Les conséquences graves de la pollution sur la reproduction humaine
Particules fines [1], perturbateurs endocriniens [2], microplastiques [3]. Constamment exposée à la pollution, notre santé mentale [4] et physique se dégrade à bas bruit. Parmi les fonctions qui déclinent, les capacités à nous reproduire, bien qu’elles concernent un couple sur huit [5], sont un sujet relativement tabou en société et peu médiatisé ni accessible au grand public. Le lien de cause à effet n’est pas toujours évident à établir, pour de multiples raisons. Afin de mieux comprendre l’impact de la pollution sur la fertilité et de proposer des solutions pour réduire notre exposition, nous avons interviewé le Docteure Mélanie Popoff, médecin spécialisée en santé environnementale.
DISCLAIMER : Ce sujet est particulièrement dense et complexe, nous avons tenté de le rendre le plus pédagogique et intelligible. Il requiert de prendre son temps pour l’aborder, mais pas de connaissances pré-requises dans le domaine médical ou environnemental.
Qu’est-ce que la santé environnementale ?
Docteure Mélanie Popoff, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis médecin, initialement spécialiste en rééducation, je me suis récemment formée en santé environnementale et en santé publique.
Il y a un peu plus d’un an, j’ai co-fondé une association francophone, l’Alliance Santé Planétaire [6], qui s’intéresse aux liens entre les changements de l’environnement et la santé. Le but est de diffuser largement des connaissances sur ces sujets, mais aussi de trouver des solutions pour atténuer leurs effets et s’adapter.
Comment définir la santé environnementale ? À quand remonte cette discipline ?
La santé environnementale moderne remonte aux années quarante, aux États-Unis. À cette époque, plusieurs biologistes remarquent des modifications dans la morphologie ou la population de la faune (rapaces, alligators…). Tout particulièrement la biologiste Rachel Carson, qui a publié en 1962 un livre, Silent Spring [7], que l’on considère avoir “lancé” l’écologie moderne dans le monde occidental.
©Penguin Random House
Ayant constaté une diminution de la population d’aigles américains dans les zones d’épandage des pesticides, elle a mené des recherches qui ont contribué à révéler la toxicité des pesticides chez les oiseaux puis chez les humains, en particulier sur les capacités de reproduction. Elle est d’ailleurs parvenue à faire interdire un pesticide, le DDT (dichloro-diphényle-trichloro-éthane) en 1972 aux États-Unis. Ces révélations ont participé à la prise de conscience du grand public des effets potentiels de la pollution chimique sur la santé et en particulier sur la fertilité.
Les observations d’anomalies dans la faune, la survenue d’évènements sanitaires catastrophiques (l’Agent Orange au Vietnam, le scandale du Distilbène, de la Chlordécone…) et l’étude des effets des molécules chimiques en laboratoire ont fait naître des inquiétudes quant à l’utilisation massive de produits chimiques. La santé environnementale est le domaine scientifique qui tente de comprendre les effets des pollutions sur la santé (humaine, mais pas seulement).
Avez-vous été formée à la santé environnementale dans votre cursus classique ? Si non, comment vous êtes-vous formée ?
Je n’ai pas été formée à la santé environnementale, ni même découvert cette discipline durant mes études. La formation de médecine conventionnelle nous apprend le fonctionnement normal du corps humain, les anomalies, les maladies, comment les diagnostiquer, et les prendre en charge. Nous étudions beaucoup l’origine génétique et l’origine comportementale des maladies, mais finalement très peu le poids de l’environnement sur la santé. Nous apprenons que fumer tue, mais nous n’avons pas notion que la pollution de l’air tue plus que le tabac.
