Faire ses cosmétiques soi-même à la maison, n’est-ce qu’un doux rêve ?
À tort ou à raison, qui ne se souvient pas du drame qu’avait causé l’utilisation de la cannelle dans la composition d’un masque réalisé à la maison par une influenceuse connue ? La preuve par A + B que de se lancer dans ses propres recettes à la maison comprend des risques avérés… Seulement, est-ce le cas pour tout ? Que peut-on faire soi-même ?
Cosmétiques « maison », un point sémantique s’impose
En effet, nous avons tendance à placer au sein d’une même catégorie deux concepts bien différents l’un de l’autre.
Sous l’expression, aujourd’hui très populaire de “cosmétique maison”, de DIY, se cache deux principes. Le premier correspond à l’utilisation d’un produit brut, appliqué directement sur la peau ou les cheveux comme par exemple l’aloe vera, que vous appliquez sur une peau irritée ou le miel que vous laissez poser en masque …
Quant à la seconde catégorie, que l’on peut qualifier de tendance “Aroma Zone” peut être définie comme la préparation d’un produit en quantité à la composition complexe et destiné à être conservé à court ou moyen terme.
Deux poids, deux mesures.

La cosmétique “Aroma Zone”
Commençons par une vérité de La Palice : fabriquer des cosmétiques est un métier, avec des normes et un cahier des charges très précis. Le cosmétologue est donc une personne détentrice d’un savoir-faire et d’une technique résultats de plusieurs années d’études (entre 3 et 5 ans). Se lancer dans l’élaboration de produits de consommation quotidienne n’est pas un geste anodin. Voici pourquoi :
Une composition ne s’invente pas
À partir du moment où l’on mélange des matières, nous réalisons une opération chimique, une erreur de manipulation, de dosage ou dans le choix de vos ingrédients peut avoir des conséquences graves et pérennes. Exemple : l’utilisation des huiles essentielles, liquide extrêmement concentré n’est pas à prendre à la légère et peut causer rapidement des brûlures, des allergies cutanées…
Les cosmétiques faits à la maison ne suivent pas les normes d’hygiène réglementaires
Une cuisine ou une salle de bain, ne constitueront jamais un bon ersatz de laboratoire et ne garantit pas le respect des normes d’hygiène ni votre sécurité (projection oculaire, contamination des voies respiratoires,… )
Le fait maison est polluant
À moins d’avoir une consommation et une production pour de nombreuses personnes, faire soi-même un savon solide par exemple, nécessite l’utilisation de plusieurs ingrédients vendus dans des sachets en plastique non réutilisables, souvent venus de très loin. La réalisation d’une seule recette ne suffit pas à terminer les produits achetés, ni même à la reproduire une seconde fois. Il faut donc acheter de nouveau si l’on a apprécié l’expérience ou donner le surplus à une personne qui devra certainement racheter pour compléter #ontourneenrond. De plus, l’espérance de vie de ces produits est très réduite par rapport à ceux fabriqués en laboratoire, il faut donc utiliser en quantité ou jeter sa création afin d’éviter le développement microbien.
La qualité est moins bonne
Et oui, comme nous n’avons toujours pas les ressources d’un·e professionnelle, la majeure partie de nos ingrédients seront de moins bonne qualité… tels que les fameux argiles utilisés qui peuvent présenter des traces de métaux lourds ou toxiques.

La cosmétique minimaliste
Mais parce que cela reste agréable de réaliser des choses par soi-même et que la réduction de sa consommation de cosmétiques industriels tout comme de déchets reste une véritable problématique et un enjeu environnemental (et parfois moral), le fait maison n’a pas tout faux. À CONDITION de respecter certaines règles…
Si vraiment le tout fait maison vous tient à cœur
- Nous vous conseillons : d’investir dans une formation sérieuse et d’un centre déclaré à l’ANSM (l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et du produit de santé) et de vous équiper d’un matériel adapté (préférablement de seconde main).
Pour les autres (et c’est peut être le chemin que nous devrions suivre), l’idée est d’aller vers plus de minimalisme. C’est-à-dire que nous pouvons utiliser presque sans risque :
- Des ingrédients bruts sur notre peau et nos cheveux comme le fait d’appliquer directement de l’huile de jojoba, un hydrolat de fleurs ou de l’aloe vera qui peuvent aisément remplacer toute une routine – crème, sérum, contour des yeux, crème mains, corps, … – . Qui sont des produits de base, tolérés par l’organisme et qui se conservent pour la plupart dans des contenants en verre, rechargeables ou recyclables.
- Des préparations “minutes” comprenant peu d’ingrédients comme par exemple le fameux gel de lin qui hydrate et donne du tonus à vos cheveux. Réalisé en 5 minutes avec seulement 2 ingrédients et qui sera utilisé en très peu de temps.
Nota Bene : Pour les ingrédients dits à risques, n’oubliez pas de tester votre réaction en plaçant un peu de mélange derrière votre oreille, 24h avant de l’appliquer sur une surface étendue de votre corps.
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