Earth+ dépollue les sols des PFAS grâce à la phytoremédiation par le chanvre industriel

Dans le paysage actuel de la mode, où l'urgence climatique et la crise de la pollution des sols s'intensifient, une nouvelle voie se dessine grâce à l'innovation et à l'engagement. Elena Doms, co-fondatrice de Earth+, nous éclaire sur la genèse et les ambitions de cette initiative pionnière. Née d'une prise de conscience face à la fonte de l'Arctique et forte d'une expérience de 11 ans chez MasterCard à la croisée du développement durable et de la transformation digitale, Elena Doms a choisi de s'attaquer de front au problème des PFAS, ces "polluants éternels" qui contaminent nos sols et notre alimentation. En collaboration avec Frederik Verstraete, Earth+ propose une solution révolutionnaire : la phytoremédiation par le chanvre industriel, un allié insoupçonné capable non seulement de dépolluer les terres mais aussi de capter le carbone et de fournir des matériaux de construction biosourcés. Une interview riche en enseignements pour les professionnels de la mode en quête de solutions concrètes pour un avenir plus sain et régénératif.

Elena Doms, quelle est la genèse de votre engagement, et de l’initiative Earth+ ?

Je suis née et j’ai grandi dans l’Arctique, à côté du cercle polaire. Sous les effets du changement climatique, le voir fondre sous mes yeux, en parallèle de la naissance de mes enfants, m’a incitée à agir. Après 11 ans chez MasterCard à œuvrer pour la convergence entre le développement durable et transformation digitale, auprès des banques et des marques comme H&M ou IKEA, je ne pouvais plus accepter le statu quo. 

J’ai obtenu un diplôme en énergie et climat à Anvers et mon futur associé, Frederik Verstraete, m’a contactée au même moment sur LinkedIn au sujet d’un projet innovant pour répondre au problème des PFAS – les « polluants éternels ». On était en 2021, la Belgique essuyait des scandales. Autour de l’usine 3M, et les concentrations étaient de 10 à 100 fois au-dessus des limites recommandées. Le gouvernement a obligé 3M à chercher des solutions, mais les solutions traditionnelles consistent à déplacer la terre ailleurs, ce qui ne fait que délocaliser le problème et il n’y a pas assez de décharges. En hiver, la nappe phréatique remonte, donc la pollution contamine à nouveau le sol, car l’eau souterraine est aussi contaminée.