Train VS avion : comment voyager plus éco-responsable ?
Rédigé par Marion Jourdan
Le 21 juin 2021
Minutesde lecture
Explorer de nouveaux horizons démange sans doute nombre d’entre nous. Au choix cornélien de la destination s’ajoute désormais celui du moyen de transport dans l’équation carbone. Prix, durée du trajet, confort… Le train et l’avion ont leurs propres avantages et inconvénients. Si cette année inédite nous a cloués à domicile, elle nous a peut-être poussé à réfléchir et à porter un regard différent sur notre manière de vivre. Voyager est un plaisir à concilier avec le respect de l’environnement. Vous êtes à court d’idées pour vous déplacer localement ? On vous propose 6 trajets en train pour explorer les trésors du monde tout en réduisant votre empreinte carbone.
Un lourd bagage environnemental
Utilisation des énergies fossiles, transport, déforestation, chauffage, pratiques agricoles et alimentaires… Les activités humaines qui génèrent des rejets massifs de GES (Gaz à Effets de Serre) qui, ajoutés à l’effet de serre naturel, empêchent l’évacuation de la chaleur de la Terre. Sur la planète, le réchauffement climatique se manifeste au travers de phénomènes tels que l’intensification de pluie torrentielle et de périodes de sécheresse, la menace d’extinction de nombreuses espèces, la montée du niveau des océans notamment due à la fonte des glaciers. Avec elle, la libération menaçante de microorganismes (dont des virus) auxquels nous n’avons pas encore été confronté·e·s et contre lesquels nous ne sommes pas encore immunisé·e·s.
Entre 1970 et 2017, le montant des émissions mondiales de GES a presque doublé. En un siècle, la température moyenne à la surface de la Terre a augmenté d’environ 1°C. [1]

Source : Agir en cohérence avec les ambitions, Haut Conseil pour le climat, rapport annuel Neutralité Carbone Juin 2019
Notre empreinte carbone et climat
L’empreinte carbone résulte du calcul associant nos émissions GES à notre consommation. De nombreux simulateurs estiment notre empreinte carbone. Le site Nos gestes Climat créée par l’ADEME est un outil publique, à la différence d’autres plateformes qui peuvent servir des intérêts économiques propres. En 2018, on estimait que l’empreinte carbone d’un·e français·e s’élevait à environ à 11 tonnes de CO2e/an [2]. L’objectif fixé avec l’Accord de Paris (COP21) est d’atteindre 2 tonnes de CO2e par an et par personne, l’équivalent d’une baisse de près de 80% pour ne pas dépasser un réchauffement à +2 °C en 2100.

Source : Faire sa part, pouvoir et responsabilité des individus, des entreprises et de l’état face à l’urgence climatique, Carbone4, juin 2019
Pour vous donner un ordre d’idée, 2 tonnes de CO2e aka notre “Crédit empreinte carbone” en 2050, c’est :
- Un vol aller-retour Paris/New-York pour une personne [3]
- 6 allers-retours Paris/Marseille en avion pour une personne [3]
En France, 31% des émissions de gaz à effet de serre sont produites par le transport. La première source d’émissions devant les bâtiments, l’agriculture et l’industrie. [1]
Train VS Avion
Vous l’aurez compris, nous devons repenser notre manière de nous déplacer au quotidien et de voyager. Les compagnies ultra low-cost et low-cost ne cesseront pas de proposer des prix toujours plus alléchants pour nous donner envie de partir au bout du monde. Pourtant, partir en avion explorer des horizons fabuleux tout en sachant que ces lieux risquent de disparaître de part l’impact carbone de nos vols est un non-sens. Depuis quelques années émerge une hostilité vis à vis des avions. Le Flygskam n’est ni le nom d’un plat norvégien, ni celui de la dernière série Netflix. Ce mot qualifie la “honte de prendre l’avion” pour des raisons climatiques. Il existe de nombreuses manières de voyager et de vivre une aventure hors des sentiers battus. Le train compte parmi les solutions.