Peu d’entre nous, médecins, sont conscients que seulement 20 à 30 % de la santé est “liée” à des soins. Les 70-80 % restants sont d’ordre extra-médical : l’environnement social et économique, la pénibilité de travail, la qualité de nos aliments, l’air qu’on respire, l’accès à des transports en commun, un accès facile à la nature, l’organisation politique du pays, etc. Personne ne nous a non plus enseigné que tout le monde n’est pas égal face à la maladie, à l’accès aux soins, ou à la construction d’une bonne santé : notre santé est aussi liée à la proximité géographique entre le cabinet d’un·e soignant·e et le lieu d’habitation (une grande distance peut décourager de se faire soigner), la compréhension du langage médical, notre genre, l’accès à une alimentation saine, ou à une pratique sportive, le temps dont l’on dispose dans la journée pour s’occuper de soi, etc.
Après mes études, j’ai donc suivi des formations pour augmenter mes connaissances sur ces sujets qui m’intéressaient depuis longtemps.
L’infertilité, enjeu de santé publique majeur et pourtant délaissé par les pouvoirs publics [5]
Pouvez-vous définir les termes reproduction, fertilité, infertilité (primaire/secondaire) et stérilité ?
- La reproduction est le fait de se reproduire, de s’accoupler dans l’optique d’avoir un enfant.
- La fertilité signifie un potentiel/une capacité à obtenir une grossesse.
- La fécondité est le fait d’avoir conçu, d’avoir été enceinte.
- L’infertilité est l’absence de survenue de grossesse après un an de rapports sexuels fréquents sans contraception. L’infertilité primaire c’est lorsque la personne qui veut tomber enceinte n’a jamais eu d’enfant, l’infertilité secondaire signifie que la personne a déjà eu un enfant.
- La stérilité signifie une incapacité totale d’avoir un enfant que ce soit une conception ou une grossesse (par exemple, l’utérus ne peut pas porter d’enfant, l’utérus est malformé, etc.).
Il faut savoir que la fertilité humaine est complexe et fragile. Prenons l’exemple d’un couple hétérosexuel, en bonne santé, de 25 ans. La probabilité d’avoir une grossesse est de 25 % par cycle donc 1 chance sur 4 par mois ! C’est donc normal de mettre plusieurs mois pour concevoir, il faut en moyenne entre 1 à 12 mois pour obtenir une grossesse, et la moitié des couples hétérosexuels met plus de 6 mois [8].
Pourquoi est-ce aussi long ? D’abord, le taux de fausses couches spontanées (“arrêts naturels de grossesse” [9]) en début de grossesse est très fréquent, 1 grossesse sur 4, souvent même pas détectées, à cause d’anomalies de développement. Ensuite, pour que la fécondation entre un spermatozoïde et un ovocyte se produise, de nombreuses conditions doivent être réunies, et résultent de tout un tas de facteurs finement orchestrés tout au long de la vie.
Avant la pollution, quels sont les principaux facteurs d’infertilité en France ? Combien de couples sont concernés ? Avez-vous des statistiques de recours à la PMA ?
Les paramètres pour qu’il y ait fécondation sont très nombreux : il faut des gamètes (ovocytes et spermatozoïdes) et des organes fonctionnels ainsi qu’une communication hormonale entre le cerveau et les organes qui produisent les gamètes. Outre ces paramètres, la fécondation est plus compliquée lorsqu’il existe des dysfonctionnements érectiles (des troubles de l’érection – NDLR), une pathologie des trompes, de l’endométriose, etc.
Quelques chiffres sur l’infertilité en France pour les couples hétérosexuels [8] :
- En France, 3,3 millions de personnes sont directement touchées par l’infertilité [5].
- 1 couple sur 8 consulte pour des difficultés à concevoir.
- Dans 3/4 des cas d’infertilité, elle est d’origine masculine, féminine ou concerne les 2 sexes, en proportion égale, le reste du temps, l’incapacité est inexpliquée [8].
- Environ 15 à 25 % des couples sont concernés par l’infertilité après avoir essayé pendant au moins 12 mois. Après deux ans de tentatives, les chiffres passent de 8 à 11 %.
Plusieurs facteurs favorisent la baisse de la fertilité [10] qui est fragile chez l’être humain.
Les facteurs sont de deux types :
- Médical : L’âge est le premier facteur. Dans nos sociétés occidentales, les couples font des enfants plus tard. À cela, on peut rajouter les malformations ou des maladies.
