Pour répondre à la fois à l'augmentation du volume d' invendus et aux préoccupations écologiques des consommateur·rices, un nombre croissant d'entreprises du textile ouvrent des départements dédiés à la revente de produits déjà portés. C'est le cas aujourd'hui de la plupart des grandes enseignes, à tel point qu'un marché parallèle a pris forme. Si la seconde main est devenue une modalité commerciale à part entière, une nouvelle génération de marques entend révolutionner l'échiquier de la circularité en fabriquant le vêtement à partir du vêtement ou de tout autre déchet, sans recourir à l'économie linéaire.  

En France, au tout début des années 2000, c'est la styliste Maroussia Rebecq qui avait ouvert le bal en lançant Andrea Crews, un collectif pionnier de l'upcycling qui s'était fixé pour mission de transformer chutes de tissus et pièces usagées en ressources créatives. Depuis, en l'espace de deux décennies, l'économie circulaire a connu une forte progression, corrélée à une surproduction de plus en plus importante. Entre 2000 et 2024, la production textile mondiale a presque doublé, passant de 58 millions de tonnes de fibres à 132 millions de tonnes, dont près de la moitié finit en invendus ou en déchets, ce qui constitue un stock énorme à exploiter pour le marché de la seconde main et du réusage.

Une nouvelle génération de marques 100% circulaires

Pour autant, la promesse de ces nouvelles marques, dites "Vertical Native Circular Brands", n'est pas de mettre en œuvre un circuit vertueux pour revendre des stocks de vêtements qui auraient inévitablement finis brulés ou enfouis, générant ainsi une couche supplémentaire de pollution. La circularité est le fondement même de leur identité et l'unique socle de leurs activités.