Injonction à la minceur : pourquoi on continue d’acheter ces magazines ?

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Injonction à la minceur : pourquoi on continue d’acheter ces magazines ? 1ère partie

Mai 2020, en tête de gondole de la section “presse féminine”, la couverture d’un hebdo propose un Dossier Minceur pour perdre les kilos présumés acquis pendant le confinement. En effet, malgré le hashtag #BodyPositive omniprésent sur les réseaux sociaux, nous continuons de poursuivre un idéal collectif de corps féminin filiforme. De préférence blanc, peau & cheveux lisses, hétérosexuel. L’objectif, conscient ou non, de ce contrôle de l’apparence : séduire les hommes. La minceur et les moyens pour l’atteindre, présentés comme sources d’émancipation de la femme, sont en réalité des objets de soumission. Pourquoi, alors, allons-nous collectivement vers ce mythe ? Pourquoi la presse persiste-t-elle à aborder ces sujets ? Pourquoi continuons-nous d’acheter ces magazines ?

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Des raisons socio-économiques : la minceur est un marché

La presse féminine est tenue par les annonceurs

Les annonceurs et les publicitaires ont une influence majeure sur la presse féminine. Ils en sont les principaux financeurs et cela s’est accentué à l’ère du digital. Il s’agit principalement de marques de mode, de cosmétiques et de parfums. Plusieurs tentatives de couverture mettant en avant des morphologies différentes ont été acclamées par les lectrices, sitôt décriées par les annonceurs, persuadés que seuls des mannequins minces génèrent la vente des produits de beauté.
En 2018, Cosmopolitan UK a même été accusé de promouvoir l’obésité après avoir présenté en couverture, les photos d’un shooting non retouché de la mannequin et activiste californienne Tess Holliday.

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Tess Holliday a remercié Cosmo sur Twitter, expliquant se sentir représentée par la presse féminine pour la première fois. Elle a ajouté que voir un corps comme le sien dans un tel magazine à l’adolescence aurait changé sa vie.

Le marché de la minceur est omniprésent

Les médias ont une influence directe sur le marché des amincissants : régimes, crèmes, cures, outils de retouche digitale… Notre cerveau est habitué à considérer la minceur comme directement corrélée à l’état de bonheur. La diffusion continue ces images est au service d’un besoin : celui de mincir et donc de dépenser pour ça. Les femmes ciblées par la presse féminine sont majoritairement les 24-49 ans, financièrement indépendantes et dont la morphologie varie avec les évènements de vie. Ces supports médiatiques sont universels : les grands groupes de presse féminine sont présents sur les 5 continents et sur tous les réseaux sociaux. Ces messages rythment tous les programmes télés, émissions de télé-achat en tête, où plus de 50% des produits proposés promettent de favoriser la perte de poids express ou de fuseler les corps. De même pour les bannières publicitaires de la majorité des sites internets : remèdes miracles contre les kilos superflus et la cellulite, juste avant les méthodes anti-rides.

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La minceur présentée dans les médias est un mythe

Dans l’inconscient collectif, l’objectif est de se rapprocher de l’image des célébrités, médiatisées à foison sur les réseaux sociaux. Cette quête est utopique : ces silhouettes n’existent pas. Les photos passent par le filtre de l’affinage sur Photoshop, du lissage des rides sur FaceTune, du blanchiment cutané et de l’effacement des capitons ou des vergetures. Par ailleurs, nous l’avons vu dans La fabrique à complexe : les standards des croquis dans les écoles de mode n’existent pas dans la vie réelle. Un mythe conçu pour vendre des méthodes variées au service d’un chimère.
Dès le plus jeune âge, on intègre la corrélation entre la beauté (l’archétype féminin blanc, mince, hétérosexuel et aisé) et le bonheur, comme en témoigne Géraldine Dormoy, journaliste, dans un épisode de La Poudre “J’ai été conditionnée durant toute ma vie pour penser que la minceur était préférable”.
Au passage, on exclut ainsi 99% des corps féminins qui ne sont pas représentés et dont l’objectif premier reste l’obtention d’un “White Pass” ou l’intégration de ces codes comme les seuls viables. Ça s’appelle un diktat ?

 En 1995 aux États-Unis, 91% des femmes interrogées par une étude étaient insatisfaites de leur corps.
En 2007 aux États-Unis, 95% des jeunes femmes entre 12 et 25 ans présentaient ou avaient présenté des troubles du comportement alimentaire.

Sass Brown dans Wardrobe Crisis par Clare Press 


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