- Comportemental : La contraception, l’accès à l’IVG, l’éducation des femmes sont des facteurs qui contribuent à la diminution du taux de fécondité. D’autres éléments sont à prendre en compte : le surpoids et l’obésité, le tabagisme et le cannabis, la qualité de l’alimentation et du sommeil.
Le recours à la PMA s’est développé de manière continue depuis 40 ans [5]. En France, en 2015, 3,1 % des enfants sont né·e·s par PMA (toutes techniques confondues) c’est-à-dire 1 naissance sur 32 [11].
Récemment, le Professeur Samir Hamamah et Madame Salomé Berlioux ont rédigé un rapport sur les causes d’infertilité [5] pour alerter le gouvernement français sur les problématiques d’infertilité.
Comment la pollution impacte-t-elle la fertilité ?
Comment peut-on définir la pollution ?
La pollution représente tout ce qui est néfaste pour l’environnement, la santé des animaux et des êtres humains. Elle peut se trouver partout : dans l’eau, le sol, l’atmosphère, etc. La pollution n’est pas que chimique ni créée par les êtres humains, par exemple les métaux lourds sont naturels mais peuvent être néfastes.
Comment le corps humain est exposé aux polluants ?
On est exposé·e·s à la pollution lorsqu’on respire, mange et par le contact avec la peau. Les polluants passent dans le système sanguin et se retrouvent dans les organes, comme le cerveau, les glandes mammaires qui produisent le lait maternel, les poumons, la graisse, etc. Plus ils sont petits, plus leur insertion est simple. Les nanoparticules peuvent se nicher au cœur de nos cellules, des microplastiques sont même retrouvés dans le placenta !
Les éléments nocifs peuvent être qualifiés de cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) : c’est-à-dire à risques de générer des cancers, des mutations génétiques ou des troubles de la fertilité. Tous peuvent être des perturbateurs endocriniens, c’est-à-dire perturber notre fonctionnement hormonal. Lorsqu’une substance est identifiée comme CMR, elle est soit interdite, soit on remplace cette molécule par une autre.
Quels sont les effets de la pollution sur la fertilité ?
Le dénominateur commun des différentes expositions à la pollution affectant la fertilité reste le perturbateur endocrinien. Voici pourquoi : le système hormonal (appelé aussi système endocrinien) est constitué de glandes, dont les ovaires et les testicules, qui sécrètent des hormones (sortes de messagers de l’information), qui sont nécessaires à la reproduction [5].
Les perturbateurs endocriniens vont interférer avec les organes, qui produisent ou reçoivent les hormones, et brouiller les informations. Cela peut être inquiétant car sans hormones, nous ne pouvons pas nous développer ni vivre correctement. En particulier, les hormones interviennent lorsque nos organes se développent pendant notre vie foetale. Un mauvais signal au mauvais moment, et c’est toute la chaîne de fonctionnement qui peut être impactée. Ainsi, les perturbateurs endocriniens sont suspectés de participer à la survenue de certaines maladies et dysfonctions à la puberté et l’âge adulte : endométriose, troubles du cycle ovarien, anomalies des testicules et de la production des spermatozoïdes, diabète, obésité, troubles autistiques, certains cancers (sein, prostate)… [5].
Une méta-analyse publiée en 2017 révélait que la concentration des spermatozoïdes dans le sperme a diminué de plus de 50 % en moins de 40 ans (1973-2011) chez les hommes occidentaux (Amérique du Nord, Europe, Australie, Nouvelle-Zélande), soit une diminution de 1,4 % par an. […] [5]
Quant à la pollution atmosphérique [12], elle est aussi considérée comme un facteur reprotoxique (c’est-à-dire toxique pour la reproduction). Plusieurs études analysant les conséquences sur les êtres humains et les animaux face à l’exposition de la pollution atmosphérique [5] ont montré :
- Des mutations de l’ADN des cellules sexuelles
- Une réduction de la production spermatique
- Des anomalies chromosomiques et de leur nombre
- Des anomalies de la morphologie et de la motilité (signifie la capacité de se déplacer) des spermatozoïdes
- Une réduction de la réserve folliculaire ovarienne
- Une perturbation des cycles : une équipe de recherche a questionné le lien entre les polluants atmosphériques et le cycle menstruel sur 184 femmes. En fonction du niveau de pollution et de la concentration des particules fines dans l’air, la phase folliculaire (avant la libération de l’ovule) serait plus longue qu’elle ne devrait l’être [13]
- Une réduction de la réserve ovarienne
- Une mauvaise qualité ovocytaire.
