Du 16 au 18 septembre prochain, le salon Première Vision marque la rentrée avec une édition dédiée à l’innovation et la technologie, et comment ces domaines peuvent contribuer à une mode plus responsable. Réunies à Paris Nord Villepinte, les nombreuses solutions présentées aux marques comportent des innovations qui gagnent à être connues, avec cette année exclusivement, deux espaces d’animation novateurs. Aperçu.
Si un mot caractérise cette édition de rentrée, c’est bien l’adaptation : au contexte instable de la mode, aux innovations souvent peu maîtrisées, aux enjeux écologiques de plus en plus pressants. Face à ces constats, Première Vision a choisi de prendre le problème à bras le corps et consacre cette édition à la technologie. Et notamment, comment elle peut contribuer à une mode plus durable, moins dépensière en ressources. “On voit bien qu’on est dans un secteur en crise, développe Yann-Brieuc Chevallier, représentant de Première Vision. Le système actuel n’est plus vraiment viable. Heureusement, beaucoup de solutions d’optimisation existent aujourd’hui mais ne sont pas très connues, pour le sourcing, la traçabilité…”
Une dynamique dans le prolongement de l’édition de début d’année, qui valorisait autant l’IA que l’artisanat d’art, et qui espère répondre aux inquiétudes de l’industrie. Pour cela, les plus de 1000 participants ont été soigneusement sélectionnés. 12% d’entre eux exposeront d’ailleurs pour la première fois, illustrant l’envie de renouvellement du salon. Un programme qui promet d’être riche, et dont certaines solutions innovantes attirent déjà l’attention.
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CLO Virtual Fashion : l’innovation 3D au coeur du salon
“La technologie nous emmène, autant d’un point de vue business que créatif, vers des modèles qui sont plus pérennes.” Yann-Brieuc Chevallier pour Première Vision
Le clou du spectacle est peut-être la forte présence de CLO Virtual Fashion, un écosystème de solutions 3D pour digitaliser et optimiser les processus de création et production des marques. Le public du salon pourra ainsi découvrir un large éventail d’innovations. La première étant CLO, qui permet de concevoir des prototypes photoréalistes, véritables jumeaux numériques des créations physiques. Les marques peuvent ainsi tester la déclinaison de modèles tout en économisant les ressources écologiques et financières liées aux tests de prototypes.
La solution CLO-SET leur permet ensuite de digitaliser tous les composants du vêtement: tissus, fermetures éclair, boutons, etc. Elle classe ces éléments dans une bibliothèque centralisée, qui permet de gérer l’ensemble des actifs requis pour la conception et d’optimiser le développement d’autres modèles. Cette bibliothèque et ses modèles 3D sont accessibles à toutes les équipes d’une marque mais aussi à ses fournisseurs, formant un cloud collaboratif. Cela facilite les échanges en temps réel entre usines, stylistes, modélistes etc, et permet une conception fluide des produits, évitant du gâchis textile, des pertes financières et une surcharge inutile pour les équipes. “La technologie nous emmène, autant d’un point de vue business que créatif, vers des modèles qui sont plus pérennes.” résume Yann-Brieuc Chevallier. D’autres solutions seront à découvrir sur l’espace CLO au début du Hall 6, à proximité de l’espace Smart Creation.
Globalement, un nombre important de conférences et de sessions pitch ont été prévues pour exposer les solutions présentes au salon et créer un dialogue productif entre ses acteurs. Au sein du programme général, un grand nombre d’entre elles sont axées sur la thématique Innovation de cette édition. Elles ont été conçues pour répondre à quatre axes et besoins du secteur : l’innovation et la technologie au service de la créativité et du design, du sourcing stratégique et de la production, de l’impact positif, et de l’anticipation pour 2030.
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L’ANDAM et les start-ups qui vont changer la mode
Un autre pilier de cette édition sera la présence de L’Association Nationale pour le Développement des Arts de la Mode, qui occupera un espace dédié. La collaboration avec Première Vision est évidente : “ L’ANDAM est un acteur très reconnu pour l’innovation dans notre filière, s’enthousiasme Yann-Brieuc Chevallier. Travailler avec eux, c’est illustrer notre volonté d’être un véritable soutien pour les jeunes talents et la création. “ Effectivement, l’ANDAM décerne depuis 2017 un prix de l’Innovation à une jeune entreprise. Le lauréat ainsi que les finalistes de l’édition 2025 seront présents au salon. «Nous pensons que les innovations peuvent venir de tous bords. Il est important d’entretenir cette culture. “
Cette année, le jury comptant notamment Florence Rousson (présidente du Directoire de Première Vision) a récompensé la start-up Losanje. Spécialiste de l’upcycling, cette entreprise compte développer cette pratique à une échelle industrielle, en sourçant des textiles chez des marques-clients mais aussi dans des centres de tri. Grâce à cette stratégie en boucle ouverte, le soutien de l’ANDAM et une levée de fonds réussie en début d’année, Losanje espère upcycler 500 à 800 tonnes de vêtements par an.
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Les neuf autres start-up finalistes du prix Innovation s’implantent dans des domaines variés. Elles incluent Goldeneye Smart Vision (contrôle qualité par IA), ER Ocean Recherche (biotechonologie), Bioastra (recyclage), Supercarb (textiles biosourcés), Losanje (upcycling industriel), Smobya (nanocellulose), Rodinia Generation (optimisation et production à la demande), Petshka (dépolymérisation de polyester et polyuréthane, en vue du recyclage), Weffan (3D) et Alphalyr (optimisation par IA). « Je me réjouis que notre collaboration avec Première Vision s’enrichisse cette année, déclare Nathalie Dufour, fondatrice et directrice générale de l’ANDAM. Soutenir l’émergence de ces finalistes, c’est affirmer notre conviction que l’avenir de la création se construit aujourd’hui, à la croisée de l’exigence artistique, de l’innovation technologique et de l’engagement sociétal.»
