Alias Louise, romantisme et douceur au service de messages intelligents
Rédigé par Victoire Satto
Le 08 déc. 2021
Minutesde lecture
#SmartInfluence est une série d’interview-portraits dédiée à la nouvelle génération de personnalité d’influence. Des femmes et des hommes aux engagements variés tels que l’écologie, la condition féminine, l’éthique des travailleur·euse·s du vêtement, la revendication d’égalités sociales. Après The Ginger Chloé, Caroline Ida ou encore Paolo Luka-Noé, nous avons reçu Alias Louise du blog éponyme pour parler de pouvoir être soi, de mode responsable et d’un mode de vie sain. Des valeurs qu’elle porte dans un écrin digital romantique !
Louise perçue par The Good Goods (et pourquoi on l’adore)
Louise est une jeune femme qui allie la douceur à la détermination. A travers des contenus romantiques et bienveillants, elle fait passer des messages intelligents au sujet d’une consommation heureuse et raisonnée, qu’il s’agisse de marques éthiques ou de mode vintage. On adore sa plume, son univers orange suranné, la force avec laquelle elle manie sa vie d’ostéopathe et de personnalité d’influence, avec l’aide de Charles, sa moitié. On est impressionné·e·s par sa double vie de professionnelle de santé et blogueuse à succès, sans mentionner la préparation de l’arrivée imminente d’une toute petite personne !
Qui es-tu, Louise ?
Je suis une jeune femme de 30 an, lilloise, qui jongle entre deux casquettes : celle d’ostéopathe et celle de blogueuse. J’ai toujours été fan de mode, de blog, j’avais plusieurs Skyblog à l’époque dès mes 13, 14 ans, admirative de celles qui faisaient des photos, depuis mon monde médical. Ma maman est médecin, il y a une part de déterminisme dans mon cursus professionnel en décalage avec la mode qui m’appelait, j’étais tiraillée. Au départ, c’était un blog consacré au bien être, à la beauté bio, aux recettes saines. Je n’avais alors pas notion la toxicité potentielle des vêtements. C’est au cours de mes études que plusieurs articles au sujet des perturbateurs endocriniens dans les vêtements, dans les teintures, m’ont interpellé. C’était dissonant avec mon mode de vie, sain par ailleurs. Le documentaire The True Cost a été un électrochoc : les problématiques écologiques et de santé c’était clair, je découvrais aussi le versant éthique social du vêtement. A l’époque en 2015, on n’en parlait pas. J’ignorais la contrepartie humaine à leur coût dévalué. Au fur et à mesure, j’ai incorporé des looks responsables sur le blog pour mettre en avant des alternatives vertueuses.
Quelles sont tes missions à travers ta ligne éditoriale ?
Je suis assez timide, au départ me montrer en photo était un exercice non évident. Mais en creusant dans les alternatives, je ne trouvais rien de satisfaisant pour mon style pour quoi qui aimait la mode, j’ai pensé que je ne devais pas être la seule dans ce cas là. J’ai donc eu l’idée de faire de mon blog une plateforme qui référence les alternatives stylées. Faire sortir la mode éthique de son petit cercle d’initié·e·s. Je suis convaincue qu’il est important d’avoir une pièce aussi éthique qu’esthétique si on veut qu’elle soit durable. “On a mission to make fashionable sustainable” était ma baseline à l’époque.
“On a mission to make fashionable sustainable” était ma baseline à l’époque.
Comment s’organisent tes activités professionnelles ?
Je me pose un peu plus la question du blog à plein temps maintenant que j’ai dû arrêter le cabinet d’ostéopathie, du fait de la grossesse. Néanmoins, j’aime apporter du soin et le contact avec les patient·e·s au quotidien. Le démarrage du blog a été très compliqué dans le cadre de mon école. C’était un moment de détente et l’occasion pour moi de partager des choses sympas, mais l’influence de manière générale n’a pas une bonne image. J’ai été raillée par des femmes des femmes, supposées être mes amies, alors que j’étais dans une période de véganisme. Cette expérience difficile m’a fait grandir et m’indiffère aujourd’hui, mais ça reste compliqué pour moi de considérer cette activité comme un métier. Dans la vie digitale en revanche, j’ai de la chance, ma communauté est très bienveillante. Je suis une personne très modérée, je ne me moque ni ne juge jamais. Je suis mesurée dans mes avis, je respecte les convictions de chacun·e car je sais que notre éveil se fait à des rythmes différents. Je ne porte plus de cuir ni de fourrure depuis 3 ans mais je l’ai fait et ça m’aurait blessée d’être sujette à des injonctions à cette époque, alors que je n’avais pas encore ouvert les yeux.