Les (rares) premiers travaux sur le lien entre la pollution et la reproduction ont été publiés dans les années 1970 et 20 ans plus tard, les scientifiques s’y sont véritablement penchés [14]. En 2022, la médecine traditionnelle semble encore peiner à être pluridisciplinaire et à s’intéresser à l’impact environnemental sur la santé. Selon vous, est-ce le cas ? Si oui, est-ce une exception occidentale ?
En France, et de manière plus générale en Occident, notre conception de la santé est de l’ordre de la pathogénèse, c’est-à-dire qu’on s’interroge sur la provenance des maladies, pourquoi telle maladie plutôt qu’une autre se développe. En revanche, on ne se demande pas comment rester en bonne santé, pour cela il faudrait en effet aborder la médecine de manière inter-pluridisciplinaire. En Chine, par exemple, les gens vont voir le médecin lorsqu’ils ne sont pas malades, le rôle du médecin n’est pas de les soigner, mais de les maintenir en bonne santé.
Le poids du lobbying industriel, alimentaire et pétrochimique (dont le plastique)
Comment s’organise le lobbying industriel ?
Les lobbies forment une force d’influence d’organismes privés qui interviennent dans la sphère publique. Les industriels mandatent des scientifiques afin de mener des études dont les conclusions confortent leurs intérêts.
Heureusement en France, nous avons l’Agence nationale de sécurité sanitaire Alimentaire Nationale (ANSES) qui lance et pilote les études, et soumet ses conclusions au gouvernement.
La prévention et les actions permettant de réduire son exposition à la pollution
Sachant que les études menées sur l’impact de la pollution sur la reproduction sont compliquées à mener, est-il envisageable d’attendre ou doit-on agir dans une démarche préventive ?
En effet, comme nous sommes imprégné·e·s de tout un tas de molécules chimiques, il est très difficile d’attribuer la responsabilité de l’une d’entre elles à une maladie de façon spécifique. Et une molécule peut s’avérer sans effet pour la santé si elle est isolée, mais néfaste lorsqu’elle est associée à d’autres (c’est “l’effet cocktail”).
Un autre problème pour mener les études est que la maladie ne dépend pas forcément de la dose à laquelle on est exposé·e·s, mais le plus souvent au moment où on est exposé·e·s : on l’a vu, certaines expositions à des produits chimiques pendant la vie foetale peuvent contribuer à des maladies des dizaines d’années plus tard, comme le cancer du sein ou de la prostate par exemple, ou le diabète.
Ainsi, parfois des doses infimes sont plus dangereuses que des doses plus importantes. Et les maladies peuvent même atteindre les générations suivantes (comme le scandale du médicament Distilbène, où la troisième et maintenant la quatrième génération de femmes est touchée) ! C’est pour cela que les recherches sont difficiles à mener. Alors, on fait des analyses en laboratoire pour comprendre le mécanisme d’action des molécules, on fait des tests sur des animaux, et on suit aussi de grandes cohortes (un grand nombre de personnes), et quand une maladie est diagnostiquée, on regarde si la personne a été exposée ou pas, en faisant des prélèvements et des enquêtes d’exposition. Tout cela est long et difficile à mener.
Pour autant, nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre encore des années avant d’avoir la preuve formelle que la pollution est dangereuse pour la santé, en particulier la santé reproductive. Le faisceau d’arguments, que nous avons déjà, pousse le corps médical et les élus à mener des campagnes auprès du grand public (surtout les femmes enceintes), pour essayer de diminuer l’exposition à la pollution chimique.
