La levée de fonds est-elle adaptée à tout type d’envergure et de modèle d’entreprise responsable ? Quels sont les critères de sélection des investisseurs engagés ? Quel accompagnement en attendre d’un point de vue stratégique comme d’un point de vue humain ? Ce dossier a été conçu comme un guide pour lever de l’argent auprès d’un fonds à impact, une ressource à parcourir avant de se lancer dans cette aventure structurante pour bon nombre de startups.
Pour réaliser ce dossier, nous nous sommes appuyés sur l’expertise d’Antonin Léonard, partner chez Asterion Ventures.
PLAN DE L’ARTICLE
- Les bases du fonctionnement d’une levée de fonds
- Quels sont les différents types de fonds / structures d’investissement par tranche de financement ?
- Qu’est-ce qu’un fonds à impact / ESG / ISR ?
- Lever des fonds, est-ce toujours une bonne idée ? A quel type d’entreprise est-ce adapté ?
- La levée de fonds en pratique
- Les ingrédients d’une levée de fonds réussie
- Quels sont les critères requis pour faire financer un projet par Astérion ?
- Kind reminder : la levée de fonds est indicateur factice de la santé financière d’une entreprise
I. Les bases du fonctionnement d’une levée de fonds
Lorsqu’une société se crée, elle a généralement besoin de fonds - variables selon le service ou le produit proposé - pour se développer. Il arrive que ce besoin soit important et empêche la rapidité d’arrivée sur le marché d’une entreprise prometteuse. La levée de fonds devient alors nécessaire. Divers montants, modalités dilutives ou equity (en cédant une partie de son capital) ou non dilutives (en conservant tout son capital, étant financé avec de la dette), auprès de diverses structures sont possibles. Le terme “investisseur·se” englobe aussi bien les institutionnels, comme des fonds d'investissement ou des banques, que des particulier·e·s, comme des business angels. Si les investisseur·es croient au projet de l'entreprise et font confiance à la vision/à l’ambition portée par l’équipe de cofondateur·ice·s, ils décident d'investir en achetant des actions de l’entreprise et demandant un retour sur investissement prédéterminé. La startup obtient alors des liquidités pour se développer, mais perd une partie de sa souveraineté et doit alors faire face à une gouvernance plus complexe...
II. Quels sont les différents types d’investisseurs en non coté par tranche de financement ?
A chaque modèle d’entreprise, à chaque secteur et à chaque aspiration des entrepreneur·e·s correspondent des investisseur·se·s, variables selon les étapes de développement. Schématiquement, ces étapes sont classées comme suit :
- Amorçage (Seed) :
- Business Angels (investisseur·se·s individuel·le·s) : ce sont souvent des entrepreneur•es à succès ou des C-Levels qui investissent leur épargne personnelle dans des entreprises en démarrage, en échange de capitaux propres ou de dettes convertibles. Ce ne sont ni des particuliers, ni des professionnel·le·s et iels n’ont pas d’agrément.
- Incubateurs / Accélérateurs : ces programmes aident les startups à croître en fournissant un capital initial, du mentorat, des espaces de travail et des ressources.
- Concours de startups / appels d’offre : ces compétitions peuvent offrir des subventions et des opportunités de réseautage avec des investisseur·se·s.
- Subventions gouvernementales : ce sont des fonds non remboursables destinés à soutenir l'innovation ou des secteurs spécifiques.
- Série A (Croissance précoce) : ce sont les acteurs et actrices traditionnel·le·s. La gestion du fonds est leur métier. Ce sont des structures créées par des professionnel·le·s de l’investissement, des familles entrepreneuriales françaises ou des entrepreneur·e·s.
- Fonds de capital-risque (VC) : ce sont des investisseur·se·s institutionnels qui fournissent des capitaux plus importants en échange d'une prise de participation dans l'entreprise.
- Fonds d'amorçage spécialisés : certains fonds se concentrent sur les phases de démarrage et de croissance précoce.
- Les série B (Croissance établie) :
- Fonds de capital-risque de stade avancé : ils interviennent lorsque l'entreprise a démontré une croissance significative et a besoin de financement pour poursuivre son développement, se diversifier, opérer un pivot ou entrer sur de nouveaux marchés.
- Prêts bancaires pour entreprises : ces fonds sont accessibles aux entreprises qui ont des bilans solides et des flux de revenus prévisibles.
- Série C et au-delà (Expansion et passage à l’échelle) :
- Fonds de Private Equity : ces fonds investissent dans des entreprises plus établies, souvent avec une stratégie de sortie prédéfinie.
- Marchés publics : cette étape correspond à l’introduction en bourse (IPO) pour accéder à un capital important et diversifier les sources de financement.
- Dettes d'entreprise et émission d'obligations : cette solution est disponible pour les entreprises ayant une notation de crédit solide.
- Financement tardif ou avant l'IPO :
- investisseur·se·s stratégiques : souvent des entreprises de la même industrie ou des partenaires potentiels qui peuvent offrir du capital et des avantages stratégiques.
- Syndicats bancaires : groupements de banques qui peuvent fournir de gros prêts.
Les entreprises peuvent combiner différentes sources de financement à chaque étape de leur développement. Au-delà du stade de développement, la situation géographique, l'industrie et la stratégie spécifique de l'entreprise peuvent influencer le choix des structures de financement.
Quel type de fonds selon la trajectoire de croissance envisagée
Le ‘risk reward’, c’est à dire la rentabilité attendue VS le montant investi, encore appelé “profil de valorisation”, conditionnent davantage le type de fonds à solliciter que le montant recherché :
- Une entreprise qui a une trajectoire de croissance linéaire peut par exemple espérer une rentabilité x 3 à 10 ans, et se tourner préférentiellement vers les plateformes de financement participatif comme LITA Tudigo ou les collectifs de business angels - qui sont d’anciens entrepreneur·e·s ayant revendu leur société.
- Une entreprise à fort potentiel de croissance et donc à valorisation plus élevée présente souvent un risque plus grand. Le chiffre d'affaires attendu est alors plus soutenu, à raison, par exemple, de x 2 chaque année pendant 10 ans.
“Le type de fonds dépend aussi grandement de l’état d’esprit des entrepreneur·e·s, leurs ambitions, la perception de leur société comme un “lifetime business” ou avec un objectif de revente à court terme. Dès que l’on commence à lever des fonds, on entre dans une logique de scale”, précise Antonin Léonard, partner chez Asterion Ventures.
III. Qu’est-ce qu’un fonds à impact / ESG / ISR ?
Définition concrète ou formule vide de sens ?
Quand on parle d’investissement, le terme “impact” - Impact investing, d’origine anglo-saxonne - est à double tranchant. S’il a le mérite d’exprimer l’intention sociétale vertueuse de l'entreprise financée, il est aussi synonyme d’une faible rentabilité théorique selon le degré de maturité du public d’investisseur. Par ailleurs, “les fonds verts” [1] de grands groupes bancaires ont fait du tort à cette dénomination aujourd’hui relativement vide de sens.
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