bomber-rose

Le bomber, la veste iconique qui prend son envol stylistique

#desaison
Crédits @ISAKINPARIS

Le Bomber, Une Veste Puissante

À propos de style et de confiance en soi


« La veste Scotch du lycée, t’es sûre ? Ballot ! Je l’ai jetée il y a deux ans. »

Cela fait-il écho à ton afterwork la semaine dernière, où l’avisée des tendances annonçait la déferlante de bombers à venir ce printemps.
Oh wait ? Était-ce il y a trois ans ? Ou à l’époque du-dit lycée ? Ou l’été précédent, au sujet des versions en toile déclinées d’imprimés exotiques ?
Je ne sais plus. Ou je ne sais que trop. Depuis qu’elle a quitté les sentiers de l’armée de l’air américaine, cette bombe de veston est dans la place (expression inusitée depuis les 90’s, mais elle convient au propos). Elle est intemporelle.
On la retrouve en it-pièce printemps-été 2016, hiver 2015 femme, hiver 2014 homme, 2011 au ciné dans Drive, 2002, 2001 chez Raf. L’indisponibilité des datas du worldwildweb ne me permet pas de remonter jusqu’aux années Hartley Coeurs à Vifs, mais tu as saisi l’exercice.

À tous les coups, ça marche. 

BOMBER AMI – Alexandre Mattiussi

Pour ne pas dormir sur mes acquis (et moucher l’avisée à la prochaine soirée), je tente de bonifier ma culture vestimentaire, tel un millésimé prenant de l’âge. Et c’est en wikipédiant que je découvre l’univers parallèle fascinant des blousons boyish (à ta fiche #Bristol) :

– Le MA-1 est historiquement en nylon orange pour émettre (ô ironie du sort contemporain) une alerte à la bombe
– Le G-2 a col en fourrure
– Moins de cuir mais une doublure fourrée pour un B-3
– Zippé, il devient A-2
– L’A-1 est en cuir, a deux poches rabat, un col chemise et des bord-côtes élastiques

… Look touché-coulé. Dans la même gamme déclinée avec passion depuis 1942, on trouve de multiples petits frères de coupes : 

– La Souvenir Jacket / Sukujan voit ses matières upside-downées. On y ajoute des broderies japonaises : tigres divers, lotus et cerisiers en fleur
– Le Teddy est en verlan : laine bouillie et manches en cuir, elle est distribuée quand méritée par les élèves de campus américains
– Le Harrington est initialement au golfeur, d’un traditionnel pompeux secondairement rafraîchi par les mouvances punks

BOMBER PATAGONIA x REFORMATION

 

… Universalité d’une pièce qui sied à tous les physiques et convient à tous les goûts. Plongée dans mon cours de style en heure supp’, je m’interroge.cette pièce est relativement simple x issue de l’armée, pourtant cycliquement un succès depuis 70 ans. Balèze mais pourquoi ? Qu’en est-il de mon bomber à moi ?

 Quelle attractivité s’exerce sur mon coeur frivole, si puissamment que j’y revienne périodiquement, qui n’est donc pas (seulement) un phénomène en vogue ?

 

Une fois n’est pas coutume, je demande à mon homme (plutôt qu’à l’avisée). 

  • Moi : Dis chéri, pourquoi tu l’aimes toi, ta veste (délavée + mitée) de 10 ans avec laquelle tu es dans la tendance sans même y penser… (Fashion unfairness) ?
  • Lui : J’en sais rien ! Je dirai que dedans je suis moi… Enfin un peu un moi qui sortirai de Topgun #simplicitéetmodestie

Merci chéri. L’enthousiasme intemporel de l’homme pour son blouson est donc compréhensible. Le raccourci est aisé, mais semble renvoyer à la virilité de l’apprenti GI, sommeillant inconsciemment dans la mémoire des petits gars ayant joué au soldat… Ou rêvé d’être Tom Cruise. Vendu.
Qu’en est-il pour nous, les femmes (la similitude avec un slogan masculin étant ici fortuite) ? 

BOMBER MEWS CLOTHING

Le bomber a été conçu et porté non féminisé avant les 90’s. Il fait pourtant l’objet du désir féminin. Alors… Si moi aussi, je voulais être Tom ? Pas au sens littéral, mais dans l’état d’esprit. Emprunter l’image d’un héros sans peur, enfiler ma confiance en moi en même temps que ma veste, comme revêtir une identité passagère ? 

La mixité faite habit pourrait s’appeler blouson. Le genre dé-genré. Du pilote qui se gèle dans son cockpit au dessus des mornes plaines, du skinhead, ou du champion de baseball, cet apparat est avant tout un costume de badassVoilà, pour moi, enfiler un bombers, c’est devenir une poupée taillée dans un Kanye West. La cheerleader qui s’imprègne de la vigueur de son boyfriend, lovée dans sa battle-dress. Rentrer dans la peau de la itgirl du lycée, au summum du cool, perchée sur ses Buffalo plateformes-shoes dont on taira le nom (…Heureusement, tout ne dure pas). C’est arborer la gouache de M.I.A. en descendant la rue.

 

La Mode nous offre le costume de nos vies parallèles dans le théâtre de l’existence. Mon bomber me booste, il est vivant. Il clame délibérément J’enfile qui je veux quand je mets cette veste. Même si je ne suis pas Tom, je peux en avoir l’air et tromper mon ennemi par l’Habit.

Quant à la tendance, l’avisée et moi même ne seront ni so 2011 ni avant-gardiste cet hiver. 
Je peux dépoussiérer mon Schott (prononcez « shot », comme le verre), et mieux, me lancer dans l’upcyclying intensif en le customisant avec un empiècements de choix. Après l’empreinte du quartier Belleville Hills, pourquoi pas un bel imprimé coloré façon graffiti griffé. Ôde à Ryan Gosling qui portait divinement son scorpion dans Drive. Je ne craquerai pas mes bas de laine pour m’offrir la pièce de la saison, recyclable à foison, presque encore mieux si vintage.
Si le so 2011 est un musthave en 2018, pourquoi se priver d’un shot de confiance en soi ? *

 

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