La croissance verte : une transition écologique pour que rien ne change ?

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Effectuer une transition écologique, mais pour aller où ? “Dans un monde où la croissance économique serait compatible avec la préservation de l'environnement”, répondent les théoricien·nes de la croissance verte. Amputée du pilier social, la croissance verte apparaît comme une version amoindrie du développement durable. Si transitionner, du latin trans ire, signifie “aller au-delà”, la croissance verte est-elle capable de nous faire aller au-delà du caractère insoutenable de notre système actuel ? 

Après l’échec du développement durable, la transition écologique a pris la forme de la croissance verte

S’il est difficile de dater l’apparition des concepts de transition écologique et de croissance verte, rares sont les mentions faites avant les années 2000. Ce n’est qu’à partir des critiques assénées au développement durable que la notion de transition écologique a pris son essor. Rapidement associée au concept de transition écologique, la croissance verte a été présentée par les principales institutions mondiales à la fois comme un moyen de réaliser cette transition et comme sa finalité désirable. D’après la définition de l’OCDE, la croissance verte signifie “promouvoir la croissance économique et le développement tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent de fournir les ressources et services environnementaux dont dépend notre bien-être”. La croissance verte s’inscrit dans une forme de continuité avec le passé en préservant l’impératif de croissance économique, et tente de le rendre compatible avec la préservation de l’environnement. Cette protection de l’environnement est anthropo-centrée dans le sens où elle n’est réalisée que pour garantir des conditions d’existence viables aux générations actuelles et futures.

La croissance verte repose sur la possibilité d’un découplage que le progrès technique accomplira

Augmenter la production de biens et de services et diminuer l’impact environnemental, c’est le pari que tente de réaliser la croissance verte via son hypothèse de découplage, c’est-à-dire d’une corrélation négative entre croissance économique et dégradations environnementales. Cette hypothèse ambitieuse s’appuie sur une foi envers la technique, perçue comme la panacée aux maux environnementaux.

Un graphique montre que l'augmentation du PIB résulte toujours en une augmentation de la consommation d'énergie et une augmentation des émissions de CO2.
Evolutions de la consommation d'energie primaire. Crédits : Carbone 4.

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