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“L’upcyling a une chance de devenir la norme” entretien avec Audrey Meaulard, co-fondatrice d’Homonoia

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Aux premières heures de l’upcycling, la matière, peu abondante, éparpillée et dure à trouver, constituait surtout une contrainte. Mais les lignes bougent petit à petit. La redécouverte récente des stocks dormants a notamment donné de nouvelles opportunités aux marques qui savent s’en emparer, et un nouveau souffle à ce segment de la mode responsable. On en a discuté avec Audrey Meaulard, experte entrepreneuse de l’upcycling et directrice artistique de la marque Homonoia. Forte de son expérience qu’elle nous raconte, elle en est convaincue : upcycler ce n’est plus si compliqué, et tout le monde peut s’y mettre !

“En s’emparant de bons outils, on est parvenus à abattre les contraintes de l’upcycling”

“On voulait miser sur l’upcycling dès les débuts d’Homonoia. Pour y arriver, on récupérait tous les bouts de tissus qu’on trouvait à droite à gauche : des chutes, des vieilles pièces dans notre entourage. C’est ce que la plupart des petites marques d’upcycling font encore aujourd’hui mais à l’époque nous n’avions pas d’autres choix, les matières devaient être chinées.” raconte Audrey Meaulard, co-fondatrice et directrice artistique d’Homonoia, jeune marque française de mode homme, femme et accessoires produits en France à partir de tissus upcyclés issus de stocks dormants. La marque mise également sur l’insertion sociale puisque ses produits sont fabriqués dans des ateliers d’insertion. 

On comprend donc que la matière constituait jusque très récemment un point de départ et surtout une contrainte dans le design de la mode upcyclée. Néanmoins, certain·e·s creat·eurs·rice·s comme Audrey ont trouvé une clé pour répondre à ce problème de disponibilité des matières et ouvrir de nouveaux horizons : les stocks dormants, ces rouleaux de tissus entassés dans des hangars, inutilisés par les marques qui les possèdent et qui les ont pourtant fait produire.

Terminée, donc, l’époque où les marques devaient chiner chaque mètre carré, chaque chute de tissu à upcycler

Une évolution qui change d’abord la façon dont travaillent les designers, mais qui permet aussi aux marques de voir plus grand, comme l’explique Audrey Meaulard : Même si on pratique l’upcycling chez Homonoia, le dessin est la base de notre démarche créative, J’imagine d’abord une pièce avant de chercher le tissu adapté. Traditionnellement, dans l’upcycling, beaucoup de marques fonctionnaient à l’inverse : elles choisissaient d’abord une matière puis elles imaginaient ensuite le produit qu’elles allaient pouvoir faire avec. Bien souvent en toute petite quantité voire en pièce unique.” 

 En s’emparant de bons outils, on est donc parvenus à abattre les contraintes de l’upcycling” confirme Audrey Meaulard qui a eu l’occasion de tester plusieurs méthodes pour créer les collections Homonoia.  Quelques marques ultra-motivées comme la sienne ont su saisir l’opportunité que présentent les stocks dormants et prouvent maintenant que pratiquer l’upcycling peut-être simple et, surtout, efficace.

S’il est bien réalisé, l’upcycling permet de concevoir des produits tout aussi grand public et variés que ceux des marques classiques, dans des volumes parfois similaires. Ces évolutions de la filière permettent également l’émergence d’une mode upcyclée plus abordable. Chez Homonoia, comptez 69 € pour une chemise ou 119 € pour un pantalon cargo.

Un upcycling à plus grande échelle qui décuple les effets bénéfiques sur l’environnement

S’il est de plus en plus facile de produire des vêtements en matières upcyclées, il est probable que de plus en plus de marques et de fabricants se laissent séduire ! L’intérêt environnemental de l’upcycling s’en trouverait alors multiplié. Pour une fois, l’expansion d’une filière industrielle a du bon ! “Plus on accède à des stocks de tissus importants, plus on peut en sauver ! Et bien sûr, plus on sauve de tissus, plus notre offre est large et plus nos clients ont de choix. C’est un cercle hyper vertueux et gagnant-gagnant.” souligne Audrey Meaulard.

“On peut se payer le luxe de choisir des matières belles et durables”

“Chez Homonoia, on met un point d’honneur à utiliser des matières non seulement upcyclées mais qui sont aussi éco-responsables par ailleurs et de qualité. Puisque le milieu se structure et qu’on accède à des stocks de tissus plus importants, on a désormais le choix d’utiliser d’autres matières que les tissus bas-de-gamme fournies par les marques de fast fashion. On n’est plus obligés de prendre le premier rouleau qu’on trouve. On peut se payer le luxe de choisir des matières belles et durables.” assure Audrey Meaulard “On trouve bien sûr de bons cotons, mais aussi des matières plus niches comme du chanvre, du jacquard ou même des matières artificielles écologiques comme le Tencel ou le Lyocell.”

En effet, chez Homonoia, on trouve des matières variées, pour la plupart naturelles : du coton, du lin. Lorsqu’elle n’utilise pas de matières naturelles, la marque s’oriente vers des tissus upcyclés avec des grammages élevés, solides et tissés de manière à être durables dans le temps. 

Trousse de toilette Homonoia en tissu à motif pied de poule upcyclé : 39 €

Bonus : cet upcycling à grande échelle contrecarre les plans de la fast fashion et permet de faire vivre les tendances, malgré les efforts acharnés de l’industrie de la mode pour en changer à chaque saison. “Bien souvent on trouve un max de tissus, une matière ou un motif, correspondant à une tendance 1 ou 2 ans après que la fast fashion ait décidé d’y mettre fin. C’est par exemple le cas du velours côtelé en ce moment. En utilisant les stocks restants des marques qui n’en veulent plus pour passer à autre chose, on prolonge la durée de vie de cette tendance de potentiellement plusieurs années !”

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