Gaspillage et pollution de l'eau, délocalisation excessive, usage intensif d’engrais et de pesticides... On connaît les inconvénients environnementaux du coton conventionnel. Face à ces enjeux, l'industrie cherche des alternatives pour produire le vêtement le plus vendu au monde : le jeans. Les fibres synthétiques, souvent privilégiées pour leur coût, présentent évidemment des lacunes en matière d'empreinte environnementale. Le défi consiste à trouver des solutions durables qui ne compromettent ni la qualité ni l'éthique. Quelles sont alors les autres options ? Avec quelles fibres naturelles et durables peut-on, à date, produire des jeans beaux et solides ?
Les alternatives sont nombreuses, mais pas toutes aussi développées
Ce qui caractérise le denim, c’est à la fois son tissage en sergé et sa main propre au coton. Si on accepte de se séparer de la main, on pourrait alors, virtuellement, produire des simili-denim avec à peu près tout et n’importe quoi. “Il existe même des jeans en cachemire” nous glisse Lorenza Martello, cheffe de produit denim chez Première Vision. Toutefois, ce n’est pas vraiment le sujet ici. Ce que l’industrie recherche, plus sérieusement, c’est une alternative plus responsable que le coton mais qui soit tout de même capable de faire illusion. La liste des fibres auxquelles ont peut alors faire appel n’en reste pas moins conséquente.
Profitons en également pour rappeler que nos jeans intègrent, depuis longtemps, d’autres fibres que le coton. Le polyester et les autres fibres synthétiques entrent dans la composition du denim depuis des décennies. La raison de leur utilisation : le prix, bien entendu. Elles apportent également un peu de stretch au tissu, ce qui, il faut le signaler, expliquent aussi leur succès. Néanmoins, leur impact environnemental bien trop important n’en fait pas une alternative intéressante.
Au delà du coton conventionnel : les cotons bios ou régénératif
L’alternative la plus évidente est sans doute celle qu'offrent les cotons alternatifs, bio ou régénératifs. Ils ne résolvent pas tous les problèmes du denim, mais ils ont au moins l’intérêt d’incarner une évolution vers des pratiques agricoles plus durables. La culture du coton régénératif, notamment, se base sur la rotation des cultures, une approche agricole basée sur le long terme et qui vise à maintenir la qualité du sol. Moins connu du grand public que le coton bio, il fait pourtant partie des fibres émergentes repérées dans les salons : “Le coton régénératif est en train de devenir de plus en plus fréquent.” confirme Lorenza Martello. En ce qui concerne le coton recyclé, le procédé mécanique qui permet de transformer les fibres de coton usagées en fibres nouvelles a tendance à les rendre plus fragiles et plus rêches, moins agréables à porter. Cette dégradation des qualités de la matière impose alors le mélange entre coton recyclé et coton vierge.
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Bravo pour cet article qui sensibilise habilement a la complexité des solutions pour un jean durable confortable et beau !
De notre modeste experience d’invention du denim armalith nous pouvons attester qu’aucune fibre ne prend aussi bien les pigments d’indigo (et la lumière) que le coton.
Il faut donc un peu de coton pour un beau jean.
Pour autant, les fibres synthétiques, si utilisées écologiquement, peuvent completer la composition.
Pourquoi ? parce que 100% de fibre naturelle pose le problème des terres arables sensées nous nourrir avant de nous habiller…
C’est ainsi que l’armalith propose une nouvelle generation de denim faible consommation d’eau et d’énergie (ex IKKS) et longue durée de vie (ex Bolid’Ster) quant à la patine dry indigo posée à froid, elle tire vers l’argenté ou le cuivré après qq années. initialement développée pour protéger les motards des abrasions du goudron, les collections armalith progressent pour s’alleger et devenir plus stretch chaque saison. Si les exigences se concrétisent en terme de quadrature empreinte carbone, durabilité, confort et d’authenticité, alors l’armalith pourrait gagner à être connue.