Comment calculer l’impact de nos transports ?
L’impact environnemental de nos trajets est estimé par des calculateurs d’empreinte carbone tels que l’Eco-calculateur DGAC ou le comparateur de mobilité de la SNCF. Il estime l’impact carbone de 5 modes de transports : train, avion, voiture, covoiturage, bus. S’ils ne peuvent pas toujours rentrer dans les détails et prendre en considération le type d’appareil, le taux d’occupation, l’énergie requise pour la construction des infrastructures, ils donnent un ordre d’idée de la différence d’impact environnemental entre le train et l’avion.
6 itinéraires insoupçonnés à faire en train
Le train permet de se réapproprier le temps et ralentir la vitesse de nos vies qui vont à toute allure. Il donne la possibilité de lire écrire, contempler les paysages défiler, dormir, écouter des podcasts peut-être rencontrer des personnes en fonction de la longueur du périple.
Le Flåmsbana
Un chemin de fer long de 20 km sillonne la Norvège de Flåm à Myrdal. Une ligne de chemins de fer pentue avec un dénivelé de 865 mètres. Tour à tour, il traverse les fjords échancrés, les lacs idylliques, les cascades vertigineuses et les vallées étroites. Canoë, randonnée, balade à vélo… La beauté du paysage peut s’apprécier par tous les moyens et à différents rythmes.
L’Orient Express ou Interrail, de Paris à Istanbul
Un voyage chargé d’histoire, de mythes et d’intrigues (merci le roman policier d’Agatha Christie, Le crime de l’Orient-Express). Le train traverse successivement la France, la Suisse, l’Autriche, la Roumanie et termine son voyage dans l’ancienne Constantinople, à Istanbul, en Turquie. Deux choix s’offrent à nous : le grand luxe à bord du Venice Simplon Orient-Express ou l’option du Pass Interrail Global. Le trajet est le même mais la formule diffère.
Bernina express, de la Suisse à L’Italie
Le train serpente en altitude dans les Alpes de la Suisse à l’Italie. Au compteur, 55 tunnels, 196 ponts et des paysages sublimes où règne une atmosphère tantôt alpine tantôt méditerranéenne. S’enchaînent les villages, paysages rocailleux, les glaciers, la neige et les lacs que l’on contemple au chaud depuis des voitures panoramiques. La portion Thusis – Valposchiavo à Tirano, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO vaut le détour. La traversée dure quelques heures et peut être faite en une journée ou être entrecoupée pour un parcours à la carte.
La West Highland Line, en Écosse
Un voyage qui dévoile l’Écosse et ses trésors, allant des vallées verdoyantes, aux montagnes brumeuses, en passant par les demeures élégantes. 4 étapes phares jalonnent le parcours : Glasgow, Oban, Fort William, et le port de pêcheurs de Mallaig.
Le Transsibérien, de Moscou à Vladivostok
De Moscou à Vladivostok, le transsibérien se rend de bout en bout de la Russie et parcourt huit fuseaux horaires, 9200 kilomètres et une centaine de villes. Sur le site Russie Autrement. On y trouve des itinéraires détaillés, des solutions pour rejoindre d’autres pays tels que la Chine ou la Mongolie et bien d’autres conseils.
Où trouver des informations supplémentaires pour voyager en train ?
Le site Seat 61 est une mine d’or pour tous·tes les baroudeurs·ses en quête de voyage. Sur le site, est indiqué comment acheter un ticket de train en ligne ou en gare, stocker ses valises, soumettre une assurance, et ce dans différentes villes et/ou continents dans le monde.
Sources
[1] Agir en cohérence avec les ambitions, Haut Conseil pour le climat, rapport annuel Neutralité Carbone Juin 2019
[2] Statistiques développement durable
[3] Calculateur de gaz à effet de serre de l’aviation
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