Comme de nombreux pays africains, l'Ouganda importe de grandes quantités de vêtements occidentaux de seconde main. Il peut s’agir de vêtements usagés ou d’invendus de marques, de vêtements achetés non portés, encore pourvus de leur étiquette. En raison de leur faible coût et d’une proposition esthétique différente, et pour faire face à l'afflux grandissant des importations textiles, une économie entière s’est structurée autour de cette activité qui permet également aux pays occidentaux de pouvoir exporter des quantités pharaoniques de vêtements dont la gestion n’a pas été optimale sur leurs territoires d'origine. Du fait d’une production toujours croissante de vêtements, nous arrivons à un point critique historique où certains pays exportateurs s’interrogent sur la légitimité de ces envois et les importateurs, comme l’Ouganda, revendiquent leur indépendance, tant concernant la production textile que leur refus d’être un sous-traitant dans la gestion des conséquences d’une hyperproduction aberrante. Le Président de l’Ouganda a récemment déclaré vouloir interdire l’importation de vêtements de seconde main. Quelles en sont les raisons et la portée ?
Le projet du président de l’Ouganda : interdire l’importation de vêtements de seconde main
Selon Oxfam, 70% des dons de vêtements effectués en Europe et aux Etats-Unis finiraient par être acheminés en Afrique. La plupart des vêtements de seconde main qui arrivent en Ouganda proviennent de l’Union européenne, de Turquie et de Chine. En parralèle, important pays producteur de coton, l’Ouganda exporte une grande partie de celui-ci sous forme semi-transformée.
Fin août, le président ougandais Yoweri Museveni a annoncé un plan visant à interdire l'importation de vêtements de seconde main en Ouganda, estimant que cela étouffait le développement des industries textiles locales. En effet, d’après l’autorité fiscale du pays, l’Ouganda importe en moyenne 6 668 tonnes de vêtements d’occasion par mois, processus qui lui rapporterait la somme de 19,88 milliards d’euros à la revente. Entre 2001 et 2016, les importations de vêtements de seconde main y ont été multipliées par cinq, passant ainsi de 25,6 millions d’euros à 128 millions.
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