#UPWRAPPING, on upcycle le polypropylène de l’Arc de Triomphe avec 50 marques
Rédigé par Victoire Satto
Le 02 oct. 2021
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Trente-six ans après le Pont-Neuf, l’Arc de Triomphe est empaqueté d’une immense toile de polypropylène bleue argentée, cerclée de cordages rouges. En place du 18 septembre au 3 octobre 2021, l’œuvre est pensée pour “dévoiler ce qui est caché” et apprécier à nouveau la beauté de ce que l’on voit tous les jours sans plus le remarquer. Mais en 2021, l’urgence climatique mondialement ressentie et un contexte économique fragile en post pandémie font légitimement tiquer les français·e·s quant à l’utilité et au devenir de quelques 25 000 m2 de matière d’origine pétrochimique… Si on salue la démarche artistique, on s’engage pour la 2e vie du textile ! Aux côtés de 50 marques, on vous présente #UPWRAPPING, un collectif qui travaille à revaloriser la toile en proposant des solutions à la Fondation Christo et Jeanne-Claude. Aidez-nous à les convaincre en partageant l’info sur les réseaux !
La genèse du projet #UPWRAPPING, la force du collectif
Christo n’aura pas vu se réaliser ce qui devait être sa dernière œuvre : emballer l’Arc de Triomphe. Un projet qui vient d’être achevé à titre posthume. Dès son installation, cette œuvre a suscité la curiosité de nombreux·ses citoyen·ne·s et marques quant à son devenir : 25 000 m2 de toile en polypropylène avec projection d’aluminium et 3 km de cordages rouges ne passent pas inaperçus. Après un été où les catastrophes climatiques étaient tangibles et le GIEC concluait la responsabilité humaine dans le réchauffement planétaire, la conscience collective s’éveille. Quelques jours avant que l’œuvre ne soit révélée, nous étions plusieurs entités et marques à souhaiter soumettre des idées pour revaloriser la toile. Le jour de son inauguration, on postait un visuel sur les réseaux : « 25000m2 de tissus, ça nous donne des idées ! « . En quelques jours, nous étions plus de 50 et un groupe de travail était lancé, tant pour réfléchir à des options circulaires concrètes (recyclage ou upcyclage) que pour entrer en contact avec la Fondation Christo et Jeanne-Claude.
Les marques et entités du collectif #UPWRAPPING
Le Slip Français, Uptrade, The Good Goods, Les Récupérables, LA CASERNE, 1083, Bilum, Rive Droite, Marjanne, Sakina M’sa, Mardi Matin, Aïma, Marianne by Marie Jordane, Aigle, Le Lissier, LATER, Filia original, Izaure by you, Le Regard Français, HAST, Unie & co, Sylvie Bétard , Enmode-survie, Rapid’couture, Polyloop, Confectio, La vie est belt, Saint Lazare, Hissala, Sacrés Français !, Résilience / Low Impact, Mobilis, VANMEYER, Revival by Impacte Capital , Les Jupons de Louison, Cinabre Paris, Along, deL-sAn, FLÜFS, ECOPACK SOLUTIONS, Opopop, Plaxtil, Maison Jomi, Replace Plastics, Renaissance Upcycling, Dégourdi[e], Quechua Camp NH, Anga, Kiplay Vintage, Binette, Circle Sportswear, Linverse, NOMA Editions, Homonoia Paris, Coco & Rico, Revival by Impacte Capital, Façon de Faire

Une seconde vie pour l’œuvre de Christo et Jeanne-Claude
Pandémie et changement climatique modifient aussi notre rapport à l’Art. Ainsi, Christo et Jeanne-Claude semblaient attachés à ce que toutes leurs installations soient recyclées au démontage en une entité non reconnaissable et non vendue, en dehors d’une vente aux enchères dont les bénéfices sont dédiés à l’émergence d’autres projets créatifs. L’œuvre, dont le coût s’élève à 14 millions d’euros, aurait ainsi été entièrement autofinancée grâce à la vente de dessins préparatoires ou de lithographies.
D’après nos échanges avec la Fondation, le recyclage aurait été prévu dans le budget global du projet : la toile en France, le cordage en Allemagne en partie avec l’association Parley for the Oceans (mobilier, revêtement de terrains de jeux…). Il s’agit ici de transformer la matière.
Le but d’UPWRAPPING n’est pas de se substituer à ces solutions mais de proposer des alternatives concrètes de revalorisation, potentiellement complémentaires, circulaires, locales et créatives ! Après plusieurs sessions de travail, deux idées principales émergent :
- Des sacs cabas solidaires qui, une fois la toile lavée, pourront servir à des personnes dans le besoin pour leur permettre d’emporter des dons de vêtements ou de denrées alimentaires ;
- Du mobilier pour les JO 2024 : les 3 kilomètres de cordes rouges le long des mains courantes et le polypropylène recyclé habillant les rambardes pour guider le parcours du visiteur.
Nous restons ouvert·e·s à toutes les options, notamment car Christo et Jeanne-Claude ne semblait pas souhaiter que leur œuvre soit reconnaissable.
Il s’agit ici d’upcycling : trouver une nouvelle fonction à cette matière sans la transformer.
Ce ne sont encore que des pistes. Nous cherchons à convaincre la Fondation de nous inclure dans leur réflexion créative. Pour cela, on a besoin de la force d’un autre collectif : celle des réseaux ! En partageant cet article et les posts Instagram avec le #UPWRAPPING, vous devenez acteur·ice de ce mouvement qui démontre massivement que notre rapport aux objets et à leur fin de vie change. Aucun secteur désormais n’est exempté d’efforts en matière d’écologie. Y’a t’il une meilleure issue pour une œuvre d’Art que de contribuer à créer des objets utiles et vertueux ? Au travail.
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