Plante Pour Tous, fondée par deux paysagistes passionnés, est bien plus qu’une simple entreprise de vente de plantes. Léo Simalla et Julien Morelli se sont lancés pour répondre à un besoin réel tout en proposant une alternative abordable et durable pour les amateur·ice·s de verdure en milieu urbain. Depuis sa création il y a six ans, cette jardinerie urbaine est devenue une référence incontournable pour les passionné·e·s de plantes d’intérieur. Dans cet article, nous échangeons avec son CEO l’histoire du projet, ses engagements, ainsi que les actions concrètes pour sensibiliser et éduquer le grand public sur nos compagnons chlorophylliens. Entretien avec Julien qui nous plonge dans l’univers passionnant de la nature qui s’épanouit au cœur des villes.
La genèse de Plantes Pour Tous
Qui êtes-vous Julien Morelli ?
Je suis le cofondateur de Plante Pour Tous, avec Léo Simalla. Nous avons tous les deux suivi une formation de paysagistes-concepteur à Paris, après une enfance en vallée de Chevreuse, entourés de verdure.
Quelle est l’histoire de Plantes Pour Tous ?
Le projet est né de nos premières expériences de vie dans un studio parisien, alors qu’on était étudiants. On cherchait à acheter quelques plantes d’intérieur, pour l’esthétique et leurs bienfaits mais notre fièvre de collectionneurs nous ruinait. En effet, les prix n’étaient pas accessibles et les choix étaient restreints. Plantes Pour Tous est née en réponse à un besoin de démocratiser la présence des plantes dans tous les foyers. Nous nous sommes documentés sur l’origine des plantes, et la meilleure manière de rendre possible des achats en grande quantité pour réduire le coût tout en évitant le gaspillage et en s’affranchissant des frais de stockage et de logistique. Pour cela, un système d’événements était l’idéal : une bonne communication, un nombre de produits maîtrisé, une ambiance chouette et des prix accessibles : nos premiers rendez-vous ont été un succès dans plusieurs villes, jusqu’à installer notre première jardinerie en 2020 et un e-shop en 2022.
Comment se porte l’entreprise depuis sa création il y a 6 ans ?
Nous avons des bureaux à Paris, Berlin et Amsterdam pour des questions de logistique. Par ailleurs, nous organisons également des événements dans d’autres pays comme en Autriche, en Belgique, en Espagne, en Allemagne, au Royaume-Uni, ainsi qu’en Pologne. Concernant nos magasins, nous en avons trois à Paris, répartis entre le 10ᵉ et 11ᵉ arrondissement, et une boutique à Lyon, en complément de notre e-shop. Nous allons prochainement ouvrir deux nouvelles adresses dans la capitale française, dans le 15ᵉ et le 18ᵉ. On ambitionne par ailleurs de s’étendre au-delà pour aller dans des villes, comme Bordeaux, Nantes et Toulouse.
Les engagements de Plantes Pour Tous
Vous vous décrivez comme jardinerie engagée, en quoi cela consiste concrètement ?
Nous nous attachons à jeter le moins de plantes possible, par exemple, à l’aide de chariots qui contiennent des plantes qui ne sont plus en très grandes formes, mais qui valent le détour. Cela passe aussi par l’usage systématique de tickets visiteurs sur nos évènements, nous permettant en amont de prévoir la quantité de plantes nécessaire. On propose également des opérations anti gaspi, disponible sur notre e-shop. Nous venons aussi de signer un contrat avec la coopérative Euro Plant Tray eG, entreprises et associations du secteur horticole de toute l’Europe, afin de remplacer les barquettes en plastique par des barquettes consignées pour limiter les déchets. Nous sommes les premiers français à rejoindre ce projet.
Côté social, nous sommes une entreprise à cheval sur l’égalité salariale et la parité. Cela semble évident en 2023, mais ne l’est pas. Nous soutenons également l’insertion sociale par le travail, en travaillant avec Emmaüs depuis 2021, pour venir en aide aux personnes en situation difficile de pouvoir travailler dans notre entreprise et dans nos magasins.
Vos plantes ne proviennent pas de France. Où vous les procurez-vous et pourquoi ne pas favoriser le local ?
Comme la mode, l’industrie des plantes et des fleurs est très mondialisée. Il existe une filière horticole française, malheureusement pas encore à même de proposer des prix aussi compétitifs que les pays européens, dont cette filière est un des fleurons du commerce. De plus, la production de plantes d’intérieur est quasi inexistante dans l’Hexagone. Nos fournisseurs sont répartis entre l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas, et la Belgique. Nous sommes en recherche active d’autres fournisseurs de proximité.
Éduquer, sensibiliser aux plantes et à leur entretien
Aujourd’hui, il est moins courant de connaître le nom des plantes/fleurs/végétaux, pensez-vous que l’intérêt pour la nature se perd dorénavant ?
C’est une question qui nous intéresse beaucoup. L’objectif de Plantes Pour Tous est aussi de vulgariser la botanique, scientifique, pas toujours très sexy, tout en respectant le patrimoine, notamment latin. Vous ne trouverez jamais un “Pablo le cactus” mais plutôt un “Yucca elephantipes” sur une étiquette Plantes Pour Tous. On souhaite transmettre ces éléments à nos client·e·s afin qu’iels réalisent qu’iels ramènent chez eux une plante, mais aussi un être vivant. Pour bien s’en occuper, il faut bien les connaître.
Ma préférée est la Monstera, désormais très connue. Nous l’avons choisie pour notre logo il y a six ans, donc elle représente un vrai symbole. Elle est graphique avec ses feuilles trouées, résistante et simple d’entretien.
Depuis peu, vous proposez également des ateliers ?
Nous sommes ravis d’avoir récemment relancé nos ateliers grâce à l’ouverture de notre nouveau site. En 2020, la première version de notre site était exclusivement dédiée à l’e-commerce, mais nous avons rapidement compris que transmettre nos valeurs passait par une sensibilisation en direct. L’intégration des ateliers s’est naturellement imposée sur notre nouveau site. À nos débuts, nous organisions des ateliers de rempotage, de terrarium et de macramé lors de nos événements.
Pour le moment, nos ateliers se déroulent uniquement dans notre jardinerie située dans le 10ᵉ arrondissement, où nous disposons de l’espace nécessaire. Toutefois, nous souhaitons développer cette activité lors de nos événements et dans d’autres jardineries, afin de proposer une plus large gamme de choix. Il existe de nombreuses possibilités dans le domaine des plantes. Nous prévoyons également de relancer des cours de botanique qui ont rencontré un vif succès auparavant.
Vous faites également des paniers anti-gaspi, comment peut-on s’en procurer ?
Actuellement, sur le site internet, une section dédiée à la réduction du gaspillage est disponible. Vous y trouverez un compte à rebours indiquant le temps restant avant l’ouverture des ventes, ou bien, vous pourrez y accéder directement si elles sont déjà ouvertes. Les ventes sont limitées à une durée de 24 à 48 heures, étant donné que ces plantes sont proposées à des prix très bas et nécessitent d’être récupérées rapidement. Vous pouvez réserver un créneau pour venir les chercher et les récupérer directement en boutique.
Pour conclure…
Je suis très heureux des projets que l’on a menés et de ceux qui vont arriver, impatient d’ouvrir de nouveaux magasins que nos client·e·s attendent. Nous avons toujours avancé avec beaucoup de prudence concernant nos événements et ça nous a permis de tester des villes, des quartiers, ce qui nous permet de savoir qu’une clientèle nous attend. Ainsi, on se retrouve dans les trois prochaines boutiques qui vont ouvrir cette année.
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