Lorsqu’il s’agit d’évaluer l’impact environnemental de l'industrie de la mode, les émissions de gaz  à effet de serre peuvent, parfois, être occultées par la masse d’enjeux à traiter : présence de PFAS, agriculture intensive, pollution plastique, circularité… Des enjeux souvent davantage liés à la pollution qu’au changement climatique. "Nous estimons que les émissions de CO2 liées à l’industrie de la mode représentent environ 1 gigatonne sur les 55 gigatonnes émises annuellement, donc entre 2 et 4 %." nous dit Martin Daniel, co-fondateur de Carbonfact, une société spécialisée dans l'accompagnement des marques de mode vers la décarbonation. La décarbonation de la mode et du textile est donc inévitable pour faire face aux enjeux du climat. Par quoi passe-t-elle, quelle est l’ampleur du chantier et comment l’appréhender ?

La neutralité carbone n’implique pas de parvenir à zéro émission.

"La neutralité carbone consiste à émettre des volumes de CO2 compatibles avec les puits de carbone et faire en sorte que nous n’aillons pas des milliards de tonnes de CO2 en plus que ce que les cycles naturels peuvent absorber" explique Martin Daniel. Une production quelle qu’elle soit génère inévitablement des gaz à effets de serre. L’enjeu reste que ces émissions soient équilibrées par rapport à ce que l’environnement peut supporter en l’état, (même si certains acteurs font débat en évoquant des méthodes de compensation de leurs propres émissions : le reboisement ou le développement de technologies de capture du carbone).