Peut-on faire l’amour sans polluer ?
Rédigé par Mikaël Acourt
Le 22 sept. 2020
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La sexualité verte, ça existe ? Ici, pas de conseils pour vous épanouir sexuellement ni sauver votre couple par un questionnaire miracle. En revanche, on va vous dire comment continuer à faire l’amour tout en sauvant la planète. Préservatifs, jouets, protections féminines, voici les bonnes pratiques à adopter pour une approche de la sexualité durable !
On ne compte plus le nombre de pratiques quotidiennes qui influent sur notre environnement, – entendez malheureusement au sens négatif du terme -. Et parmi elles, une des plus naturelles et des plus anciennes : la sexualité (au sens large). Dans cet article, il n’est pas question de prôner l’abstinence comme geste durable. On cherche plutôt à mettre en lumière les initiatives de toutes ces nouvelles marques qui s’inscrivent dans une démarche responsable, durable, vegan et développent de vraies alternatives, pour prolonger les plaisirs et gérer les impondérables biologiques. Pourtant l’idée de fabriquer des préservatifs avec des matériaux naturels n’est pas nouvelle, pour ne pas dire millénaire.
L’art de la guerre
Car oui la contraception n’est pas apparue avec Skyn et Durex. Depuis des millénaires, les hommes et les femmes se sont protégés lors de leurs rapports sexuels, pour des raisons contraceptives et/ou pour éviter la transmission de maladies. Les égyptiens n’ont pas inventé le latex, mais ils faisaient déjà usage de préservatifs comme en atteste une statuette datée d’il y a 6000 ans ; on y voit un homme muni d’un capuchon bien placé. L’Histoire montre comment les différentes civilisations aux quatre coins du monde ont inventé et développé des procédés contraceptifs, chacun à leur façon et depuis toujours.
En Europe, ce sont les vessies ou les intestins d’animaux qui sont utilisés, dès les premières années de notre ère. Dans les pays asiatiques, on retrouve l’utilisation de papier de soie en Chine et de carapaces de tortues au Japon. Chacun sa technique mais un dessein commun.
Le préservatif va peu à peu se développer, s’industrialiser et les sources de matériaux vont se diversifier : vessies de poissons, cuir, cornes… À la fin du 19ème siècle cet « accessoire sexuel » se commercialise, le marché se structure en offre et demande. Mais ce ne sera qu’au 20ème siècle, avec la libération des moeurs, la révolution féminine et sexuelle que la contraception – et le préservatif en chef de file – connaitra définitivement son avènement. 1961, Durex lance le premier préservatif en latex lubrifié, une matière dérivée du pétrole et cousine du plastique, qui ne tardera pas à envahir la planète en quelques décennies.
En 2015, ce sont 27 milliards de préservatifs qui ont été produits et vendus dans le monde. Autant de vies protégées, mais aussi autant de déchets non biodégradables qui finissent dans la nature. C’est aujourd’hui le moyen de contraception le plus sur et le plus utilisé… autant qu’il est polluant.
Des préservatifs qui préservent l’environnement
La première marque à se lancer dans la capote écologique, c’est la marque Fair Trade, qui a aujourd’hui largement diversifié son catalogue pour développer toute une gamme de cosmétique vegan et respectueux des animaux et de l’environnement. FairTrade fabrique ses préservatifs à partir de caoutchouc issu du commerce équitable en Inde. La légende raconte même que ces préservatifs sont compostables.
Fair Squared
À Berlin, on trouve le trublion Einhorn. En plus de proposer des produits vegan et non testés sur les animaux, Einhorn c’est aussi un univers visuel décalé et très identifiable, clairement inspiré de Roy Lichtenstein, un des papes du pop-art américain.
Einhorn sur Insta
Pop Corn Anyone ?
Vous pouvez aussi essayer les produits de la jeune marque suisse Green Condom Club :
Green Condom Club
Ainsi que la marque australienne Glyde a toutes les certifications des produits vegan et écologiques !
Glyde
Des alternatives aux annexes
Si le préservatif est le premier à être pointé du doigt de part son utilisation très répandue, le marché de la sexualité vegan et durable s’est aussi attaché à proposer des alternatives à d’autres objets à l’instar de lubrifiants et des sextoys. Ces objets, habituellement fabriqués à partir de produits chimiques, comportent des perturbateurs endocriniens au même titre que les préservatifs, et entrent en contact direct avec le corps sur des zones qu’on pourra qualifier de sensibles. D’ailleurs Greenpeace avait déjà écrit un rapport pour alerter des dangers en 2006. On vous laisse en tirer les conclusions.
Dans le rayon sextoys, nous trouvons la marque Organic Loven qui propose tout un panel de produits sextoys et lubrifiants.
Organic Loven
Vous pouvez jeter un oeil aussi sur le site de Lelo, une marque suédoise qui aborde le marché des accessoires de luxe, mais bien sur durable.
Lelo
Vous pouvez maintenant mélanger les tampons et les serviettes
Il parait que le sujet est encore un peu tabou, mais nous allons quand même en parler. Cette vague sustainable concerne aussi comment se protéger… lors des cycles menstruels.
Fact : au cours de sa vie, une femme jete entre 100 et 150 kilos de serviettes, tampons et autres ; des objets composés de produits toxiques et non biodégradables qui finissent encore à une fois à la poubelle et/ou dans la nature. Bref, au même titre que les préservatifs, c’est une pollution régulière due encore à une fois à une cause pourtant complètement naturelle.
Des marques se sont engagées pour créer des objets réutilisables et fabriqués à partir de matières naturelles. Il en existe de toutes sortes, pour choisir celui qui convient le mieux. C’est là encore une révolution pour les femmes de notre génération qui n’ont jamais entendu parlé d’autres alternatives que celle du Tampax acheté en supermarché.
Parmi tous les nouveaux accessoires mis sur le marché, la Cup semble faire office de chef de file, appréciée par les femmes, et lancée par déjà beaucoup de marques, notamment Einhorn dont nous avons déjà parlé pour les préservatifs.
Pour info, Eirnhon a aussi créé des lingettes 100% biodégradables.
FairTrade quant à eux proposent également des accessoires :
Fair Squared
Loin d’être une solution tampon, voilà la parfaite illustration des « petits geste du quotidien » qui changent finalement pas mal de choses.
En conclusion !
Je me dois tout d’abord de démarrer cette conclusion par un simple rappel : durable ou non, la seule et unique pratique qui compte d’abord c’est de se protéger. Une fois que ceci est dit, la deuxième conclusion de cet article est que quitte à utiliser régulièrement tous cette panoplie d’accessoires liés aux sexes et à la sexualité, autant le faire d’une façon durable. De nombreuses solutions existent aujourd’hui et sont adaptées et accessibles, loin du cliché de la feuille des platane attachée par deux bouts de ficelles. Préservatifs, tampons, sextoys, faisons durer notre sexualité. Et si certains d’entre vous ont des petits conseils qui nous auraient échappé, on les attend en commentaires !
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