Et pour prévenir l’apparition des maladies, la prévention auprès des patient·e·s et des collectivités est primordiale bien sûr, mais cela ne suffit pas ; il faudrait plus d’actions à l’échelle réglementaire. La réglementation européenne REACH, qui est habilitée à interdire les molécules considérées comme perturbateurs endocriniens, n’a caractérisé que 8 molécules comme telles depuis 2008. En France, une Stratégie Nationale contre les Perturbateurs Endocriniens [15] a été créée, en 2014, pour s’emparer de ce sujet, avec un budget propre et une action décloisonnée au niveau des ministères.
Dans une logique de prévention, quel est le rôle et/ou les actions en cours du gouvernement ? Du corps médical ?
Le problème c’est que les moyens financiers et politiques déployés pour les actions de prévention sont encore assez limités : le budget français alloué à la prévention représente seulement 2 % du budget de la santé. Si plus d’argent était mis au service d’actions préventives, de nombreuses personnes pourraient prendre conscience de l’impact de la pollution sur leur santé, réduire les expositions, gagner en autonomie en santé, voire même se mobiliser pour une législation française ou européenne plus stricte.
Il est primordial que les professionnel·l·es de santé soient formé·e·s à ces sujets dès leur formation initiale, et des financements doivent être alloués à la recherche clinique et fondamentale sur les risques de la pollution. De nombreuses choses restent à faire dans le domaine de la santé environnementale, en particulier la prise de conscience des conséquences sanitaires des pollutions.
Aujourd’hui, en France, les choses bougent. Des ateliers de prévention dans les maternités se développent dans les territoires (les ateliers nesting) dont le but est d’apprendre aux futurs parents comment créer un environnement favorable pour le bébé, pendant la grossesse et après la naissance.
Comment peut-on individuellement diminuer notre exposition à la pollution atmosphérique, des eaux, des sols, aux perturbateurs endocriniens, etc. ?
Pour donner une image de l’importance de notre contamination, il faut savoir que l’on mange l’équivalent d’une carte de crédit par semaine ! Et il existe de nombreuses actions que l’on peut faire à son échelle pour se protéger des polluants qui nous atteignent par l’air, la peau ou l’alimentation :
- Manger moins de produits transformés et emballés, cuisiner soi-même des produits frais, bien laver les fruits et légumes (même s’ils sont bio), boire l’eau du robinet plutôt qu’en bouteille (l’eau du robinet est le produit le plus contrôlé en France, davantage que l’eau en bouteille qui peut être contaminé par des plastiques).
- Utiliser des produits simples pour le ménage, comme le vinaigre blanc, le bicarbonate (le propre n’a pas d’odeur !).
- Utiliser peu de maquillage et regarder les étiquettes : prendre ceux avec le moins d’ingrédients possibles, sans parfums et sans parabènes.
- Pour les travaux, utiliser de la peinture sans composés organiques volatiles (sur le pot, ce sera indiqué « sans COV »), après avoir réalisé de la peinture il faut aérer tout comme il faut au maximum aérer les meubles neufs pour qu’ils “dégazent”, le mieux étant encore de se fournir en meubles de seconde main.
- Pas de jouets ou de biberons en plastique pour les enfants, bien aérer son logement (l’air intérieur est davantage pollué que l’air extérieur)…
Et si l’on veut avoir encore plus d’impact, il est toujours possible d’interpeller sa ou son député·e, ou de rejoindre les actions collectives menées par les associations qui s’intéressent à ces sujets !
Quelques ressources accessibles et gratuites
Pouvez-vous nous partager quelques ressources qui informent de l’impact de la pollution et/ou partagent des conseils pour l’éviter ?
De nombreuses ressources existent pour s’informer, en voici quelques-unes :
- Le site The Lancet Planetary Health : pour s’informer sur les sujets liés à l’écologie, la santé et la crise environnementale.
- Le site Santé Publique France
- Le site 1000 jours du Ministère des Solidarités et de la Santé
- Le site Association Santé Environnement France où des livrets didactiques, rédigés par des médecins, sont disponibles en accès libre.
