Qui trie les vêtements qu’on met dans les bornes Relais ?
EBS Le Relais Val de Seine est une entreprise d’insertion qui prend en charge la collecte, le tri et la revente de TLC (Textile, Linge, Chaussures) sur l’Ouest francilien & contribue au devenir socio-professionnel de personnes éloignées via l’IAE (Insertion par l’Activité Économique). Les employé.es sont mis.es à l’honneur en 2020 dans une grande campagne de sensibilisation au potentiel mode, écologique et social de la seconde main.
Collecte, tri, seconde vie : l’activité du Le Relais Val de Seine
L’entreprise à but socio-économique (EBS) le Relais Val de Seine est une entreprise d’insertion implantée depuis 1994 à Chanteloup-les-Vignes. Elle prend en charge la collecte, le tri et la revente de TLC (Textile – Linge – Chaussures) sur les territoires de l’Ouest francilien (Val d’Oise, Yvelines, Hauts-de-Seine et une partie de l’Eure). Elle est membre du Relais France, un réseau de Sociétés Coopératives et Participatives (SCOP) qui est le seul opérateur à maîtriser toute la chaîne de la valorisation textile sur le territoire français.
Les vêtements sont triés en fonction de leur état et de leurs matières. Les plus belles pièces sont proposées à petits prix dans les boutiques solidaires du Relais, les enseignes Ding Fring.Crédits Photo Delphine Joly
Un service écologique et une activité économique
À travers son parc de plus de 1000 conteneurs, le Relais Val de Seine collecte 6000 tonnes de textiles par an dont 4000 tonnes triées dans le centre de Chanteloup-les-Vignes (2019).
Pour les collectivités locales, chaque tonne de vêtements détournée des ordures ménagères représente une économie de gestion des déchets estimée entre 150 et 200€.
Le potentiel de revalorisation (réemploi ou recyclage) des TLC est largement sous-exploité. En moyenne, chaque année, 9,5 kg de TLC par an et par habitant sont mis sur le marché et chaque citoyen donne une 2e vie à 3,6 kg de TLC usagés. Ainsi seuls 38% des TLC usagés sont collectés alors que 97% peuvent être revalorisés.
L’IAE ou insertion par l’Activité Économique
Le réseau des Relais est agréé par l’Etat en tant qu’entreprise d’insertion et recrute prioritairement des personnes éloignées de l’emploi (jeunes, chômeurs de longue durée…) embauchées sous contrat d’insertion de 2 ans maximum.
En développant l’activité textile et en prenant en charge toute la filière – la collecte, le tri, la valorisation –, le Relais France a créé plus de 2 900 emplois en 35 ans.
Au Relais Val de Seine 130 salariés travaillent à Chanteloup et dans les boutiques franciliennes, dont plus de 50 personnes en insertion.
Cet environnement de travail est un lieu de socialisation, créateur de liens pour des personnes en situation d’exclusion.
Pendant son passage au Relais, chaque salarié.e est accompagné.e sur le plan professionnel et formé.e à un métier par les plus anciens. Pour certains, c’est un tremplin avant de rejoindre une autre entreprise ou une formation qualifiante. Pour d’autres, les contrats d’insertion sont transformés en emplois durables au Relais. Dans les deux cas, le but est de participer à la transformation de la vie professionnelle d’une personne, initialement en situation instable et pas ou peu qualifiée. Aujourd’hui, parmi les 60 % des salarié.es du Relais Val de Seine en CDI, beaucoup sont passés par l’insertion.
La plupart des personnes accueillies au Relais améliorent durablement leur situation, au plan professionnel (retour vers l’emploi, enrichissement de l’expérience professionnelle…) et social (amélioration de la santé, des savoir-être, des situations administratives et financières, des conditions de logement…).
Crédits Photo Delphine Joly
Une campagne de sensibilisation qui met les employé•s à l’honneur
Jusqu’à la fin de l’année 2020, chaque mois, le Relais Val de Seine place ses employées au cœur des éléments de communication sur ces réseaux et dans les boutiques physiques du réseau Ding Fring. Une dizaine de shooting à thèmes (denim, vert sapin, grunge etc.) ont été réalisés aux alentours de Chanteloup, dont les modèles sont les salarié.es et le stylisme conçu avec des pièces sélectionnées à l’atelier. Nous avons filmé les coulisses de cette journée, elles sont diffusées au sein des deux vidéos sur notre chaine Instagram TV.
À travers cette campagne, le relais Val de Seine souhaite démocratiser la seconde main et la revalorisation textile par le prisme de la mode, loin d’une approche écologique punitive ou seulement économique qui la réserverait à des personnes aux revenus restreints. Aujourd’hui, seconde main se vit comme la première et devient même un parti-pris tant stylistique qu’idéologique chez les jeunes générations.
Emthing, 16ans, ne consomme plus que de la seconde main
Pour sensibiliser au gâchis, les images et les chiffres chocs au sujet de la quantité de déchets textiles restent cependant nécessaires. Il semble primordial de mettre en lumière l’aval de la filière textile qui vit au quotidien le trop-plein d’une industrie au rythme insoutenable et dont la qualité de la production est de plus en plus médiocre. À l’heure actuelle, seuls 6% des TLC collectés sont reconditionnés vers les boutiques Ding Fring, ce qui est environ deux fois moins qu’il y a une dizaine d’années et directement corrélé à la hausse de l’offre et la baisse de qualité des vêtements de fast-fashion.
Crédits Photo Delphine Joly
Le compte Instagram du Relais Val de Seine
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