[Open Ed] Communicants : et si on décidait de cesser d’entretenir activement le cercle vicieux ? Par Céline Puff Ardichvili

C’est le grand marronnier du printemps depuis quelques années : à l’occasion des remises de diplôme, certain·es étudiant·es se rebellent et le font savoir. Certes, c'est une minorité au regard des effectifs de leurs promotions respectives, mais une minorité très vocale, avec des actions largement médiatisées et relayées par leurs pairs. Sans surprise : avec le risque d’effet levier auprès d’autres parties prenantes, dont les salarié·es en poste, les entreprises les prennent très au sérieux. Face à cette tendance, Céline Puff Ardichvili, entrepreneuse et spécialiste de la communication engagée s’interroge sur le rôle que peuvent jouer, et que jouent déjà, les pros de la communication. Comment toute une filière professionnelle peut-elle remettre en question ses pratiques - à l’aune des questionnements des jeunes ?

De l’urgence de se saisir des enjeux écologiques dans la communication, par Céline Puff Ardichvili

Parmi ces jeunes contestataires, certain·es considèrent qu’il y a une inadéquation entre leur formation et les enjeux sociétaux, quand d’autres réclament une mise à distance entre le contenu de leurs études et les "grands sponsors" de leurs écoles, annoncent faire sécession d'un parcours tout tracé, ou mettent des conditions strictes au fondement même de leur emploi futur, interpellant les entreprises, leur sommant de changer en profondeur, au risque de devenir de moins en moins attrayantes pour les jeunes. 

Parmi les derniers exemples en date en ce printemps 2024, l’un me touche particulièrement, au vu du parcours concerné : il s’agit de l’action des étudiant·es du Celsa, l’une des écoles les plus réputées dans le domaine de la communication. La parole qui y a été portée, nécessaire et centrale, selon moi, a permis, au-delà de poser des conditions d’exercice d’un métier pour quelques étudiant·es courageux·ses et lucides, d’interpeller tout un écosystème : les étudiant·es et leurs futur·es employeur·es mais aussi tou·tes les communicant·es en poste sont obligé·es, à l’aune de ces prises de position, de regarder en face leur responsabilité, moins peut être pour quelques exemples de greenwashing caractérisé que pour le maintien de l’acceptabilité de modes de vie tout à fait incompatibles avec les enjeux sociétaux actuels.

En effet, ni les Accord de Paris et les fameuses promesses de contribution collective à la neutralité carbone, ni la lutte contre les pollutions et saccages en cours, y compris sur notre santé ni l’effondrement de la biodiversité, et encore moins peut être l’avancée vers plus de justice sociale ne seront atteignables si le "récit" ambiant ne change pas. Et qu’est-ce que le récit actuel sinon la somme des talents des communicant·es au service d’un modèle désormais connu pour être non pérenne ?

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