement entremêlées qu’on ne peut pas les en extirper. Ils sont responsables de noyades et de l’altération des moteurs des bateaux de pêche qui participent à la vie économique locale et nourrissent le pays.
Les textiles synthétiques en décomposition sont à l’origine d’émanations toxiques, issues d’une montagne de déchets de vêtements fétides aux abords de quartiers d’habitations, et ce pour des générations.

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Trier et recycler est essentiel mais pas suffisant

Nous sommes convaincus des bénéfices et des progrès du recyclage à grande échelle. En France, de nombreux organismes structurent et fédèrent la collecte, le tri et le recyclage des vêtements, des chaussures et du linge. Nous savons revaloriser nos dons, ce qu’ils deviennent et qui y travaille. Nous soutenons massivement les innovations en ce sens. Mais il faut comprendre que le recyclage est une solution partielle qui ne sera jamais aussi bénéfique que le fait de produire moins. Le problème n’est pas à prendre à la fin de vie du vêtement. Le problème est que, sur 100% des vêtements produits par les marques à ce jour, 40% ne seront jamais portés. Les déchets font partie du modèle économique de la mode, ce modèle est toxique. Plus que jamais, ces images très contemporaines nous invitent à une réflexion et une mise en action pour changer profondément notre rapport aux vêtements.

Lien vers le documentaire

 

10 ans d’observation et un documentaire sur les “Dead white men’s clothes”

Liz Ricketts est une américaine qui milite contre les déchets de l’industrie textile. Son organisation non gouvernementale, la Fondation OR, accuse les grandes maisons de mode de la crise liée aux déchets de l’industrie de la mode au Ghana. Elle a passé la dernière décennie à documenter l’impact des déchets de vêtements sur le pays, des vêtements appelés “Dead white men’s clothes (“Les vêtements morts des hommes blancs”).
ABC News en a fait un documentaire disponible en accès libre sur Youtube et I-View.

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Commentaires 8
  1. Malheureusement, je suis un acteur de ce désastre ,et au vu du circuit de distribution de ces textiles usagés, comment ne pas être indigné.. Mon profil: Cadre de plus de 50 ans mis au rebut .Je travaille actuellement dans la collecte de textile (réinsertion professionnelle) ,Mon souhait serait de participer à des actions fortes ,afin d’améliorer la transformation des produits et ne pas prendre un ou plusieurs pays pour des poubelles de notre planète.

    1. Bonjour Mathieu, merci pour votre témoignage sincère. L’organisme qui vous réinsère devrait vous accompagner dans la recherche d’un CDI au décours, idéalement dans un éco-organisme chargé du tri/recyclage ou une marque qui travaille les matières recyclées ?

  2. Bonjour à tous,Je suis étudiante en licence 3 et l’année prochaine je compte postuler pour un master Entreprenariat des entreprises nouvelles, ce sujet me passionne. Je compte formuler mon projet professionnel sur cette thématique afin de réfléchir à des solutions efficaces et durables. Mathieu, je ne sais pas si vous aurez accès à mon commentaire mais je souhaiterai faire un stage dans ce milieu cet été. Pourriez-vous m’aider à concrétiser cela?

  3. Bonjour,Je viens de découvrir par un reportage à France Info la surproduction de textiles et l’envoi au Ghana de ces textiles déchets….Je ne pensais pas que ce phénomène avait cette ampleur (Je pense que l’Afrique est aussi le dépotoir pour d’autres produits de nos pays européens…Ce documentaire m’a donc fait recherché les sites Internet qui ont évoqué ce problème dont le vôtre.

  4. Oui aussi j’ai suivi le documentaire ! et soucieux des déchets de notre société, qui sont en fais une formidable ressource quasiment inépuisable!je vous propose Une idée peu être ! tous ces déchets de tissus pourrai t’ils être séchés ,recoupés, et compressés sous vide pour faire des panneaux et des sortes de brique ? obtenir une sorte de matériau d’aggloméré . peu être qu’il y faudrait ajouter un agent liant pour obtenir un matériau a des applications diverse .pour le bâtiment ou l’agriculture aussi le tissus a des propriétés pour conserver l’humidité. peu être que des applications sous forme de pot a enterrer dans des zones aride pourrai aider des secteurs agricole ! j’espère que si une de mes idées vous semble positive a un développement économique je vous laisse le soin d’y trouver des financements et des association pour des expérimentations a valider pour de la commercialisation!principe = faire des déchets = une ressource

    1. Merci pour ces belles idées ! En effet, il existe plusieurs initiatives en ce sens : Fabbrick, Le Pavé, Pierre Plume… La rétention d’eau/humidité est une belle idée, si tant est que les vêtements ne soient pas remplis de produits chimiques !

  5. Le mieux bruler dans incinérateur , pour produire chauffage CENTRAL, en plus avec mon procédé recyclage des fumées INVENTION INPI , recherche partenaire politicien sérieux et aimants la terre ,l air l eau ou organisme écolo ou riche personne cordialement

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