Tricotage 3D : enjeux d’une méthode de fabrication innovante et durable

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Le tricotage 3D permet la fabrication de vêtements sans couture, d’une traite, sans étapes supplémentaires. Cette solution intrigante au premier abord est souvent encensée. Il faut dire qu’elle semble présenter des atouts indéniables qui la rendent fondamentalement séduisante. D’abord, elle présente un intérêt écologique majeur et permet d’atteindre une production zéro déchet. Elle offre de gros gains économiques pour les marques et leur offre la possibilité de produire localement pour un coût raisonnable.  Alors, vraie révolution ou gadget éphémère ? Quels sont les enjeux, les avantages et les inconvénients de cette technique ? Pour quels types de marques cette solution représente-t-elle une réelle opportunité ? Des entretiens approfondis avec des marques et des fabricants spécialisés éclairent les nuances de cette révolution textile qui dessine peut-être le futur de la mode.

Tricotage 3D, tricotage intégral, de quoi parle-t-on ?

Tout comme l'impression 3D, une technologie plus largement connue, le tricotage 3D offre la possibilité de concevoir une pièce vestimentaire complète en une seule opération. Cette méthode innovante élimine totalement les étapes de production intermédiaires qui consistent à assembler plusieurs morceaux distincts en atelier. Des machines spécialement conçues réalisent simultanément le tricotage de toutes les parties du vêtement, englobant le corps, les manches, et le col. Le résultat est un vêtement qui émerge de la machine presque finalisé. Une avancée majeure dans le processus de fabrication textile.
Le tricotage 3D offre une polyvalence exceptionnelle. Il permet la fabrication de tous les produits traditionnellement tricotés : gants, pulls, vêtements techniques… La seule limite étant la capacité du fil à être tricoté. Les fibres trop cassantes comme le lin et le chanvre, sont donc exclues. Autre point fort : comparé à la production traditionnelle de produits tricotés, le tricotage 3D n'implique pas de temps supplémentaire. Bien que le temps de tricotage puisse être légèrement prolongé par rapport à une tricoteuse traditionnelle, un gain considérable est réalisé grâce à l'élimination de toutes les étapes d'assemblage

Vers une mode zéro déchet

Dans une industrie où les pertes de matières premières sont estimées à environ 20 %, cette technique révolutionnaire permet une utilisation précise et minimale des matières premières nécessaires à la fabrication du produit. Une démonstration concrète de l'impact environnemental positif du tricotage 3D est fournie par 3D-TEX, usine textile 100 % 3D basée à Saint-Malo, qui a collaboré avec l'organisme La Belle Empreinte pour évaluer son ACV. Les résultats sont concluants ! Basile Ricquier, co-fondateur de 3D-TEX, explique avec enthousiasme : "Il est clair que si l'on compare les ACV d'un produit tricoté intégralement en France à ceux d'un produit tricoté de manière classique à l'autre bout du monde, c'est le jour et la nuit ! Si, de surcroît, on opte pour un fil français, alors là, c'est une victoire totale !"

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