“Clean Beauty” “Green Beauty” : pourquoi on ne comprend rien au monde des cosmétiques ?
Rédigé par Marion Jourdan
Le 08 oct. 2021
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Difficile de trouver ses repères pour choisir des cosmétiques… Qui dit naturel n’induit pas que ce soit biologique, qui dit chimique ne signifie pas nécessairement toxique, qui dit packaging recyclable n’induit pas forcément bon pour la planète. On s’est penché·e·s sur l’essence du mouvement “Clean beauty”… Un concept qui a fait bouger les lignes du secteur cosmétique mais qui a aussi ouvert une brèche au greenwashing. Après avoir listé les applications d’infos sur les produits de beauté, voici quelques conseils pour savoir si un cosmétique est bon/nocif pour la santé et l’environnement.
Qu’est-ce que la Clean Beauty ?
Une définition in(dé)finie
Commençons par une aberration… Pour mémoire, on appelle un produit cosmétique “toute substance ou tout mélange destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain (épiderme, systèmes pileux et capillaire, ongles, lèvres et organes génitaux externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles” [1]. De fait, ajouter “clean” nous semble être un pléonasme. Pourtant les dérives de la pétrochimie nous ont habitué·e·s à étaler sur notre peau des ingrédients douteux. De fait, aujourd’hui, on emploie le terme de “Clean Beauty », par opposition au reste.
La Clean Beauty nous vient tout droit des États-Unis, incarnée et répandue par des marques de stars & gourous tels que The Honest & Co. Ces termes désignent un produit cosmétique créé de manière globale, “holistique” en considérant avec attention et cohérence le sourcing des matières, la formulation, le packaging, la transformation, le transport… Mais également la façon de le consommer : le “glow” résulterait d’un alignement nutritionnel x routine sportive x cristaux x crèmes et lotions diverses, théoriquement en cohérence. Si cette manière de (re)concevoir la beauté est devenue virale, la clean beauty demeure un concept aux contours flous. Sans définition réglementée, ses critères restent au bon vouloir des marques. Naturel, propre, green, transparent… Une déferlante de termes qui font le lit du greenwashing.
Les engagements de la Clean Beauty
Transparence sur la composition, formulation minimaliste, sourcing d’ingrédients à proximité… Chaque marque s’approprie la Clean Beauty à sa manière et pousse le(s) curseur(s) à leur guise. Voici une liste non exhaustive des engagements qui devrait être tenus par une marque de produits cosmétiques se proclamant Clean Beauty :
- Le sourcing : considère l’impact environnemental de la matière première et de sa transformation et favorise alors une origine locale. La marque fait preuve de transparence quant à ses choix.
- La formulation : se compose de peu d’ingrédients mais qui sont des actifs multifonctions, avec un pourcentage de naturalité équivalent ou supérieur à 95% (répondant à la norme ISO 16128 à minima). Contrôle de la biodégradabilité des formules rincées. Produit vegan et/ou cruelty free.
- L’emballage et/ou le packaging : peuvent être éco-responsables ( biosourcé, recyclé/recyclable, compostable, rechargeable, sans emballage, zéro-déchet…).
- La transformation se fait par des procédés de tri et de recyclage qui ne sont pas très énergivores.
- Le transport est local dans la mesure du possible et/ou choisi en vue de réduire les émissions carbone.
Comment savoir si un produit de beauté est bon ou nocif pour la santé ?
Entre les listes d’ingrédients à rallonge difficilement décryptables, les composants qui finissent par “xide”, “thanol”, “cone”, les scandales avec les tests sur les animaux… Il est difficile de se faire une idée des vertus des soins qui sont appliqués sur nos peaux. Aussi bien pour la santé que l’environnement. Pour y remédier, des applications aident à décrypter les produits cosmétiques en prenant en photo leurs étiquettes ou leurs codes barres. Du fond de teint au savon de rasage en passant par le fond de teint, elles passent la composition des produits au peigne fin.
Ce qu’il faut savoir côté réglementation !
Dans le cas où un produit cosmétique vient de l’étranger, il faut prendre en compte le fait que les réglementations et les listes d’ingrédients interdits varient d’un pays à l’autre. De même, il existe des différences entre les législations de produits rincés et non rincés. C’est-à-dire qu’une substance peut être autorisée dans une crème pour le visage et interdite pour un shampooing.
Références
[1] Article 2 du règlement cosmétique et article L.5131-1 du Code de la Santé Publique
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