Manque de dynamisme, inflation et désintérêt des français·e·s pour la mode, le secteur enregistre un faible niveau de croissance par rapport au marché mondial. Pourtant, tous les secteurs ne sont pas concernés par ce ralentissement, notamment celui du réemploi dans la mode. Au-delà d’un grand potentiel économique, la seconde main ou revalorisation des vêtements, accessoires et chaussures a de multiples vertus écologiques, logistiques, traçabilité, création d’emploi local, rempart au greenwashing… Cet article s'appuie sur l’étude réalisée par le cabinet Accenture en collaboration avec la Fédération de la Mode Circulaire, “État des lieux & perspectives du marché de la mode & luxe circulaire en France - Réemploi, Réparation et Recyclage” et tente de faire le point sur la sémantique, les modèles, les bénéfices financiers et extra-financiers et les perspectives de ce marché. 

Le marché de la mode en France est en berne. Toute la mode ?  

Enrichir les quelques-uns et paupériser tous les autres 

La hausse du prix des vêtements, de l’énergie et des produits alimentaires ont poussé les français·e·s à revoir leurs habitudes de consommation. La mode, n’étant pas une priorité, a vu ses ventes ralentir en 2022 bien qu’elles soient plus importantes que lors de la période de la covid (en 2022 les ventes habillement et textile ont bénéficié d’une croissance de 4,4 % par rapport à celles de 2021, mais restent inférieures à celles de 2019) [1].  

Malgré cette tendance de consommation à la baisse, il persiste chez l’ultra fast fashion, les marques premium et les Maisons de luxe des performances record. 

Premier constat : le marché du neuf à plusieurs vitesses a tendance à creuser les écarts de richesses et les inégalités entre les ultra-riches et les premières victimes de l’inflation qui ne remettent pas encore