Vraie ou fausse fourrure ? L’achat le plus éthique est toujours celui que l’on ne fait pas ! Pour vous aider à y voir plus claire sur la fourrure, on vous parle de l’industrie de la vraie, on se penche sur ce qui compose la fausse et on vous indique comment différencier les deux.
Un bref historique de mon rapport à la fourrure
Ascenseur émotionnel vestimentaire. Mon rapport à la fourrure est celui qui a le plus varié de toutes mes styles.
- à 5 ans : chaque hiver, fascinée par l’imposant vison grand-maternel aux épaules extra-larges, retiré de sa housse pour le grand-froid ou les grandes occasions. Je jubile à l’idée que la passation m’octroie un jour cette opulence-à-porter.
- à 15 ans : le lapin est sur toutes les capuches des doudounes au lycée, hype banalisée même chez les apprenti·es végétarien·nes. L’adolescence a ses contradictions que les adultes font semblant d’ignorer.
- à 25 ans : accrocs aux fripes, je fais l’acquisition d’une veste sans manche Chloé en renard, dont je me sépare après 3 ans, n’ayant jamais pu outrepasser le dégoût de la sensation d’animal mort sur le dos.
- à 30 ans : mon végétarisme convaincu est construit sur un raisonnement écologique plus que par empathie pour la cause animale, bien que j’ai vu assez de docus sur le sujet pour avoir adopté aussi ces arguments. Je dois pourtant l’avouer : je vois davantage un baril de pétrole dans la fausse-fourrure qu’une hermine écorchée dans un accessoire de sac.
Guère plus avancée, donc. Soyons factuels.

Acte 1 : la fourrure
L’industrie de la fourrure est cruelle
La fourrure n’est pas liée à l’industrie de la viande
L’origine de la fourrure est opaque
Nous n’avons pas besoin de fourrure
L’industrie de la fourrure n’est pas écologique.
Ceci étant posé, les seuls points qu’on lui attribue sont ceux de la durée de vie (entre 6 et 30 ans) et de la biodégradation relativement rapide, dépendant cependant des additifs et des teintures.
La fausse fourrure

La fausse fourrure est (encore majoritairement) dérivée du pétrole
La fausse-fourrure n’est pas (encore) biodégradable
La fausse-fourrure est moins durable
La fausse-fourrure est potentiellement toxique
L’industrie de la fausse-fourrure est très liée à la fast-fashion
La fausse fourrure n’est pas (encore) recyclable
Distinguer le vrai du faux

Fake faux-fur, vous-êtes assis·e ?

Voici nos conseils pour distinguer la vraie et la fausse fourrure :
- Les extrémités des poils en plastique sont émoussées, moins pointues, car moins résistances, notamment lors de leur taille.
- Les bases : écarter les fibres de la fourrure, si elles sont cousues elles sont fausses, les vraies sont insérées à même la peau comme une implantation de cheveu.
- Faire (en sécurité) un test de brûlage : à l’extrême, après avoir acheté le produit, chez soi dans un évier, brûler au briquet quelques poils arrachés : le poil animal à l’odeur du cheveu brûlé, le synthétique celle du plastique.
Bon alors, on choisit quoi ?
Real fur is deplorable but faux fur-is not the answer.
Orsola de Castro
Côté consommateur·ice
- Ne pas acheter neuf, vraie ou fausse fourrure
- Entretenir : brosser, mettre sous blister en hiver, faire nettoyer par des professionnels ;
- Passer son chemin sur tous les accessoires, vrais ou fausse fourrure, type pompons, bijoux de sacs, de bracelets ou mules fourrées ;
- Ne pas considérer que la fourrure cheap est systématiquement fausse. Soyez-vigilants notamment les vegans militants.
- Refuser les fausses-fourrures des grandes enseignes de fast-fashion, privilégiez les belles marques comme La Seine et Moi qui sont fabriquées à Paris, certifiées PETA et éco-conçues. OUI, tout ça a un coût… Petit exercice : fais la somme des manteaux H&M achetés ces 10 dernières années, puis calcule l’étalement dans le temps du coût d’un manteau bien fait et aimé sur les 10 prochaines. Le compte y est ?

Côté marque
- Investir dans la recherche +++ L’avenir de l’homme n’est pas fait pour rebrousser chemin. Production, consommation, croissance mais aussi matière grise : tout ceci doit aller dans le sens de l’amélioration. La conception de textiles durables, biodégradables, indépendants des énergies fossiles et inclus dans une logique de Cradle to Cradle, démentelables et réulilisables à l’infini. Oui c’est énorme, et on n’en demande pas moins.
- Rendez TRAÇABLES vos production. Blockchain à tous les étages, personne n’est parfait mais ça va mieux quand on l’admet.
- Ralentissez vos productions pour créer des belles pièces de qualité. Personne n’a besoin d’un manteau en fausse-fourrure arc-en-ciel chaque hiver. (Tout court, en fait).

Crédits @CAMPAGNE LUSH/HSI
Réferences
(1) : huffingtonpost
Bonjour, c’est un avis que je partage, et le recours est en effet pour beaucoup la traçabilité.Je fais des écharpes en fourrure pour ma marque Priam