Comment reconnaître une marque de cosmétique engagée ?
De façon générale, la cosmétique a de l’avance sur la mode. Les certifications bio sont assez sérieuses. Si la composition est souvent une langue qui nous semble étrangère, il faut garder des notions simples en tête : plus elle est longue et complexe, plus c’est suspect. Ensuite, il faut se méfier de certains termes, comme L’EDTA, souvent présent chez des marques aux intentions naturelles mais en réalité pas exemplaires. Pour les bébés, c’est génial ! De nombreuses marques existent en cosmétique bio, un secteur qui a de l’avance sur la mode en matière de transition écologique. En revanche, en matière de déco, c’est un vrai casse-tête – en dehors de la seconde main – pour connaître les composants des objets et sortir d’une fabrication asiatique.
De quoi se compose ton dressing ?
J’achète presque uniquement de la seconde main mais je porte aussi des marques éthiques, j’ai la chance de recevoir leurs pièces à tester, notamment pour des shootings, dans le cadre de partenariats. Je dirai que mon dressing est composé à 40% de marques engagées et 60 de vintage. J’aime énormément les marques au style affirmé, comme Balzac Paris, Svetlana K, Atelier Unes… Je suis dingue des chaussures vegan Minuit sur Terre et des sacs à main Ashoka. Lille est une ville qui regorge de friperies. De tête si je devais en recommander : Kiloshop, Tilt Vintage, Slow Mode (seconde main pas nécessairement du vintage), Funny Vintage, The Vintage Store (plutôt haut de gamme / luxe). Le centre se prête vraiment à déambuler en flânant, entre bonnes adresses de cafés, friperies et boutiques écoresponsables.
Quelles sont les principales fausses croyances de ta communauté en matière de mode responsable ?
Deux questions reviennent le plus :
- Par où commencer quand on veut aller vers une mode durable ? Beaucoup se posent la question de l’esthétique et du style, j’ai donc fait un article simple qui aborde la question sur le blog, intitulé “5 conseils pour s’y mettre” ;
- La problématique du prix : beaucoup de jeunes ont un pouvoir d’achat moins important, le frein est réel. Dans ce cas, je leur conseille d’éviter les achats sans intérêts et compulsifs (notamment le caricatural Black Friday). La décomposition au prix est aussi essentielle. Par exemple, un pull à 90 € Atelier Unes, Made in Portugal, en précommande et en petite série, doit être amené avec délicatesse et pédagogie. J’ai donc écrit un autre article à ce sujet, intitulé “Comment s’habiller de manière durable avec un petit budget ?”.
Une autre histoire d’amour… avec le orange ?
Ah ! Mon style est plutôt classique, avec des influences vintage et romantique. Je suis très romantique, j’ai toujours aimé le dark, l’ancien, cependant c’est aussi lié à l’offre esthétique des marques. A ses débuts, mon blog était bleu et froid, ambiance scandinave, à l’époque où les marques éthiques étaient de Suède ou Hollande, peu proposaient des tons chauds. L’automne est ma saison préférée, j’ai donc sauté sur les pièces qui s’approchent de cet univers et les matières associées quand les marques responsables s’y sont mises. Depuis, cette colorimétrie fait partie de mon identité.
Bosser en couple, c’est comment ?
C’est sportif ! Nous avons tous les deux un travail à côté. Charles est salarié dans la finance, un travail plutôt prenant. Tout simplement… on n’a pas de vie ! Mais ça nous a aussi beaucoup rapproché. Charles n’y connaissait rien et n’était pas du tout intéressé par les réseaux sociaux, il n’appréciait pas l’activité et au départ il refusait de me prendre en photo. Aujourd’hui, il travaille avec moi et la société est à son nom ! Il prend les images, il retouche, il gère la partie comptabilité et les relations aux marques. Ça nous apporte énormément au quotidien. Prendre conscience de l’impact positif de l’influence, du changement des mentalités nous rend heureux d’ajouter notre pierre à l’édifice, cela justifie tout ce travail. Je suis très contente de proposer autre chose sur les réseaux, d’allier l’esthétisme et l’éthique, dans un univers singulier. Créer tout en ayant un but me porte.
Le blog de Louise
Louise parle de La Bible du Vintage
Instagram : @aliaslouiseblog, le compte Facebook
Ça peut aussi vous intéresser
Espace commentaire
(0)