Les do’s and don’ts de l’adoption animale et comment limiter leur empreinte
Rédigé par Hélène Kaufmant
Le 12 mars 2022
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Bien que les scientifiques n’arrivent pas à s’accorder sur l’exact coût environnemental que représente l’adoption d’un animal de compagnie, une constat leur est pourtant commun : en avoir un ou plusieurs a une conséquence non négligeable sur la planète. L’étude la plus récente date de 2017. Réalisée par Gregory Okin (chercheur à l’UCLA), elle révèle que l’impact de l’alimentation des chiens et des chats sur le sol nord américain représente entre 25 et 30 % de la consommation totale de viande aux États-Unis. Ce qui équivaut à un rejet moyen de 64 millions de tonnes de dioxyde de carbone. Mais une fois la prise conscience entamée, quels sont concrètement les gestes à adopter pour éviter que Nestor ne se transforme en raffinerie à pétrole ? Si le nombre d’animaux par foyer augmente d’années en années, le réchauffement climatique, lui non plus, ne recule pas. Et nos habitudes de cohabitations ne suffisent plus. Voire pire, elles aggravent une situation déjà critique dans laquelle l’humanité est plongée.
Tip n°1 : L’alimentation tu soigneras
L’un des premiers fondamentaux à réviser lorsque nous sommes les heureux parents d’un être à quatre pattes est de repenser son alimentation. Rien que pour le territoire français, environ deux millions de tonnes de nourriture sont produites. Lorsque nous savons que ces derniers ont des besoins importants en protéines, on peut décemment imaginer la part de viande qui est utilisée… Le biologiste Diego Cardeñosa a même mis en évidence la présence de chairs de requins menacés d’extinction dans la composition de plusieurs marques de croquettes . Pour faire court, il faut fuir la nourriture industrielle, qui en plus de mettre en vente une alimentation énergivore et génératrice de gaz à effet de serre, la conditionne dans des multiples couches d’emballages plastique et tutti quanti.
Pour faire court, il faut fuir la nourriture industrielle.
Ce que l’on peut faire :
- Chats et chiens ont un besoin vital de protéines (on n’y pourra rien, le régime vegan ne sera jamais adapté). Une fois que c’est dit, on peut par contre agir sur le type de sources protéiques et leur servir des croquettes écoresponsables faites à base d’insectes (lien : https://tomojo.co/ ).
- Si vous n’êtes pas encore convaincu·e·s, une autre option consiste à limiter l’emballage plastique en achetant en vrac dans des boutiques animalières.
- Pour celleux qui bénéficient de plus de temps (et de motivation !) Il est possible de nourrir vos animaux en leur faisant profiter de ce que vous auriez normalement jeté : vos épluchures de légumes, les restes invendables de votre boucher de proximité, des céréales au kilo …
Tip n°2 : ce qu’il rejette tu recycleras
Nous l’avons compris, il est nécessaire de soigner la composition de ce qui entre mais il faut aussi prendre soin de ce qui est rejeté. Comme le rappelle Lavoisier, “Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme” et c’est justement cette transformation qui est à surveiller.
En ce qui concerne les déjections, il faut tout bonnement s’interdire de les disperser dans l’eau. Premièrement parce que les crottes, notamment félines, ont une grande teneur en germes, qui une fois mélangés à l’eau, polluent et peuvent être à l’origine d’une intoxication de la population sous-marine (notamment à cause de la toxoplasmose).
Pour ce qui est du rejet dans la nature, on évite absolument s’il y a eu un combo avec des grains de litière (à la composition douteuse) ou avec un sac à crottes non compostable.
La chimie c’est bien mais on la garde pour Lavoisier.
Tip n°3 : à la reproduction tu veilleras
Que cela soit lors de vos recherches d’adoption jusqu’au moment de la gestion de la maturité sexuelle d’un animal, il faut veiller au grain.
Faire commerce d’êtres vivants pose plusieurs problématiques, celle morale premièrement puis celle un peu moins évidente, puisque moins visible : écologique. Vendre, c’est produire (beaucoup) et quand nous voyons le coût climatique d’un seul animal – on sait par exemple que la prolifération de chats et de chiens est responsable de la destruction d’une partie de la biodiversité – on aurait plutôt tendance à vouloir limiter cette (sur)production.
D’autant plus que ce négoce, notamment pour les NAC, alimente le braconnage et la déforestation illégale et ce, même pour les revendeurs certifiés. Enfin, favoriser une espèce plutôt qu’une autre, c’est dérégler l’équilibre naturel, engendrer des espèces invasives et participer au déclin de la biodiversité…
Il existe cependant trois solutions très simples :
- On réfléchit TRÈS longuement avant d’adopter. Un animal c’est une lourde responsabilité sur 15 à 20 ans. Bien que certain·e·s les achètent, ce ne sont pas pour autant des objets dont on peut se débarrasser et relâcher dans la nature, ce sont bien des êtres vivants. Hors de votre jardin ils s’attaquent à d’autres espèces pour survivre et s’ils ne sont pas stérilisés, ils prolifèreront ou mourront, incapables de s’alimenter ou de se défendre par eux-mêmes.
- On adopte à la SPA, chez un·e particulier·e, un·e fermier·e, … On évite ainsi les dépenses énergétiques inutiles et on donne un foyer et une stabilité à un animal.
- On fait stériliser nos nouveaux petits compagnons pour ainsi éviter les reproductions non contrôlées.
Sources
- Okin, G. S. (2017, August 2). Environmental impacts of food consumption by dogs and cats. PLOS ONE. https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0181301
- Augliere, B. (2019, December 27). There Might Be Shark in Your Pet’s Food. Hakai Magazine. https://hakaimagazine.com/news/there-might-be-shark-in-your-pets-food/
- Eilperin, J. (2013, January 31). Outdoor cats kill between 1.4 billion and 3.7 billion birds a year, study says. Washington Post. https://www.washingtonpost.com/national/health-science/outdoor-cats-kill-between-14-billion-and-37-billion-birds-a-year-study-says/2013/01/31/2504f744-6bbe-11e2-ada0-5ca5fa7ebe79_story.html
- Cannon, J. (2019, October 7). International wildlife trade sweeps across ‘tree of life,’ study finds. Mongabay Environmental News. https://news.mongabay.com/2019/10/intl-wildlife-trade-sweeps-across-tree-of-life/
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