Qu’est-ce qu’un salon de coiffure idéal éthique et responsable ?
Rédigé par Hélène Kaufmant
Le 06 oct. 2022
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Pour les véganes ou les adeptes du bio, se rendre dans un salon de coiffure, s’apparente souvent à un moment de tension. En effet, nous sommes certain·e·s d’y trouver des produits chimiques peu respectueux de nos valeurs ou même de notre santé. Afin de retrouver un alignement et que ce moment soit un instant de plaisir, nous avons recensé les points sur lesquels vous devriez prêter attention avant de prendre rendez-vous. Car nombreux sont les salons tentés de se dire “naturels” sans l’être… Retour sur ces 3 points fondamentaux.
N°1 : les produits utilisés tu vérifieras
S’il n’y avait qu’un seul point à retenir ce serait bien celui-ci : c’est la composition – naturelle – des produits utilisés qui rend un coiffeur éthique et pas l’inverse. Parce que pour transformer ou plus simplement pour laver votre crinière, il est nécessaire d’utiliser à chaque étape des cosmétiques, il est, par conséquent, préférable que cela se fasse dans le respect de la santé humaine.
Par exemple, alors que les colorations chimiques agressent, celles végétales utilisent des ingrédients naturels, constitués d’une variété de plantes non agressives pour la peau ou les cheveux. Ce sont d’ailleurs les seuls produits conseillés aux femmes enceintes, allaitantes et même aux patient·es atteintes de cancer. Pour couronner le tout, grâce à leurs compositions végétales, les cosmétiques utilisés dans ces salons éthiques sont généralement véganes et cruelty-free. Respect humain et animal donc…
Du côté de la coiffure traditionnelle, les produits utilisés ont une composition peu ragoûtante, souvent blindés de substances CMR, c’est-à-dire de substances Cancérigène, Mutagène et Reprotoxique. Lors d’une utilisation ponctuelle, comme lors d’une coloration (c’est ce que demande 50 % de la clientèle), vous exposez surtout vos cheveux et votre cuir chevelu à un dessèchement, des irritations et une sensibilité accrue, … Par contre, du point de vue des professionnel·les qui manipulent ces produits toxiques tous les jours, les degrés d’exposition sont accrus et avec eux, les risques, tels que les troubles de la reproduction et les cancers selon l’American Association for Cancer Research (AACR). Parmi les plus courants, ceux de la vessie et de la gorge.
Nota Bene : Évidemment, pour parfaire le tout, si vous êtes un·e habitué·e de ces salons, le risque s’accroît proportionnellement.
Donc, avant d’être une question de valeurs et de morale, choisir un centre de coiffure éthique, c’est prendre soin de sa propre santé et c’est également choisir des salons dans lesquels les coiffeurs·es ont des conditions de travail respectables.
Cependant, dans votre recherche, faites bien attention aux mentions de “teintures aux plantes” ou de “produits naturels”. En effet, ils ne suffisent pas, en eux-mêmes, à justifier du fait que le·la professionel·le utilisera des produits effectivement non toxiques. Pour cela, n’hésitez pas à demander directement l’information à votre salon, par mail, par téléphone ou en vous rendant sur place, afin de voir avec quels types de marques ils collaborent. Cela vous en dira déjà beaucoup.
N°2 : À la pollution des eaux tu veilleras
Rien d’étonnant ici, par effet de ricochet, ce qui est dangereux pour l’Homme, l’est aussi pour la nature, touchée lors du relâchement des eaux usées… En effet, selon le CNIDEP (le Centre National d’Innovation pour le Développement durable et l’Environnement dans les Petites entreprises) un salon traditionnel relâche en moyenne, et seulement pour un shampooing chimique, 20 micro-polluants ayant un impact nocif sur l’environnement car ne pouvant être détruits ou dégradés par les stations d’épuration. Les bioessais – réalisés grâce à la mise en contact de cellules vivantes avec les eaux usées rejetées – montrent d’ailleurs un impact cytotoxique très important ainsi qu’une forte atteinte de l’ADN.
