Du code-barres universel au QR Code augmenté GS1, l’identité des produits textiles s’apprête à vivre une révolution silencieuse. L’arrivée du coût environnemental en France invite les marques à enrichir et fiabiliser davantage leurs données pour justifier leur score. La traçabilité devient un véritable levier stratégique et concurrentiel. Pour s’y préparer au mieux, il convient de maîtriser les outils standards pour comprendre leurs futures mutations à l’une des directives gouvernementales et européennes, et comment les implémenter quelle que soit l’envergure de sa marque. Les réponses dans cet article et lors de l’événement organisé par GS1 France – organisation internationale, neutre à but non lucratif, – à Paris le 9 septembre prochain, pour les professionnel·les du secteur.
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Du code-barres au QRCAG, les standards au coeur de la mutation
Pour répondre aux nouveaux impératifs de traçabilité, encore faut-il disposer d’un socle commun d’identification. C’est précisément le rôle du GTIN (Global Trade Item Number), créé par GS1 il y a plus de cinquante ans et reconnu comme le standard mondial. Présent sous le code-barres, ce numéro unique agit comme une carte d’identité universelle : il garantit que chaque donnée soit rattachée au bon produit. La fiabilité et la complétude de ces données permet un meilleur référencement en ligne, les moteurs comme Google les valorisant dans les résultats de recherche.
« Le GTIN est le plus utilisé dans le monde, tous secteurs confondus, y compris le textile, explique Isabelle Chastel, cheffe de marché équipement de la maison et de la personne chez GS1 France. Demain, il permettra d’associer le bon coût environnemental au bon article. » Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si général au développement durable (CGDD) du Ministère de la Transition Écologique (METE) l’a désigné comme l’identifiant officiel à renseigner lors de la déclaration d’un score par une marque, sur le portail gouvernemental.
L’évolution ne s’arrête pas là. GS1 prépare déjà la prochaine étape avec le QR Code augmenté GS1. Celui-ci encapsule un code GTIN, identifiant unique, qui remplacera progressivement le code-barres classique (EAN 13) dans les années à venir, pour commercialiser les produits en magasin ou en ligne.
“(Grâce au QR Code augmenté GS1) un seul marquage répond ainsi à plusieurs besoins.” Isabelle Chastel, cheffe de marché équipement de la maison et de la personne chez GS1 France.
Contrairement à un QR code classique, qui se limite à rediriger vers un site Internet, ce standard enrichi peut embarquer jusqu’à 400 données structurées, de la composition et de l’origine d’un produit à sa traçabilité logistique, en passant par son numéro de lot.
Son caractère modulable permet d’adapter les informations selon le profil de l’utilisateur·ice. «Un·e client·e en magasin y trouvera par exemple le score environnemental et les consignes d’entretien, tandis qu’une personne chargée de la logistique accédera aux données de gestion des stocks, explique Isabelle Chastel. Un seul marquage répond ainsi à plusieurs besoins. »
Conçu pour fonctionner à l’échelle mondiale, ce standard pourra aussi s’ajuster aux différentes réglementations (loi AGEC, ESPR…) et constituer l’un des piliers du futur passeport numérique produit (DPP) développé par l’Union Européenne.
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Une standardisation globale pour une mode plus durable
“Le rôle des standards est de créer un fil conducteur entre tous les acteurs.” Isabelle Chastel, cheffe de marché équipement de la maison et de la personne chez GS1 France.
Derrière ces standards se dessine une ambition plus large de GS1 : instaurer un langage universel capable de circuler tout au long de la filière. Aujourd’hui, les données sont souvent dispersées, inaccessibles à certains maillons ou perdues dans la complexité des chaînes d’approvisionnement. « On a tous à parler le même langage. Sans standard commun, chacun parle sa propre langue et les informations se diluent, souligne Isabelle Chastel. Le rôle des standards est de justement créer ce fil conducteur entre tous les acteurs. »
Cette harmonisation est en outre essentielle pour garantir la fiabilité des scores environnementaux, fondés sur l’ensemble des données collectées (matières premières, fabrication, transport…). Elle l’est tout autant pour la fin de vie des produits : « Grâce à ces identifiants, le recycleur pourra disposer des informations nécessaires au tri, au démontage ou même au défibrage des matières pour une séparation des fibres optimales en vue d’un un recyclage adapté », ajoute-t-elle.
Quant aux marques, l’intérêt dépasse le seul affichage environnemental. « Mettre en place des outils de traçabilité, c’est aussi se doter d’indicateurs utiles pour l’éco-conception et le sourcing, renforcer la lutte contre la contrefaçon pour les marques premium ou luxe, valoriser les engagements RSE et développement durable… » complète la représentante de GS1 France. Un tel socle de données constituera aussi une étape clé pour anticiper la mise en place du passeport numérique produit (DPP), attendu dans l’Union européenne à l’horizon 2030.
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Adhérer à GS1, pour qui et pour quoi ?
Reste une question clé : comment passer concrètement à l’action ? Marques, industriels, distributeurs, fédérations, recycleurs… : l’adhésion à GS1 est ouverte à toutes les entreprises de la filière, quelles que soient leurs fonctions. L’organisation n’impose aucune taille minimale, précisant d’ailleurs que « l’immense majorité de [ses] adhérents sont des TPE-PME ». « De grandes enseignes de distribution » comme « des Maisons de luxe » font également partie du réseau. La cotisation varie selon le chiffre d’affaires : environ 100 euros pour une entreprise réalisant moins de 500 000 euros, et jusqu’à plus de 4 500 euros pour les plus grands groupes (CA > à 1 milliard €).
Au-delà de l’accès aux standards, GS1 accompagne par ailleurs ses adhérent·es dans la structuration de leurs données. En pratique, GS1 France s’appuie auprès d’offreurs de solutions, partenaires de GS1 France pour accompagner les entreprises dans l’implémentation des standards GS1 dans leur système d’information et/ou le matériel. Par ailleurs, certaines entreprises peuvent implémenter ces standards directement dans leur propre solution.
Un rendez-vous à Paris et en ligne
L’événement consacré au coût environnemental textile se tiendra le 9 septembre dans les locaux de GS1 France, 21 boulevard Haussmann, Paris 9e, ainsi qu’en ligne. La matinée s’ouvrira à 9h en présentiel puis à 9h30 par un tour d’horizon des enjeux réglementaires, de la méthodologie de calcul et du portail de déclaration, avant un point comparatif entre l’affichage français et la méthode PEF européenne. À 11h, place au GTIN et au QR code augmenté. La matinée se conclura par une table ronde sur les stratégies des marques et offreurs de solutions, puis un regard sur les perspectives pour la mode et le luxe. Un cocktail déjeuner pour vous permettre d’échanger avec les expert·es. Infos et places ici.