Quelques définitions
- Une fausse couche (au terme “fausse couche”, il faut préférer celui d’ “arrêt naturel de grossesse”) est « la mort embryonnaire ou fœtale non induite ou l’expulsion des produits de conception avant la 20e semaine » [16]. En effet, cet arrêt se produit lorsque l’embryon n’est pas capable de continuer sa route, la plupart du temps dû à une anomalie chromosomique. L’arrêt naturel de grossesse est extrêmement fréquent : 1/3 des personnes enceintes en aura un et 1 grossesse sur 4 se solde par un arrêt naturel de grossesse. Pourtant, ce sujet reste tabou [17].
- Une interruption de grossesse (aussi appelé avortement provoqué) est réalisée pour des raisons médicales ou des choix personnels. Il peut s’agir d’une interruption volontaire de grossesse (IVG) lorsque la grossesse est non désirée ou d’une interruption médicalisée de grossesse (IMG) « lorsque la santé de la mère ou de l’enfant à naître est en danger » [18].
- L’embryon se transforme en fœtus après 9 semaines d’aménorrhée – sans menstruations : « L’embryon est la partie de l’ovule fécondé qui se développe pour former un bébé. Il est considéré comme un fœtus à partir d’environ 10 semaines » [19]. En France, on considère qu’un fœtus est viable, c’est-à-dire qu’il peut survivre, à partir de la 22e semaine ou lorsqu’il pèse 500 g.
Le site Alliance Santé Planétaire
Les pages LinkedIn et Instagram d’Alliance Santé Planétaire.
Vous pouvez retrouver Mélanie Popoff sur LinkedIn.
Références
[1] 8 marques de déco responsables pour réduire la pollution de nos intérieurs.
[2] Futur article sur les perturbateurs endocriniens, The Good Goods.
[3] Des microplastiques détectés en profondeur dans les poumons humains.
[4] Éco-anxiété, comment préserver sa santé mentale quand on est activiste écologique ?
[5] Un couple sur huit consulte pour des difficultés à concevoir. Rapport sur les causes d’infertilité – Vers une stratégie nationale de lutte contre l’infertilité, Professeur Samir Hamamah et Madame Salomé Berlioux, 2022, Ministère de la Santé et de la Prévention. URL : https://solidarites-sante.gouv.fr/ministere/documentation-et-publications-officielles/rapports/sante/article/rapport-sur-les-causes-d-infertilite-vers-une-strategie-nationale-de-lutte.
[6] Alliance Santé Planétaire.
[7] Deux sources pour en apprendre davantage sur Rachel Carson :
- « La vie de Rachel Carson, biologiste marin et environnementaliste », Brut, 21 mars 2020 [5 min]. URL : https://www.youtube.com/watch?v=IsotsR2cdyc.
- « Rachel Carson et le “Printemps silencieux” : la biologiste qui avait prédit la catastrophe écologique à venir », France Culture [59 min]. URL : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-marche-des-sciences/rachel-carson-et-le-printemps-silencieux-la-biologiste-qui-avait-predit-la-catastrophe-ecologique-a-venir-5432699.
[8] Infertilité. Des difficultés à concevoir d’origines multiples, Inserm, 2019. URL : https://www.inserm.fr/dossier/infertilite/#:~:text=On%20parle%20d’infertilit%C3%A9%20en,25%25%20des%20couples%20sont%20concern%C3%A9s.
[9] « “Finissons-en avec l’expression faire une fausse couche, parce que rien n’est faux, et que tout est vrai” », Le Monde, 27 mars 2022. URL : https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/27/finissons-en-avec-l-expression-faire-une-fausse-couche-parce-que-rien-n-est-faux-et-que-tout-est-vrai_6119319_3232.html#:~:text=Tribune.,000%20Fran%C3%A7aises%20traversent%20cette%20%C3%A9preuve.
