Chaque mois, The Good Goods et la Fédération de la Mode Circulaire vous offrent un aperçu essentiel de l'évolution et des dernières nouvelles du secteur de la mode et du textile. Un tour d’horizon en France et au-delà, pour se tenir informés des progrès continus qui visent à transformer l'industrie de la mode vers plus de durabilité. Ce mois-ci : les pros du secteur ne s’accordent pas sur la définition de la fast fashion, le gouvernement qui se débat pour définir l’affichage environnemental, un salon sur la traçabilité, et un regard hors de nos frontières, vers un pays qui dépense 14 milliards de dollars pour développer sa filière mode circulaire.

L’édito de la FMC 

La récente proposition de loi visant à réduire l'impact environnemental de l'industrie textile, adoptée à l'Assemblée nationale le 14 mars dernier, a mis en évidence les défis liés à la définition de la fast-fashion. Alors que ce terme est apparu il y a environ deux décennies pour caractériser la cadence effrénée du renouvellement des collections, il est aujourd'hui intégré dans le langage courant. Dans le texte initial proposé par la députée Anne-Cécile Violland, la fast-fashion était définie en tenant compte du nombre de nouveaux modèles commercialisés par les marques de mode,  les quantités, ainsi que la périodicité de mise en marché. Toutefois, pour chacun de ces indicateurs, les seuils devront être précisés ultérieurement par décret.
À l'issue des débats à l'Assemblée nationale, les députés ont finalement décidé de remplacer la notion de "modèle" par celle de "référence". Si cette différence terminologique peut sembler anecdotique, en pratique, cette différence a un impact important sur le champ d'application du texte. Un modèle vise la forme et le patronage du produit, là où la référence comprend d'autres facteurs tels que le tissu utilisé, la couleur et la taille. Il peut donc y avoir une multitude de références pour un seul et même modèle. L'enjeu est dès lors d'évaluer quelle notion est la plus adaptée afin de promouvoir une mode circulaire et limiter l'impact environnemental du secteur. D'autant plus que le terme de références pourrait inciter les marques à rendre leur offre de tailles moins inclusive ou impacter davantage certains segments du marché, notamment la lingerie féminine. À l'inverse, l'utilisation du terme de "modèle" pourrait inciter les entreprises à contourner les dispositions de la loi en réduisant la diversité des modèles tout en multipliant les références, par le biais de variations de couleurs, de matières ou de tailles. Il est donc temps de résoudre la question du flou terminologique lié à la notion de fast-fashion : un compromis doit être trouvé afin de répondre à l'ambition du texte et avoir un réel impact sur les larges problématiques environnementales que pose notre industrie. 

Fédération de la Mode Circulaire

Les actus du mois, en bref

Le salon Fashion Act se tiendra à Paris le 11 avril 2024 

L'événement vise à soutenir la transition vers une mode plus durable. Au programme, discussions et présentations de solutions pour permettre à la mode de mieux répondre aux exigences des consommateur·ices et aux nouvelles réglementations. Le focus est mis sur la traçabilité, avec notamment deux grandes conférences sur ces sujets. Le salon se déroulera de 9h30 à 18h au 35 rue Saint-Marc à Paris. Pour y accéder, il suffit de s’inscrire sur le site www.fashionact.fr.

Appel à projet MODE du ministère de la culture

Le Ministère de la Culture lance la septième édition de son appel à projets MODE qui vise à soutenir financièrement les jeunes marques de mode dans leur transition vers la durabilité. Pour être éligibles, les marques doivent notamment être domiciliées en France, avoir été créées avant le 31 décembre 2021 et avoir réalisé un chiffre d'affaires compris entre 30 000 euros et 1 million d’euros par an entre 2021 et 2023.