Bio-essais réalisés pour le métier de la coiffure par Tronico-VigiCell.
Source : Rapport d’analyses de Tronico-Vigicell.
Les produits chimiques traditionnels tels que les shampooings et les colorations sont donc tout bonnement incompatibles avec une gestion sensée et rationnelle de l’environnement. Si vous êtes tenté·e par un changement radical de tête ou de couvrir vos cheveux blancs, on vous conseille de vous rendre dans des salons utilisant des produits organiques et / ou biologiques.
Pour rappel : un produit naturel ne l’est que s’il contient au grand minimum 95% d’ingrédients organiques, ne vous faites donc pas avoir par les salons qui se qualifient d’éthiques et qui utilisent les colorations EOS de Wella composées uniquement à 80 % “d’extraits végétaux”. C’était bien tenté !
N°3 : Le graal tu chercheras
Parce que chez The Good Goods, nous sommes une équipe d’éternels optimistes et qu’on a envie de croire à un monde juste et à une économie circulaire, voici le dernier point, un peu comme une cerise sur un gâteau face à un tableau, déjà bien complet. Si le salon que vous conservez sur votre liste coche déjà les deux derniers points, mais que vous souhaitez parfaire le portrait, alors voici ce qu’un centre de coiffure devrait réaliser pour être irréprochable. Un engagement réel vers le développement durable et la préservation de la nature se traduit par des actes visant à la réduction des déchets polluants tels que :
- L’utilisation de douchettes destinées à réduire la consommation en eau (pour rappel : 1 shampooing = 53 litres d’eau),
- Des outils de travail à usage unique recyclables (le cellophane ou les gants utilisés pour la pose des produits),
- Une offre de boissons (thés ou cafés) biologiques et issues du commerce équitable,
- Une valorisation des déchets. Comme par exemple le fait de rejoindre une filière de recyclage des cheveux comme @capillum_france permettant de transformer vos cheveux coupés en tapis de paillages, en boudins absorbants permettant de filtrer les hydrocarbures des océans, les résidus de crème solaire, etc !
Nos recommandations de salons :
- Sur toute la France : Biocoiff’ (lien hypertexte : https://www.biocoiff.com/coiffeur-bio/) de Charley Assoun. LE précurseur de ce mode de coiffure qui a dû par le passé renoncer à son métier de coloriste à cause de ses allergies aux produits chimiques… Un mal pour un bien !
- Nos alternatives parisiennes : Graine de Beauté (Paris XI) (lien hypertexte : https://grainedebeaute.paris/) et la franchise BioBela (lien hypertexte : https://biobela.com/concept/)
Références
- APMnews – LE RISQUE DE CANCER DE LA VESSIE ASSOCIE AUX TEINTURES CAPILLAIRES DEPEND DE FACTEURS GENETIQUES. (2002, 10 abril). APMnews. Recuperado 20 de septiembre de 2022, de https://www.apmnews.com/freestory/10/116435/le-risque-de-cancer-de-la-vessie-associe-aux-teintures-capillaires-depend-de-facteurs-genetiques#:%7E:text=Plusieurs%20%C3%A9tudes%20%C3%A9pid%C3%A9miologiques%20avaient%20mis,leur%20profession%20aux%20teintures%20capillaires.
- Gaillard, L. Hérold, A.-L. “Réduction des rejets en micropolluants dans les entreprises de l’artisanat : étude du métier de la coiffure.” Document élaboré dans le cadre de l’appel à projets « Innovations et changements de pratiques : lutte contre les micropolluants des eaux urbaines ». Décembre 2018.
- “Le risque chimique chez les coiffeurs”. Médecine du Travail. Décembre 2018. URL : https://www.mt02.org/_docs/Fichier/2019/5-190515010525.pdf
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