Dans un retail fragilisé par la baisse du trafic et l’essor de la fast-fashion, certain·es dirigeant·es cherchent à inventer de nouvelles voies. C’est le cas de Jacques Pons, nommé directeur général d’Altermundi au début de l’été, après vingt ans passés dans le luxe. À la tête de l’enseigne pionnière du commerce responsable du Groupe SOS, en quête de redynamisation, il veut conjuguer sens et désir pour montrer qu’un autre modèle est possible. Entretien dans le cadre de notre série [PORTRAIT], consacrée aux dirigeant·es et décideurs de la mode.
Dior, Louis Vuitton, Lanvin, Gucci, Zimmermann… Vous avez réalisé la quasi-totalité de votre carrière dans les grandes Maisons. Pourquoi avoir commencé dans le luxe et qu’est-ce que cela vous a appris ?
Jacques Pons Rien ne m’y prédestinait, entre un père journaliste et une mère bibliothécaire, j’avais plutôt un profil littéraire. Après la prépa, j’ai intégré HEC et mon premier stage chez Dior m’a conduit à la gestion des grands magasins parisiens. J’y ai eu un véritable coup de foudre pour le retail : un univers vivant, concret, en mouvement permanent.
Chaque étape a ensuite été une école. Chez Lanvin, j’ai découvert l’international, en ouvrant des boutiques à l’étranger avant de superviser la région américaine. De retour en France, j’ai pris la direction de la boutique Gucci aux Galeries Lafayette de Paris. C’est là que j’ai trouvé ma deuxième passion : le management, au plus près des équipes et des client·es.
Puis, chez Saint Laurent, en tant que directeur retail France, j’ai affronté une autre réalité : la politique interne. Naviguer dans les jeux de pouvoir, parfois rudes, au sein d’une maison et d’un groupe complexes, a été une expérience exigeante mais formatrice. Enfin, mes passages par Philip Morris puis Zimmermann, dans des univers très différents, m’ont permis de m’épanouir dans des contextes de croissance et de développement.
Pourquoi ce virage vers le commerce responsable ?
Après ces expériences, j’avais envie que la deuxième partie de ma vie professionnelle trouve sa place dans un projet plus porteur de sens. Altermundi est une entreprise dont l’unique actionnaire est un groupe associatif, le Groupe SOS, dont les actions sont exclusivement tournées vers l’intérêt général, comme l’indique sa devise, « entreprendre au profit de tous ». En outre, Altermundi est une entreprise certifiée B-Corp, avec une note de 122, et une entreprise d’insertion par l’activité économique. Ces différentes particularités me donnent à la fois une liberté d’action rare et une responsabilité immense.C’est aussi mon premier poste de directeur général : une mise en danger que j’ai choisie et qui me stimule.
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