4 questions à Camille Etienne sur le Conscious Festival
Rédigé par Victoire Satto
Le 11 oct. 2021
Minutesde lecture
Camille Etienne est une jeune activiste environnementale de 24 ans, militante écologiste française et porte-parole du mouvement de vidéastes « On est prêt ». Elle se prête à une interview express en sortant d’une table ronde au Conscious Festival et nous explique en 4 minutes comment parler d’écologie avec un boomer et ce pourquoi la justice climatique est aussi sociale et économique. 🍿 🎬
Interview express de l’activiste Camille Etienne au Consious Festival
Pourquoi la lutte contre le réchauffement climatique est intersectionnelle, concerne aussi la justice sociale, l’économie… ?
Je pense que ce serait se tromper que de voir l’écologie dans un prisme, comme le fait de se battre pour protéger la Nature, il s’agit d’ailleurs plutôt pour arrêter de la détruire. Nous n’avons pas d’autre choix : la lutte pour le climat est une lutte sociale ou elle n’est pas. Les 1% les plus riches de l’humanité émettent autant de C02 que la moitié la plus pauvre. Une petite minorité s’amuse sur des pistes de ski à Dubaï et la majorité qui trinque. Les premières victimes du réchauffement climatique sont les plus précaires, celleux qui n’ont pas le choix de leur lieu de vie ou de travail, qui subissent les inondations, les feux de forêt, la montée des eaux. Les réfugiés climatiques, même chez nous aujourd’hui, meurent de la pollution de l’air. Pour moi, mêler les deux est fondamental, parce que ce ne sont que les conséquences d’un même système de domination qu’il faut qu’on réussisse à démonter.
Quel est le rôle des médias dans ce combat ?
Les médias ont un rôle très délicat. On a l’impression qu’on entend beaucoup parler d’écologie, du fait du phénomène de « la bulle de l’algorithme », selon lequel on est toujours entouré·e·s des informations qui nous ressemblent. Par exemple, on peut avoir l’impression que notre candidat préféré va gagner, que tout le monde adore tel·le artiste… C’est un biais d’information très dangereux. De fait, on ne réalise pas du tout qu’un quart des jeunes 18-35 ans est climato-sceptique, c’est énorme ! Dans les médias, seuls 1% des sujets concernent le réchauffement climatique. C’est ridicule 1% ! Les médias ont ce rôle immense de vulgariser la science et de la rendre accessible aux gens, parce que le savoir c’est le pouvoir. Je compte sur eux !
Comment parler d’écologie avec un Boomer ?
Je dirais de ne pas les regarder avec arrogance. J’ai l’impression qu’on a vexé une génération, ils nous en veulent, ils ont envie de se justifier de nous dire « Regarde ce que moi j’ai fait, je me suis battu·e pour d’autres Droits, le Droit des femmes, le Droit de vote, l’éducation, un accès à la santé… » Et leur dire que c’est de leur faute, ça ne les aide pas à réaliser qu’on a besoin d’eux. On n’a pas le temps d’attendre que notre génération soit dans les sphères de pouvoir, on va devoir faire avec ces gens-là. Donc il faut arriver à être assez intelligent·e·s pour leur parler, apprendre de leur expérience et leur dire surtout qu’écrire notre Histoire ne fera pas disparaître la-leur.
Un endroit incroyable où tu t’es rendue en train ?
J’adore voyager en train et en France.
Je suis allée entre de Paris jusqu’à Vernon en RER, en 40 minutes, puiss j’ai descendu la Seine en kayak gonflable, alors que j’en avait jamais fait, jusqu’à Rouen. C’était incroyable et ça coûte rien.
Chez moi aussi, évidemment, venez à la montagne en Savoie c’est merveilleux, l’été et l’automne. Ma saison préférée c’est l’automne, les gens s’y rendent seulement pour les pistes de ski, mais il y a des parcs naturels sublime.
Je suis allée en Bourgogne que je ne connaissais pas, fabuleux. La France est immense, pourtant on a toujours besoin de fuir, alors qu’on ne ne pas se sentir enfermé·e·s en restant ici aussi.
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