Bannière mode africaine. Des mannequins africains portes des tenues traditionnelles et contemporaines

Où se dessine la mode de demain : les centres d’innovation pour la mode en Afrique

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Stimulé par l’essor de la classe moyenne, une urbanisation rapide, une population jeune, ainsi que par l’émergence des technologies numériques et du e-commerce, le secteur de la mode en Afrique est aujourd’hui en plein essor et regorge de tout un tas d’opportunités, qu’il s’agisse de la production textile, de la fabrication de vêtements ou de l'artisanat d’art. Aujourd'hui, des villes comme Abidjan, Casablanca, Dakar, Johannesbourg, Lagos et Nairobi sont des points névralgiques de la mode et du design, ainsi que des centres financiers et commerciaux. Focus sur quatre centres de recherche à suivre en Afrique aujourd’hui, qui font avancer la mode de demain.

Entre réaffirmation d’un héritage esthétique et volonté d’exportation du savoir-faire local

Depuis la période des indépendances, la mode en Afrique s'est traduite à la fois par la réaffirmation d’un certain héritage esthétique, et par la volonté de s’intégrer dans les arènes mondiales. À partir des années 1960, de nombreux pays africains se sont lancés dans l'industrialisation textile ; les grandes économies africaines (Côte d'Ivoire, RDC, Kenya, Nigeria) disposaient de vastes secteurs textiles industriels dès la fin des années 1970. Emerge alors une première génération de créateurs qui vont être internationalement reconnus. Ils s’inspirent des tissus et des savoir-faire locaux pour exprimer une nouvelle identité politique et socio-économique affirmant la souveraineté de leur pays. Leur percée significative est notamment due aux revendications politiques qui sous-tendaient leurs créations, à savoir la projection d'une identité africaine indépendante et fière. 

 

La stabilité politique et le redressement économique dont bénéficient plusieurs pays au milieu des années 1990 permet d’amorcer une période de prospérité, déterminante pour le paysage social et culturel du continent, dans un contexte d’appel à une “renaissance africaine”. Naît ainsi une nouvelle vague de créateurs de vêtements destinés au marché de masse, qui a accompagné un regain d’intérêt pour les textiles et les motifs traditionnels. Dans un contexte de cultures visuelles de plus en plus mondialisées, l’élan créatif africain actuel mobilise des esthétiques locales fortes souvent liées à des textiles spécifiques (aso-oke, bogolan, toghu, kuba, odelela, lambahoany, kanga, laine berbère, wax, bazin, dentelle africaine) et dans certains cas à des types de vêtements (agbadas, boubous, kaftans, gandouras, djellabas, hager bahel, gomesi, umwiteru). Toutefois, le secteur africain de la mode peine encore à atteindre son plein potentiel en raison d'obstacles tels le manque persistant d'investissements et d'infrastructures, des systèmes systèmes d'éducation et de formation limités, une protection de la propriété intellectuelle insuffisante, et des difficultés à accéder à de nouveaux marchés et à s'approvisionner en matériaux de qualité à un prix abordable.

L’African Fashion Research Institute (AFRI) 

Fondé en 2019, l'African Fashion Research Institute (AFRI) est né du constat d’un besoin urgent de conserver, repenser et réécrire les histoires de la mode. Erica de Greef, co-directrice de l’AFRI, qui explique les enjeux de cette initiative : "L’objectif est d’enfin pouvoir parler d’un point de vue afrocentré des manières de se vêtir, d’appréhender, de fabriquer, bien souvent absentes des livres de mode, des expositions ou bien des imaginaires, qui sont souvent parasités par des idées fausses et des stéréotypes. Il s’agit réellement de pallier un manque de diversité et de complexité dans la conception que l’on peut avoir de la mode africaine. Ainsi, l’AFRI partage le travail de créateurs de mode, de chercheurs, d’artisans, d’étudiants, et catalyse ces contributions dans une optique de développer des projets de recherche et des plateformes digitales de mode par le biais décolonial.

Le logo AFRI - African Fashion Research Institute

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