Comprendre l’impact du plastique
8 millions de tonnes de plastique sont rejetées chaque année dans les océans. Viens, on fait une petite pause pleine conscience sur ce chiffre : 8 MILLIONS DE TONNES. Ça fait beaucoup pour un seul verre d’eau, surtout quand on le cumule. Indépendamment des débris de bouteilles retrouvés dans les entrailles des abysses – et dont, ne nous mentons pas, tu n’as concrètement que faire – parlons de notre rapport quotidien avec le plastique.
Le plastique est un monstre omniprésent
- Dans les emballages des aliments, emballages des emballages (sacs), les objets de conservation (tupperware), contenants (flotte et biberons) ;
- Les produits de beauté, in & out (du tube de dentifrice aux microbilles de ton gommage), brosse à dents ;
- Les jouets pour enfants ;
- Les vêtements en matières synthétiques : polyester, polyamide, élasthanne, acrylique…portés sur la peau et transfixiant vers l’organisme. Phtalates, retardateurs de flammes et nanoparticules. Ça ferait des noms de pokémons chan-mé, c’est tout de suite moins amical sur ton épiderme ;
- Les stylos et goodies en tous genres ;
- Les pailles, couverts, take-out, étui de baguette de pain ;
- Les flyers et les échantillons ;
- Les microfibres issues du recyclage ou de la décomposition des tissus ;
- … Allez, on s’arrête là.

Crédits respectifs de gauche à droite : @RobbieSpencer & @Greenpeace
Alors, on recycle ?
Malheureusement, ce n’est ni simple ni suffisamment efficace
Tout d’abord parce que recycler un produit signifie initialement… Le produire. Avant d’avoir pensé à effacer ta dette, tu es donc déjà fiché carbone. Cette matière première est issue des hydrocarbures, il a donc fallu forer hardiment et la transporter avant de la transformer : au total en moyenne, une unité d’énergie dépensée pour recycler le contenu d’une poubelle a nécessité 70 unités d’énergie pour produire ce même contenu.
Le monstre est vorace
Ensuite parce que pendant 25 ans, nos déchets plastiques étaient massivement exportés vers la Chine qui les recyclait moyennant contreparties financières. Cependant depuis 2017, la Chine a rompu cet accord de principe pour deux raisons principales :
- La plupart des déchets envoyés étaient contaminés par d’autres non recyclables (la faute à toi ou ton voisin de palier qui n’a toujours pas compris le concept du code couleurs, since 1992) et donc -misère- l’ensemble restait à bruler,
- Ils ont déjà les déchets d’un milliard d’humains à gérer.
De fait, ce jour, environ 20% des déchets plastiques qui doivent être recyclés en France le sont effectivement. Le reste, aux abysses ou au bûcher, et ça n’est pas une métaphore mais bien les écosystèmes… Le monstre est coriace.
L’argument du recyclage est en réalité pire car depuis l’avènement des sigles et logos, on dédouane notre conscience en achetant sans complexe tout ce qui est emballé et qu’on pense recyclable, du pot de yaourt au bain de bouche à usage unique. Cette chose existe, la preuve en image :

Pourquoi consommer moins ?
Parce que le recyclage n’est pas la solution, et qu’avant elle, la réduction drastique de notre consommation est nécessaire et possible. Tant pour l’écologie (la perspective terrifiante de plus de plastiques que de poissons en 2050 dans les océans, ces images immondes de nouveaux continents synthétiques qui submergent nos rétines) que pour notre propre santé (la corrélation entre la baisse de la fertilité (1,2), l’effet carcinogène Bisphénol A et risques de cancer (3), les désordres hormonaux et les malformations congénitales (4) est établie. Petit extrait (5) pour les plus méritant•es, les autres peuvent se rendre directement en fin d’article dans la fiche récapitulative.

Les gestes du quotidien pour lutter contre le plastique
Refuser, réduire, réutiliser, remplacer, recycler.
Pour t’aider dans cette quête, une autorité de choix
Le Parlement européen, qui a récemment décidé d’interdire certains objets en plastique à usage unique tels que les couverts, assiettes, pailles, mélangeurs de cocktail, tiges de ballons gonflables ou touillettes : objectif d’éradication à 2020, suivi si on s’arme de points de courage, par les emballages de fast-food en polystyrène ou les produits oxoplastiques (6).
Il existe aujourd’hui des tas d’alternatives pour limiter leur usage, comme les lunch-box en inox ou en verre, les bee-wraps (on adore par exemple ceux de Bee Wrap Or Not To Be), les gourdes bien sûr et les couverts lavables à garder dans son sac à main dans une jolie pochette en tissu upcyclé.

Photomontage à partir d’un cliché original @GREENPEACE
À l’échelle individuelle, les niveaux d’actions en fiche Bristol
Niveau 1 (dresser Yoshi) : apprendre à dire non

Niveau 2 (sentier de promenade jusqu’à Peach et sa robe en chanvre bio) : s’alléger au quotidien

Niveau 3 (éradiquer Bowser) : produire soi-même et réemployer


Crédits de la Photo avant montage Jie Zhao / Corbis via Getty Images
Côté Business, conseils à nos amies les marques
Choisir des emballages alternatifs, s’ils sont vraiment nécessaires
Tipacorp, emballages entièrement compostables, Papacks, emballages en cartons recyclés, chanvre, cellulose, épluchures de pomme de terre, ou encore des emballages réutilisables comme Hipli ou RePack.
Supprimer les polybags
Emballages plastiques de protection individuelle, au profit de carton issu de forêts durablement gérées ou recyclés.
L’internet est vaste. La quête est à portée de recherche mais il faut en avoir l’idée. Puis s’en donner les moyens.
So. It’s you, Mario ?

Références
(1) Secular trends in semen parameters among men attending a fertility center between 2000 and 2017: Identifying potential predictors. Mínguez-Alarcón L & AL
(2) Effects of two environmental endocrine disruptors di-n-butyl phthalate (DBP) and mono-n-butyl phthalate (MBP) on human sperm functions in vitro. Xie F & AL
(3) Bisphénol A, cancer et environnement
(4) Association of Prenatal Phthalate Exposure With Language Development in Early Childhood. Bornehag CG1,2
(5) Phthalates impact human health: Epidemiological evidences and plausible mechanism of action. Benjamin S & AL
(6) Circulaire contre le plastique à usage unique
Story of stuff
La Chine traitait, puis refuse de traiter nos déchets
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