La nécessité de relocaliser une partie de l’industrie textile en Europe ne fait plus vraiment débat, mais plusieurs obstacles se dressent. Parmi eux : une pénurie de compétences, et une crise des vocations pour une industrie qui peine à attirer les jeunes. En quête de solutions prometteuses, nous tournons notre regard vers l’outre-Manche. Au Royaume-Uni, une initiative est actuellement testée : des formations solides visant à combler ces lacunes en compétences, ouvertes à tous·tes et entièrement financées par des fonds publics. Le programme, baptisé Licence to Sew, illustre le potentiel des investissements publics dans la formation professionnelle et le renouveau des savoir-faire. Zoom sur un projet qui pourrait inspirer d’autres voisins européens, notamment la France, dans leur quête pour redévelopper une industrie textile florissante, stimuler l'innovation et créer des emplois durables.
Licence to Sew est une initiative novatrice qui répond à un besoin urgent. À première vue, le concept est simple mais très efficace : offrir une formation de 10 semaines aux participants, les préparant à devenir des couturiers experts et des machinistes textiles qualifiés directement employables. Chaque participant est d’ailleurs assuré d’avoir un entretien d'embauche à la fin du programme. Ouvert à tous·tes les résident·es âgé·es de plus de 17 ans du district de West Lancashire, le programme couvre tous les aspects du métier, avec un accent particulier sur la sécurité, la rapidité et la précision dans des environnements de travail concrets et proches de la réalité du métier. La reconnaissance du projet dépasse même les frontières locales : sa fondatrice, Paula Gamester, a été honorée de la médaille MBE (Member of the British Empire) par le roi Charles III lui-même
Un besoin de main d’oeuvre qui a deux sources : la fuite des talents, et la relocalisation
À l'origine du projet, Paula Gamester souligne : "Nous sommes clairement face à une pénurie. La couture est une compétence très recherchée." Au Royaume-Uni, l’industrie de la mode et du textile connaît une demande croissante en main-d'œuvre qualifiée, mais peine à trouver des travailleurs formés. La faute, notamment, au Brexit qui a provoqué une fuite de talents dans l'industrie textile. Une partie importante des travailleurs qualifiés dans l’industrie textile anglaise venaient, initialement, des pays situés à l’est de l’Union européenne.
"La réputation de la mode Britannique, célèbre pour ses designs et sa qualité, convainc les designers de relocaliser."
C’est ce qu’affirme Paula. Au Royaume-Uni comme ailleurs en Europe de l’ouest, la tendance (relative) est au retour d'une partie de la production. Cette décision stratégique de certaines entreprises, ajoute à la demande croissante en main-d'œuvre qualifiée et justifie encore plus le besoin de programmes de formation tels que Licence to Sew, qui préparent les travailleurs locaux à répondre aux exigences élevées de l'industrie.
Mais pourquoi le gouvernement britannique investit-il dans un tel projet ?
Dans un premier temps, il s’agit d'éviter à l’industrie de mode britannique de décroître suite à la fuite des talents. Dans un second temps, les programmes de ce type visent à permettre un développement du secteur et une relocalisation plus massive. “Des entreprises ferment au Royaume-Uni car elles n’arrivent pas à recruter. Des entreprises qui souhaitaient relocaliser leurs usines ici annulent leurs projets car il n’y a pas la main d'œuvre qualifiée nécessaire dans leur propre pays.“ nous explique Célia Thornley, responsable des programmes de formation pour UKFT, le premier regroupement d’entreprises de l’industrie de la mode et du textile au Royaume-Uni, qui coordonne notamment la mise en place et le financement de Licence to Sew.

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