[10] Voici 2 études et 1 article qui s’intéressent à la baisse de la fertilité masculine :
- Cette étude évoque les raisons du déclin de la fertilité masculine à l’échelle mondiale : Mann U, Shiff B, Patel P. Reasons for worldwide decline in male fertility. Curr Opin Urol. 2020 May;30(3):296-301. URL : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32168194/
- Cette publication se concentre sur l’impact des expositions professionnelles et environnementales sur l’infertilité masculine : Marić T, Fučić A, Aghayanian A. Environmental and occupational exposures associated with male infertility. Arh Hig Rada Toksikol. 2021 Jun 28;72(3):101-113. URL : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34187108/.
- « Déclin de la fertilité masculine : une nouvelle étude pointe l’impact des polluants du quotidien sur la baisse de qualité du sperme », Le Monde, 10 juin 2022. URL : https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/06/10/plastiques-dioxines-et-paracetamol-pesent-lourd-dans-le-declin-de-la-fertilite-masculine_6129703_3244.html.
Voici un article sur la fertilité féminine et la pollution environnementale :
- Conforti A, Mascia M, Cioffi G, De Angelis C, Coppola G, De Rosa P, Pivonello R, Alviggi C, De Placido G. Air pollution and female fertility: a systematic review of literature. Reprod Biol Endocrinol. 2018 Dec 30;16(1):117. URL : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30594197/.
[11] Assistance médicale à la procréation (AMP). Des techniques pour aider les couples infertiles, Inserm, 2018. URL : https://www.inserm.fr/dossier/assistance-medicale-procreation-amp/.
[12] Checa Vizcaíno MA, González-Comadran M, Jacquemin B. Outdoor air pollution and human infertility: a systematic review. Fertil Steril. 2016 Sep 15;106(4):897-904.e1. URL : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27513553/.
Carré J, Gatimel N, Moreau J, Parinaud J, Léandri R. Does air pollution play a role in infertility? : a systematic review. Environ Health. 2017 Jul 28;16(1):82. URL : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28754128/.
[13] La pollution de l’air pourrait influencer le déroulement du cycle menstruel, Inserm, 16 décembre 2019. URL : https://presse.inserm.fr/la-pollution-de-lair-pourrait-influencer-le-deroulement-du-cycle-menstruel/37664/.
[14] Rémy Slama, « Editorial. Les polluants de l’air influencent-ils la reproduction humaine ? » dans Extrapol. Epidémiologie et pollution atmosphérique. Analyse critique des publications internationales, 2006, n°28, p.3-8. URL : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-de-la-mere-et-de-l-enfant/anomalies-et-malformations-congenitales/documents/article/editorial.-les-polluants-de-l-air-influencent-ils-la-reproduction-humaine-numero-thematique.-pollution-atmospherique-et-reproduction.
[15] Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, site du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, 2021. URL : https://www.ecologie.gouv.fr/strategie-nationale-sur-perturbateurs-endocriniens.
[16] Définition de l’avortement spontané, Le Manuel MSD. URL : https://www.msdmanuals.com/fr/professional/gyn%C3%A9cologie-et-obst%C3%A9trique/anomalies-de-la-grossesse/avortement-spontan%C3%A9#:~:text=Diagnostic%20de%20l’avortement%20spontan%C3%A9&text=L’avortement%20manqu%C3%A9%20est%20suspect%C3%A9,les%2048%20%C3%A0%2072%20heures.
[17] « Pourquoi il est vital de parler de la perte d’un bébé », Organisation mondiale de la Santé. URL : https://www.who.int/fr/news-room/spotlight/why-we-need-to-talk-about-losing-a-baby.
[18] « Comprendre l’interruption médicalisée de grossesse », Ameli. URL : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/img/comprendre-img#:~:text=Qu’est%2Dce%20que%20l,%C3%A0%20na%C3%AEtre%20est%20en%20danger.
[19] Développement du fœtus, MSD Manuel. URL : https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/les-faits-en-bref-probl%C3%A8mes-de-sant%C3%A9-de-la-femme/grossesse-normale/d%C3%A9veloppement-du-f%C5%93tus.
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