
Le Pyjama (Éthique) Est Un Rêve Éveillé
Pour les rêveurs qui dorment le moins.
La nuit, on ose.
C’est à l’heure crépusculaire où les derniers rayons meurent qu’on sort l’artillerie du soi. Plus de deadlines, nulles les to do lists, au baquet les emails en retard.
Plus de blablas radiophoniques, de potins pause-café ou de reach Instagram.
Dans ma ville, le jour tombe / Et la nuit se lève.
Keren Ann – Dans Ma Ville
Si l’image qui t’en vient est celle d’un grand-père sans âge au quotidien plan-plan, il est temps pour toi de passer ton chemin ou changer de paradigme. Car celui qui fait l’objet de nuits apparemment sages est en réalité l’outil des transgressions.
Refaisons le topo. L’histoire du pyjama
Il trouve ses origines en Asie du Sud Ouest, littéralement pajamas – vêteme nt de jambe. C’est un pantalon porté léger et ample, serré à la ceinture et aux chevilles.
Adopté par les colons britanniques au XIVème siècle, il est additionné d’une chemise puis exporté en Europe et principalement pour les hommes jusqu’en 1920. La chemise de nuit, jusqu’alors unisexe, est l’attribut des femmes.
Dans les années 20, Coco Chanel, l’indocile, hisse la décontraction d’un ensemble en satin au rang de summum du chic balnéaire. Insolent, il est porté le jour pour démontrer que l’oisiveté se travaille. Le loisir de ne rien faire est un luxe dont on fait le choix.
Mais choisir de ne pas s’occuper, c’est choisir de penser : à l’existentialisme qui nargue nos insomnies, à la place que prend l’absence de l’autre. Lorsque le temps étire les heures de nos nuits blanches,il faut un écrin pour faire le lit de nos réflexions comme celui de nos grasse-matinées.
C’est toujours les mêmes problèmes qui nous éveillent / Nous empêchent de dormir, nous éteignent.
Sopico – La nuit unplugged
Le pyjama est la parure du rêveur éveillé
Le complice de la lettre qu’on rédige à sa douce, le Mac sur les genoux, coeur sur le clavier.
Le bon-point accordé par belle-maman un dimanche matin de fêtes, où l’on étend sa zone de confort nocturne à la table du petit déj, endormi mais apprêté.
Le vêtement qui cache l’essentiel mais découvre la nudité par interstices, dévoilant au poignet ou au décolleté quelques centimètres carrés d’intimité.
Une fois qu’on trouvé celui de sa vie, nul besoin d’empiler les nuisettes ou les caleçons en élastane plastifié, dont les élastiques sortent et les fibres peluchent au contact du tambour de la machine.
Notre choix
On ira alors vers des matières nobles et naturelles : du coton, du jersey, ou du lin, des fibres lourdes et résistantes qui présentent le double avantage de maintenir la fraîcheur en été et conserver la chaleur en hiver (comme les draps du trousseau de grand-maman aux initiales brodées, à chiner en brocante).
On privilégie aussi les meilleures confections, historiquement françaises ou américaines pour ces matières. Il est préférable d’opter pour des colorations végétales/non chimiques. Notre goodgoods sélection est en fin d’article.
Du culte du sommeil à l’insomniaque invétéré, chacun trouvera son compte en s’autorisant à traîner un jour chômé.
2019 ouvre une nouvelle ère où l’on redonne du sens à la valeur repos. Et si la transgression aujourd’hui consistait à ne rien faire ?
Car le rêve est cette forme du souvenir où l’homme se confond avec la mémoire. Il est désormais avéré que l’ordonnancement du monde est inventé, et qu’il n’y a de sociologie qu’invisible.
Stéphane Hugon
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