Que sont les “stocks dormants” ou “dead stocks” et où s’en procurer ?

Depuis la loi AGEC, les marques n’ont plus le droit de détruire leurs invendus. S’ils ne veulent pas se retrouver avec des quantités colossales de matières et de fins de rouleaux, sur les bras, les marques et les fabricants doivent trouver des manières d’utiliser ces matériaux délaissés. Plusieurs structures et filières se sont donc structurées au fil du temps pour revaloriser ces matériaux inutilisés qu’on nomme désormais stocks dormants. D’où viennent-ils ? Comment y accéder lorsqu’on veut créer un vêtement ? Qu’est-ce que leur utilisation implique pour le processus créatif ? 

Des quantités de matières délaissées dans des entrepôts

Les stocks dormants (ou dead stocks) sont donc des rouleaux de tissus de différentes tailles, parfois à peine entamés, parfois résiduels, emmagasinés sans être utilisés dans des entrepôts des marques et des fournisseurs. Plusieurs raisons mènent ces tissus à se retrouver entreposés de la sorte : surplus de production initial par les marques (pour pallier les aléas du processus de fabrication), intérêts économiques, annulation de dernière minute d’une commande, défauts divers (couleur jugée inadaptée ou inadéquate au projet initial, défaut mineur de qualité, motif déposé par une marque, etc.).

L’utilisation de ces dead stocks pour créer de nouveaux vêtements présente le double avantage d’être économique et écologique. Certaines marques font don de ces gros volumes de matière aux écoles de mode, comme par exemple Burberry via le programme ReBurberry Fabric. D’autres choisissent de réemployer leurs anciennes matières ou de les revendre. C’est notamment le principe de Nona Source, plateforme de revente de stocks dormants créée en 2021 par LVMH

L’accès aux stocks dormants est un avantage considérable pour les marques émergentes

Leurs prix sont davantage accessibles, pour une qualité égale. Les minimums d’achat sont généralement plus bas que pour des matériaux classiques. Depuis quelques années, les structures dédiées à la revalorisation et à la vente des stocks dormants se multiplient. Les marques émergentes ne sont néanmoins pas les seules intéressées par les stocks dormants "De plus en plus de marques bien établies qui viennent challenger leur processus de sourcing. On est au début d’une ère nouvelle, on est en train d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire de la mode et du luxe.”, explique Romain Brabo, co-fondateur de Nona Source.