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La fast fashion de seconde main, c’est de la fast fashion

Dans un monde parfait, trouver de nouveaux propriétaires pour les vêtements usagés permettrait à chacun·e de trouver sa pépite, s’épanouir dans son le style et de réduire drastiquement l’empreinte carbone de ses vêtements. Statistiquement, cela semble possible : une pièce portée neuf mois supplémentaires voit son empreinte carbone réduire de 20 à 30% [1]. Le vêtement le moins polluant étant celui qu’on ne produit pas, on pourrait donc penser que ces reports de pouvoir d’achats contribuent positivement à la réduction des quantités de produits neufs mis sur le marché. Les prix attractifs et l’offre massive de seconde main en font pour les acheteurs une alternative de choix à la fast-fashion…. On serait là dans un monde idéal.

 

La seconde main ne sauvera pas la planète, mais vos habitudes peut-être !

La seconde main est une fausse solution, l’envers du décor est encore l’hyperconsommation

Tout d’abord, le marché de la seconde main est celui des objets non ou plus désirés, ce qui peut avoir la durée de vie d’un post Instagram…Les prix très abordables de la fast-fashion permettent de renouveler et de revendre nos vêtements encore plus rapidement, ce qui alimente la logique d’achats banalisés, non conscientisés, que l’on regrettera ou au contraire que l’on n’hésitera pas à faire dans l’hypothèse de leur donner une deuxième vie.

Revendre de la fast-fashion pour acheter de la fast-fashion n’a rien de vertueux

De fait, de plus en plus de vêtements encore étiquetés se retrouvent dans les bacs des friperies. Malheureusement, il ne s’agit pas de vêtements durables mais d’articles de mauvaise qualité qui auront peu de chances d’avoir une seconde vie effective. Sur les plateformes tout venant, n’effectuant aucun contrôle des vêtements comme Vinted ou Le Bon Coin, une majorité de vêtements sont quasi neufs ou à peine portés.

Sur les plateformes de vêtements de seconde main premium, comme Vestiaire Collective, 62% des produits vendus sur les plateformes de luxe d’occasion sont non portés ou peu portés, notamment dû au fait que les collections se renouvellent à un rythme qui ne se refrène pas et que l’on achète compulsivement des pièces sans intérêt à l’attachement émotionnel nul. On tombe alors dans un autre modèle d’économie linéaire dans lequel l’article est voué à la destruction.

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La seconde main est une fausse solution, l’envers du décor est encore l’hyperconsommation

Ce sont nos achats intempestifs, encore trop nombreux de première comme de seconde main, qui alimentent le système de production démesuré que l’on connaît encore actuellement. Les marques se mettent aux pli de nos actes d’achats : moins on achète, moins elles produisent et plus elles se concentrent sur les valeurs intrinsèques que l’on valorise dans un vêtement : une belle façon, des matières de qualité, certifiées et non polluantes, un pouvoir émotionnel fort soit une pièce qui nous ressemble, nous va et nous remplit de joie à chaque fois qu’on la sort (fréquemment) du placard. 

Les réseaux sociaux peuvent avoir un rôle démoniaque (comme générer l’angoisse d’être vu deux fois dans la même tenue), comme un rôle éducatif positif : on peut y réapprendre le vrai coût d’un vêtement, l’importance de cultiver un style à soi dans lequel on s’affirme, la réparation et l’entretien en faveur de la durabilité, acheter mieux auprès de marques engagées et favoriser des plateformes de seconde main de qualité.

ThreadUp estime que si tout le monde aux États-Unis achetait un seul article d’occasion au lieu de neuf, cela équivaudrait à retirer un demi-million de voitures du marché. S’il continue à se développer, le marché de la seconde main a un vrai rôle à jouer pour transformer l’industrie de la mode, mais la revente n’est qu’une partie de la solution qui réside principalement dans le changement de nos comportements. 

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Référence

[1] https://wrap.org.uk/

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