Les publicités lumineuses pourraient bientôt disparaître de nos villes !
Rédigé par Renaud Petit
Le 27 mars 2021
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Dans le sillage des premières résolutions prises en 2020 dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, la France continue de légiférer pour encadrer certaines pratiques polluantes, notamment du côté de la mode. Dernière proposition en date : le nouveau projet de loi Climat et Résilience prévoit de limiter voire de faire disparaître les écrans publicitaires lumineux en ville. Une mesure qui, l’air de rien, pourrait nous permettre d’économiser une quantité non-négligeable d’énergie.
Que propose la loi ?
Parmi les sujets abordés par le projet de loi Climat et Résilience, présenté par la Ministre de la Transition Ecologique Barbara Pompili et discuté depuis le 8 mars en commission spéciale, il y en a un qui devrait toucher directement l’industrie de la mode. L’article 7 propose en effet de donner aux maires la possibilité d’interdire les publicités lumineuses visibles depuis la voie publique. À l’heure où les plus grandes villes de France sont majoritairement dirigées par des maires écologistes, on peut espérer que les écrans lumineux qui éblouissent les passant·es de jour comme de nuit ne devraient plus faire long feu…
Cette loi a-t-elle du sens ?
Le débat politique sur les problèmes posés par les publicités lumineuses n’est pas nouveau. La question avait notamment déjà été soulevée par les participant·es à la convention citoyenne pour le climat. Les nuisances qu’elles engendrent sont avérées. L’article 7 du projet de loi Climat et Résilience propose de compléter un cadre déjà existant et de combler un non-sens, une forme de vide juridique : les maires peuvent déjà, comme à Lyon ou à Lille, interdire les publicités lumineuses lorsqu’elles se trouvent directement dans l’espace public. Toutefois, il leur est encore impossible d’agir contre celles-ci lorsqu’elles se trouvent derrière la vitrine d’une boutique.
Une source de pollution agressive à supprimer
En juillet 2019 déjà, le sénateur écologiste Ronan Dantec déclarait en séance « Un panneau lumineux consomme autant d’énergie que trois foyers ; ce n’est pas rien ! », en nous laissant le loisir de faire nous-même le calcul. D’après une étude menée par la Commission de régulation de l’énergie, les dépenses énergétiques mensuelles d’un foyer français s’élèvent, en moyenne, à 390 kWh. Un panneau publicitaire lumineux allumé 24h/24 pourrait donc consommer jusqu’à 1 170 kWh d’énergie chaque mois.
Bien sûr, la fin de ces publicités lumineuses ne suffira sans-doute pas à sauver le monde, mais peut-on se permettre de négliger une économie d’énergie potentielle dans le contexte d’urgence écologique que nous vivons ? Au gaspillage énergétique s’ajoute une pollution lumineuse toute aussi préoccupante. L’omniprésence des écrans publicitaires éclairés, qui viennent notamment s’ajouter à l’éclairage public, nuit à l’obscurité dans les zones urbaines. En somme, il ne fait plus vraiment nuit en ville. Cette situation à priori anodine est lourde de conséquences, puisque la pollution lumineuse compte parmi les premières causes de mortalité chez les insectes, perturbe le cycle de vie de nombreux animaux et particulièrement des oiseaux. Ses effets sur le cerveau humain sont également sérieusement étudiés.
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